secheresse à la Réunion/ colère des agriculteurs

Une délégation d’une trentaine d’agriculteurs de la Plaine des Cafres s’est rendue à la mairie du Tampon jeudi matin pour exiger l’ouverture du réseau d’irrigation, fermé depuis août 2019.Le Tampon : l’eau de retour dans 10 jours pour une centaine d’agriculteurs

Une rencontre hier à la mairie du Tampon entre une délégation d’agriculteurs conduite par Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, a été reçue par le maire André Thien Ah-Koon au sujet de l’arrêt depuis août 2019 de la distribution d’eau d’irrigation chez une centaine d’agriculteurs de la commune. La réunion a débouché sur un accord : l’eau sera de retour dans 10 jours.

JPEG - 92.7 ko

La CGPER a été alertée par des agriculteurs du Tampon qui ont constaté que le robinet ne coule plus depuis août 2019 alors qu’ils sont dans une zone irriguée. Si l’année dernière, la pluie était au rendez-vous, cette année c’est la sécheresse dans les Hauts et ces agriculteurs abonnés au réseau d’irrigation ne reçoivent plus une goutte. Faute d’eau de l’irrigation, ils doivent se rabattre sur l’eau potable 3 euros le mètre cube au lieu de 45 centimes le mètre cube pour l’eau d’irrigation. Avec de telles charges, il sera bien difficile pour ces maraîchers et éleveurs de disposer du volume d’eau nécessaire à la bonne marche de leur exploitation agricole.

Après avoir alerté à plusieurs reprises le gestionnaire du réseau, la commune du Tampon, et faute de réponse du service concerné, la CGPER a tenu une conférence de presse jeudi à la Plaine des Cafres. Elle a débouché sur une marche en direction de la mairie annexe de ce quartier afin de demander directement des explications à l’adjoint du secteur. Après avoir constaté son absence, les agriculteurs ont alors voulu se rendre au siège de la CASUD pour rencontrer directement Andre Thien Ah Koon, maire du Tampon. Finalement, le dialogue a été noué et une rencontre entre une délégation d’agriculteurs et la municipalité a été actée pour hier après-midi.
Cette réunion a eu lieu à la Mairie du Tampon. Une délégation d’agriculteurs conduite par Jean-Michel Moutama a été reçue par André Thien Ah Koon. Elle a débouché sur un accord pour le retour de l’eau d’irrigation dans la centaine d’entreprises concernée, d’ici 10 jours.

En effet, la Mairie compte utiliser ce délai pour veiller à ce que les conditions soient réunies pour un bon fonctionnement du réseau d’irrigation. La sécheresse actuelle a contribué à réduire la ressource en eau. Si la retenue des Herbes Blanches est à son niveau normal, l’autre bassin n’est rempli qu’à moitié. Un travail est donc nécessaire pour que le volume disponible puisse satisfaire les besoins de chaque cultivateur et éleveur. L’arrivée hier de la pluie dans les Hauts a rassuré sur ce point.
Pour Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, le résultat est « satisfaisant ». Après une interruption de près d’un an, l’eau va de nouveau couler au robinet d’une centaine d’agriculteurs du Tampon. Ils disposeront donc de la ressource essentielle pour accomplir leur mission : nourrir la population réunionnaise.

Début de l’affaire et mécontentement

André Boyer n’est pas content. Cet agriculteur qui cultive des pommes de terre sur quatre hectares voit sa production menacée par la sécheresse. « Depuis août 2019, le réseau d’irrigation est fermé. Si je n’ai pas d’eau demain pour arroser mes champs, je vais perdre au moins 30% de mes cultures et sans doute davantage dans une semaine » Le cultivateur estime à 25 000 euros le montant de ses pertes potentielles.

D’autres agriculteurs se joignent à lui et à Jean-Michel Moutama, représentant la Confédération générale des planteurs et des éleveurs de la Réunion, pour exiger l’ouverture du réseau. « La mairie l’a fermé car sur les 450 000 mètres cubes du réservoir, 100 000 ne sont pas facturés », explique Jean-Michel Moutama, évoquant des soucis d’entretien des canalisations, à l’origine de fuites.

Pour colmater la brèche financière, la mairie a donc décidé de couper l’eau aux agriculteurs. Certains, qui travaillent sur des parcelles plus réduites, se sont résignés à arroser leurs cultures avec le réseau d’eau potable, malgré un coût prohibitif.

En l’absence du maire, André Thien Ah Koon retenu à la Casud, les maraîchers ont dû parlementer avec des cadres municipaux et trois élus, Maurice Hoarau, Jean-Philippe Smith (majorité) et Gilles Fontaine (opposition). Au terme d’une heure de dialogue de sourds, les cultivateurs ont décidé de ne plus mettre d’eau dans leur vin et d’attendre de pied ferme le maire. Qui devrait les recevoir aujourd’hui, en début d’après-midi. Mais ouvrira-t’il les vannes ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *