Un témoignage réunionnais . Ne vaut il pas pour toutes les déclarations de cette semaine du développement durable dans l’hexagone et les droms? Rêves de Développement durable

JD Payet / 19 septembre 2020

Le Président de région a lancé hier le coup d’envoi de la Semaine du Développement Durable !!! Communication ou réelle volonté de mettre en œuvre les principes du développement durable, je laisse les citoyens en juger par eux-mêmes mais, cela, ne doit pas se faire sans qu’ils soient éclairés par des informations objectives.

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Ainsi le premier exemple à donner sera celui de La Nouvelle Route du Littoral, la NRL.

Qu’a-t-elle de nouveau sinon que ce sont les mêmes principes d’un autre temps qui ont dicté son choix ?

• Face à la persistance du dérèglement climatique avec des houles de plus en plus fortes et des cyclones de plus en plus fréquents et probablement de plus en plus intenses, il choisit de faire la route en mer… en fait là même ou nul n’est à l’abri des éléments naturels.

• Cette route qu’on le veuille ou non est à l’intersection de la chute des rochers et de la falaise dont le propre selon la loi de la gravité, est de tomber et de la houle, dont le propre est de venir à l’assaut du rivage.

• Par ailleurs, la razzia sur les galets a commencé dans les champs de cannes et on rafle à 2 Euros la tonne des andins aux agriculteurs, payés 27 Euros la Tonne aux transporteurs pour être livrées sur la NRL.

• Andins dont, les techniciens de la Chambre d’agriculture ont conseillé pendant des décennies, de les garder sur le terrain agricole en les rangeant perpendiculairement à l’écoulement des eaux de pluies, ici parfois diluviennes.

• Ces conseils ont prévalu pendant au moins trente ans, car ils étaient de bons conseils pour lutter contre l’érosion de nos terres arables, de quoi s’arracher les cheveux… surtout dans les pentes de l’Ouest.

Aujourd’hui le Président de Région, parce qu’il a fait une erreur de choix, demande aux camionneurs de transporter ces galets pour faire une route en mer… alors même que nous n’avons pas les roches massives pour protéger la digue qui sera construite, malgré l’absence de roches massives aux frais des contribuables…

• La plateforme routière ira donc petit à petit à la mer sous les assauts répétés de la houle hivernale et des houles cycloniques.

• Que sont devenus les 18 Millions de m3 de roches massives pour protéger la digue en mer ?

• Ou les trouvera-t-on et à quel prix environnemental avec quel impact pour notre pays et surtout pour ceux qui habitent déjà à proximité des carrières supposées, de roches massives ?

Semaine du développement durable assurément, mais aussi semaine de l’économie circulaire qui marque la nécessité de collaboration, d’après le locataire de la Région. Les écologistes avaient raison de réagir, ils ont peut-être été bien les seuls et ils devraient donc être à la fête toute cette semaine :

• Ces projets de carrière que la Région nomme cyniquement ’projets d’emprunt de matériaux’ font craindre des impacts négatifs sur l’environnement, la sécurité et la tranquillité des habitants », signalaient les membres d’Europe Ecologie les Verts, in situ, aux Lataniers.

• « La digue va nécessiter en terme de remblai 8 millions de m3 de roches, soit près de 18 millions de tonnes. En coupe, nous voyons un trapèze de 100 mètres à la base, 30 mètres au sommet avec une hauteur de 20 mètres et tout cela sur 6 km ! », chiffrait, désabusé, Charles Moyac, porte-parole EELVR et ancien candidat des cantonales au Port.

Mais un autre calcul est plus simple à appréhender :

• Un camion transporte environ 45 Tonnes, il faudra donc (18 000 000 de T /45T)= 400 000 chargements pour les cinq ans à venir soit 80 000 Chargement par an ou encore sur 200 jours travaillés que dure une année, 400 camions de 45 Tonnes/ jour soit 16 camions à l’heure soit donc encore 1 chargement de 45 tonnes toutes les 4 minutes…

• Disons pour faire un compte rond : que 1 camion de 45 Tonnes passera devant chez vous toutes les 5 minutes pendant une journée entière de 24 Heures, mais si on considère que la journée de travail ne dure que 8 heures légales, cela ferait donc un camion de 45 Tonnes passant devant chez vous toutes les 1 min 30 secondes.

Imaginez les nuisances sonores, l’envol des poussières et l’état des routes après de le passage de 400 000 camions transportant chacun 45 Tonnes de galets…pendant et au bout de cinq ans…

La semaine du développement durable, disiez-vous ? Non on en prend pour 4 ans et ce sera plus que durable, cela risque d’être « duraille [1] »…

Parlons-en « du rail » ou « dur rail » comme vous le voudrez, cela fait dix ans exactement que le locataire de la Région a abrogé le projet du Tram Train et banni à tout jamais le rail de sa vie et de son vocabulaire. A tel point qu’on ne dit plus tramway ou Tram Train mais RRTG… pudiquement ?

Mais puisque les prochaines échéances électorales arrivent, puisque la NRL ne sera jamais finie, faisons rêver les réunionnais avec le RRTG… et le RUN RAIL.

Pendant que tous jouent à la belote avec annonces, lui il joue au poker menteur !!! Le fameux tramway ne s’appellera pas TRAM TRAIN, pourtant, celui-ci ressemble en tous points au Tram Train sauf qu’à Saint-Denis il passera sur le boulevard sud, là où il n’y a personne à prendre ou plutôt là où personne ne le prendra.

Car la plupart des usagers pour ne pas dire la totalité, attentent désespérément que l’on améliore les performances du TCSP de la CINOR, avec des bus déjà saturés aux heures de pointe. Il faut être « très accro » pour prendre le bus aux heures de pointes, car on peut parfois voir passer 3 bus plein à craquer avant de pouvoir prendre le quatrième quand il n’est pas lui-même déjà saturé…

Tenez-vous bien, le locataire de la Région qui décide avec notre argent, prévoit lui de faire son RRTG sur le Boulevard Sud alors qu’il prône la coopération durant la semaine du développement durable !!!

Il a certainement en mémoire que le Tram Train passait sur la plateforme du TCSP de la CINOR afin de mutualiser les coûts d’investissement entre La Région et La CINOR. Il n’en fera rien pour son nouveau projet de RRTG.

Il parle de collaborer et de transmettre, mais il décide seul et il se trompe ou alors il trompe les Réunionnais !

Pourquoi ne pas s’entendre avec la CINOR, et ne faire qu’une plateforme tramway utile à tous les réunionnais sur l’emplacement du TCSP actuel.
« La tête la gâté Kwé ? ». C’est facile après de prétendre que la CINOR ne veut pas discuter.

Ce sont près de 400 millions qu’il va encore jeter par les fenêtres pour ne réaliser que la portion dionysienne du tramway cependant que le projet TAO de la CINOR répond aux attentes des usagers et coute moins cher…

Semaine du développement durable dites-vous ?

Et ben oui parce qu’avec ce monsieur-là : nu Sava fait un débat sur le NEO… La fameuse « Nouvelle entrée Ouest »

Alors là c’est encore plus durable puisque en moyenne le coût de cette entrée ouest sera de 200 à 400 millions d’euros pour 2 à 2.5 Km selon les hypothèses. Donc du coup, on ne finit pas la NRL ou plutôt on ne sait pas comment la terminer, qu’on commente déjà un nouvel ouvrage pour absorber le flux des voitures qui arrivera de l’Ouest… par une route du Littoral qui ne sera jamais achevée…

La solution la plus durable et la moins impactant pour l’environnement aurait dû être de donner la priorité au RRTG de sorte que les automobilistes aient un vrai choix entre la voiture polluante et bruyante, et le Tram Train… ; Mais non, choisissons la voiture, puisque nous sommes dans le développement durable et que nous sommes tous écolos…

Continuons donc, de plus belle à donner la priorité à la voiture individuelle !!!

Semaine du développement durable ? Bien sûr !!! D’ailleurs tant à donner priorité à la voiture, pourquoi tous ces ingénieurs ne se posent-ils pas la question du dénivellement des ronds point du Bd Sud ?

Ne donnerait-on pas ainsi les moyens que le Boulevard Sud joue son vrai rôle de dégagement de la circulation arrivant par la route du littoral sur Saint Denis ?

Cette solution aurait au moins le mérite de faire des économies, qui elles, pourraient alors être investies dans le développement de l’emploi durable ou dans la protection de l’environnement.

Alors que faut-il en déduire

1. La NRL, c’est comme si je vous invitais à manger un cari volay à la maison, j’ai le sel, l’ail, l’oignon, le curcuma, l’huile mais je n’ai pas le poulet – Il veut faire la route mais il n’a pas les roches massives et il ne les aura jamais… Les « carriers » le savent depuis longtemps.
2. Le RRTG, il n’a aucune utilité là où il passera, il coute très cher et par certains endroits il n’est pas sûr qu’il passe tant la voie est serrée (tranchée couverte du Boulevard Sud).
3. NEO, 200 millions d’euros le Km après le record de la route du Littoral déjà la route la plus chère du monde avec ses 133 millions d’euros le kilomètre.
4. La solution durable c’est d’augmenter le gabarit de passage du Boulevard sud en dénivelant les ronds-points et en permettant ainsi d’orienter le flux de voitures vers le Boulevard sud plutôt que de tout concentrer sur le Boulevard nord.
5. Cela évitera de faire des travaux titanesques sur notre Barachois…
6. Plus durable encore c’est de prioriser le RRTG-(TRAM TRAIN) plutôt que la route

Mais voilà, communiquons sur le développement durable, comme si « communiquer sur » c’est faire du développement durable. Vivement les prochaines élections qu’on arrête le gaspillage Monsieur « Ce n’est pas moi mon adjudant ».

JD Payet, lecteur engagé

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