EDF hors la loi

comme il l’a toujours fait dans le nucléaire notamment, EDF au dessus de la loi se moque des institutions . Et la firme voudrait qu’on la soutienne contre les opérations de démantelement? EDF s’est toujours considéré comme un état dans l’état et n’a jamais respecté les lois. C’est ce qui est entrain de se passer en Guyane sur le projet de centrale de Larivot. Un jour peut être verra t on la goutte d’eau qui fera déborder le trop plein EDF?

EDF lance le chantier de la future centrale du Larivot, les collectifs montent au créneau( france Antilles)

Iris JoussenLundi 15 Mars 2021 – 14h48

EDF lance le chantier de la future centrale du Larivot, les collectifs montent au créneau

EDF annonce débuter ses travaux, s’attirant les foudres des collectifs et ONG environnementaux. En effet, quatre recours ont été déposés devant le tribunal administratif à l’encontre de ce projet.Le 10 mars dernier, EDF se félicitait du lancement des travaux pour la future centrale du Larivot. « Ce chantier d’envergure aura d’importantes retombées économiques pour la Guyane » annonce son communiqué interne

Il n’en fallait pas plus pour s’attirer les foudres des ONG environnentales et celles des riverains. « EDF est déjà en train de défricher le site alors que quatre recours ont été déposés à l’encontre de la construction de la centrale et de l’oléoduc depuis décembre dernier » s’insurge Rémi Girault, président de l’association Guyane Nature Environnement. Dès le lendemain de l’annonce d’EDF, le collectif Alter Larivot envoyait une pétition à la commission européenne. Le jour suivant, avec la Fondation Guyane Nature Environnement ils organisaient une conférence de presse. 

Premier écueil : EDF construirait de manière illégale sa centrale sur un site protégé.  » C’est un site exposé au risque de submersion marine, dans une zone de forêts marécageuses et de mangroves qui abrite des espèces protégées. La loi du littoral interdit par ailleurs ce type d’usine aussi proche de la mer. » expose Maude Pulchérie, riveraine près de Degrad des Cannes, zone où l’oléoduc doit passer mais aussi ancienne responsable du service permis de construire puis chargée de mission développement durable à la DEAL. 
« Des milliers d’habitants sont en danger, surtout à Montjoly »Second ecueil : les risques de fuites d’hydrocarbures. « L’oléoduc va passer le long de la RD23, il va sortir du port de Degrad des Cannes pour rejoindre le Larivot sur 14 km, dont près de 9 km à Rémire près des habitations. Ce sont des milliers d’habitants qui sont en danger  » dénonce Maude Pulchérie. S’agissant de la centrale, un rapport parlementaire déposé en mars 2020 à l’Assemblée nationale soulignait par ailleurs que « la conversion de terres à usage non agricole en terres à usage agricole peut provoquer la libération du carbone stocké dans les sols et créer une « fuite de carbone » qui limite l’impact positif de la production de biocarburants sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » 
« L’huile de colza finira par venir de Chine, merci le bilan carbone »
EDF a donc promis que ce projet « fonctionnera avec de la biomasse liquide, permettant à la Guyane d’être 100 % Energie renouvelable ». «Cette réorientation du projet permettra de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre puisqu’elles seront au moins 3 fois inférieures au projet initial et 4 fois inférieures à celles de l’actuelle centrale de Dégrad-des-Cannes. Ce projet réduira également fortement les émissions d’oxydes d’azote (-64%) et d’oxydes de soufre (-99,6%)», précise le ministère de la transition écologique.

Sauf que dans les arrêtés préféctoraux, le fioul est toujours de mise.  » Et même si c’était vraiment de l’huile, se pose la question de sa ressource. Le ministère de la transition écologique a exclu toute utilisation d’huile de palme et de soja. Reste l’huile de colza mais pour la produire localement afin d’alimenter la centrale, cela nécessiterait de déforester un périmètre 18 fois plus grand que Matoury. Sachant déjà que l’on ne produit que 20% de notre alimentation en Guyane, je pense qu’il y a d’autres priorités locales que de produire de l’huile pour une centrale. L’autre alternative c’est d’importer du biocarburant de France… qui elle-même n’en a pas suffisament pour un projet d’une telle envergure. Donc on importera de l’huile de Chine qui transitera par l’Hexagone avant d’être importée ici, merci le bilan carbone » analyse Rémi Girault.

Reste les retombées économiques, non négligeables selon EDF :  « ce sont plus de 130 millions d’euros qui seront versés aux entreprises guyanaises qui travailleront sur la construction de la future centrale » souligne son communiqué. Ce projet créerait également des centaines d’emplois. « Ce sera de l’intérim, du précaire, il n’y aura jamais autant de besoins en temps complet » fustige t-on au sein du collectif Alter Larivot.Le Larivot ou le black-outEnfin, dernier argument mis en avant : c’est le Larivot ou le black-out. La centrale doit en effet remplacer l’actuelle centrale thermique « extrêmement vétuste et obsolète », selon la préfecture de Guyane, mise en service en 1982 par EDF, à Rémire-Montjoly, et maintenue sous dérogations successives jusqu’à 2023 malgré des fortes émissions polluantes.  « Mais Cela reste un projet à plus de 500 millions d’euros financé par l’Etat alors que des entreprises telles que Voltalia proposent des alternatives plus écologiques et sans recours à des subventions » dénonce encore Rémi Girault, reprenant les interrogations de sénateurs en décembre dernier « sur les raisons pour lesquelles le projet Larivot semble privilégié alors même que d’autres projets moins coûteux, plus intensifs en créations d’emplois, plus efficaces en termes de production énergétique, maillant mieux le territoire et plus respectueux de l’environnement ont été présentés ou pourraient être en cours de réalisation ». 

EDF, contacté par nos soins, ne s’est pas exprimé sur le sujet mais n’a certainement pas dit son dernier mot… 

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