Semaine franco colombienne Montpellier

La semaine culturelle Franco Colombienne s’est déroulée cette année sur le thème de la mode. Sous la houlette de la présidente Sonia Victoria RINCON , entre visionnage de films (malgré quelques difficultés d’accès au numérique) et débats, il était possible de rencontrer des stylistes venus du Brésil, du Cameroun de Colombie et de Montpellier.

« En métamorphose » s’est arrété sur le stand de Rachel Ambomo Bella et de Martine SAWADA RIVES , toutes deux camerounaises. Leurs tissus illuminaient un début de semaine encore maussade, et les éventails défiaient les canicules à venir.

Du Cameroun, Martine a rapporté ce savoir faire de la confection, des robes qu’elle conçoit sur mesure dans des cotons réputés de ce qu’on appelle « les pagnes africains »  Des cotons  aujourd’hui menacés, soit par les textiles synthétiques de chine et des USA,  soit par la contrefaçon. Les pagnes aux enjeux ciblés, ou même les collections régionales comme les pagnes bantous, wax aux  motifs uniques obtenus par teinture et cire sont souvent contrefaits, notamment en Chine, les motifs n’étant pas déposés car les droits d’enregistrement sont élevés ou que le circuit est  méconnu

Quant à la qualité  des textiles, elle s’affaiblit. Des cotons moins serrés et moins chers arrivent clandestinement des pays voisins . https://www.youtube.com/watch?v=NYqS9HkF3do

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Autre stand, autre ambiance . Cette fois arrêt  auprès de Gabriel Vallet Vimont couturier créateur local de pièces uniques sur mesure et de prêt à porter en série limitée. Avec sa marque MaJeure, il crée une mode unisexe, non conformiste et inclusive. «  je bosse beaucoup pour des personnes transgènes en quête de vêtements introuvables dans le commerce ». Son compagnon et collaborateur Daniel Perdomo, colombien, s’occupe de la communication et des relations clientèle. Passionné par d’autres disciplines artistiques, Gabriel Vallet Vimon collabore avec différents créateurs notamment sur l’impression textile. Adepte de la slow fashion, il crée des pièces entièrement faites main et durables.

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Gabriel partageait son stand avec Melissa, artiste tatoueuse qui lance une collection de tee shirt imprimés PENNY’s curiosities « je cultive aussi dans les figures, l’unisexe , les visages sont un mélange masculin/féminin, androgynes, des visages coupés mi homme, mi femme qui poussent à la réflexion » Ses dessins sont des créations que l’on retrouve dans son book de tatoueuse.

Pour l’instant, enfants du confinement , ils ont tous deux commencé à travailler via internet, le bouche à oreille , le démarchage des boutiques et salons, et les réseaux. Ils ont un beau projet : élaborer un nouveau matériau

Symboles d’une génération « conscious », éco responsable, ils visent les consommateurs locaux et aimeraient travailler selon l’éthique, avec un certaine traçabilité du coton utilisé

La traçabilité du coton bio ! Ce n’est apparemment pas encore gagné même si les labels et les infos se multiplient sur le sujet « les fournisseurs de coton sont incapables de nous dire de quelle manière est cultivé le coton qu’ils nous vendent. Je sais seulement qu’il vient d’Azerbaïdjan et qu’il est bio » précise Mathias Renoux

En créant Believe , leur marque, il a voulu avec Caroline Melgar s’engager également. «  Believe » c’est notre histoire, notre combat. Nous voulons véhiculer un message de respect envers les femmes maltraitées, » souligne Mathias. Les vêtements en coton bio sont vendus sur le site www.shopespoir.com  et contribue à la lutte contre la violence faite aux femmes En effet, les articles sont disponibles sur la plateforme solidaire Shop Espoir et, pour chaque achat, 2€ est reversé à l’association Cœurs de Guerrières, un organisme qui aide les femmes en détresse de façon humaine.

La semaine s’achèvera Samedi dans un feu d’artifice, puisque tous se retrouveront pour un défilé de mode aux couleurs tropicales dans l’esprit de cette mode personnalisée, pleine de création et d’amour, soucieuse des matières premières, des savoirs faire , des cultures de chacun,  si loin de la fast fashion uniformisée et mondialisée uniquement guidée par une consommation sans cesse aiguisée

Quelques éléments: 90Millions de Jeans vendus chaque année en France . ILs sont pour la plupart fabriqués en Chine, Inde, Pakistan, Afrique sahélienne .Paiement à la pièce, sans salaire garanti. Le coton pour les fabriquer occupe 5% de l’espace terrestre et 25% des intrants . 1 jean fait 65 000 km soit une fois 1/2 le tour de la terre entre la culture du coton, le filage, tissage, confection, traitement distribution…

1 Million de Ouighours travaillent dans le Nord Ouest de la Chine le coton du Xinjian dans des conditions innomables pour Zara, H et M, Uniclo…

30% seulement des vêtements sont vendus sur le marché intérieur. Le reste part en ballot vers l’Afrique, tuant l’industrie textile locale , 1/3 finit en décharge.

La mode circulaire se bat contre la mode jetable qui a multiplié le rythme de ses saisons pour vendre toujours plus.Une surproduction qui conduit à une surexploitation des ressources naturelles. La mode est la 2° industrie la plus polluante du monde

Dominique Martin Ferrari

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