La porcherie de la Hague (CP Robin des Bois)

L’usine atomique de la presqu’île de la Hague en Normandie est la plus grande porcherie du monde. Bon an, mal an, elle rejette 2000 tonnes de nitrates dans la Manche soit l’équivalent du lisier de 100.000 porcs. Le plan d’épandage des atomistes est rustique. Il table sur la dilution des nitrates dans l’habitat des poissons.
Les nitrates proviennent de l’acide nitrique utilisé depuis plus de 50 ans pour dissoudre les combustibles irradiés provenant des centrales nucléaires françaises et étrangères et pour séparer le plutonium, l’uranium et les produits de fission. Avec ses 100.000 porcs-équivalent, la Hague peut se vanter d’être la plus grande porcherie du monde. Elle dépasse même la mégaporcherie de Nanyang, province du Henan en Chine, inaugurée en décembre 2020. A terme, Nanyang hébergera 84.000 truies.
Les rejets bruts de nitrates par l’usine de la Hague et leur accumulation depuis plus de 50 ans contribuent forcement à l’eutrophisation du Golfe Normano-Breton, de la Baie de Seine, de la Manche Nord, de la Mer du Nord et au développement des algues vertes et des phytoplanctons toxiques, quoi qu’en dise Orano.
La surveillance physico-chimique de l’eau de mer telle qu’elle est pratiquée par Orano est restreinte au champ proche de l’usine. Les nitrates sont recherchés 9 mois par an au Nez de Jobourg – soit à l’extrémité de la presqu’île de la Hague – et en face de Barneville-Carteret, à 35 km au sud. Les prélèvements sont réalisés en surface et à mi-profondeur, à l‘exclusion des fonds sableux ou vaseux. Pour rappel, des signatures radioactives de l’usine de la Hague sont constatées dans la baie du Mont-Saint-Michel au sud et dans l’Océan Arctique au nord. Orano compare les valeurs de ses nitrates à la norme de potabilité de l’eau pour les populations humaines, ce qui n’est pas un critère pertinent pour évaluer les risques d’eutrophisation et les effets des nitrates sur les populations marines. Orano commet une autre erreur d’appréciation en moyennant la température de l’eau de mer en surface et en mi-profondeur sans tenir compte des variations saisonnières et de la tendance au réchauffement de la température des eaux marines telle qu’elle est prédite par des organismes scientifiques.
En résumé, Robin des Bois estime que les impacts biologiques et géographiques du rejet massif de nitrates par l’usine atomique de la Hague sont insuffisamment étudiés.

* Cette enquête publique se déroule du 5 octobre au 16 novembre 2021. Elle vise à autoriser l’usine de la Hague à élargir la gamme des combustibles nucléaires importés de l’étranger sans d’ailleurs citer les pays d’origine. Les informations du communiqué de Robin des Bois sont extraites du dossier et de recherches particulières sur l’élevage des porcs en Chine. Dossier complet et dépôt de commentaires sur https://www.registredemat.fr/orano-modifications-inb116-117

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