40 de Plan Bleu, en mémoire de Serge Antoine

Le Mardi 5 Juin 2018 , l’association Serge Antoine , le plan Bleu, le Centre d’activités régionales de l’ONU environnement (PAM) organisaient une conférence et réunissaient plus de 130 participants.

La matinée, dédiée à la création – à l’initiative de Serge Antoine et de Michel Batisse – du Plan Bleu, Centre d’activités régionales de l’ONU Environnement/Plan d’action pour la Méditerranée (PAM), a permis de revenir sur quarante années de réflexions et d’actions en faveur du développement durable en Méditerranée qui furent le temps d’un projet mobilisateur pour tous les acteurs du pourtour.

L’Algérie et la Tunisie ont d’ailleurs confirmé leur volonté d’améliorer la gestion de leurs zones protégées reconnaissant que les objectifs du Plan Bleu , 20 après la grande réunion tunisienne qui avait vu la création de l’Agenda 21 méditerranéen, étaient loin d’être atteints « Nous devons actualiser les ODD avec de nouvelles initiatives ayant sous éstimés les effets du réchauffement climatique «  a déclaré l’algérien Mohamed Si Youcef, ancien directeur général de l’environnement.

Le Plan Bleu est précurseur du rapport Bruntland et de Rio 92, prônant l’exploration des scenarios pour mieux agir. En 1995/98 avec la signature de la Convention de Barcelone , la création du PAM 1, le protocole ASP, la création de la CMSDD … ,la région vit une époque très riche, le plan bleu, première organisation régionale . Le Plan Bleu est devenu un lieu d’observation pour la mise en œuvre des accords de Rio. Le succès est confirmé à Johannesburg en 2002. Quelques années plus tard, un rapport de synthèse permet de valider l’approche systémique dans les études.

Aujourd’hui la Tunisie propose de profiter de sa jeune révolution pour rompre avec le passé et proposer un travail de prospective sur la fracture entre le littoral et l’arrière pays. Car le rappelle Lucien Chabason, si en 1995 la Convention de Barcelone «  a mis en exergue la priorité marine et les zones côtières, le Plan Bleu aura une vision plus large, parlant de développement durable. », avec un nouveau défi « passer de l’analyse prospective à l’opérationnel (souvent les deux processus sont séparés). D’où une nécessaire transformation . »

Comment va se positionner la CMDD face à l’agenda 2030 et à l’obligation d’intégrer les ODD ?

le Plan Bleu a annoncé le lancement de MED 2050, une nouvelle étude de prospective à l’horizon 2050 destinée à mobiliser les décideurs et les parties prenantes du Sud et du Nord en dépassant les frontières géographiques et institutionnelles Ce nouvel exercice de prospective doit conduire à une nouvelle vision, intégrant de nouvelles données économiques ( démographie, baisse du tourisme, déclin de la pêche…) , et celles du réchauffement climatique (acidification, montée des eaux, pénurie d’eau…). Elle poursuit également la nécessaire connaissance de l’environnement avec la cartographie des littoraux, le retour d’expérience des initiatives locales, la transition vers l’économie bleue et verte, la mise en réseau et la participation de tous (pas seulement des experts) enfin l’adoption d’une stratégie media qui porte davantage le projet

Les travaux seront conduits dans les quatre années à venir.

Les participants intéressés par ce projet sont invités à s’inscrire dès maintenant pour participer aux futurs échanges.

La géopolitique ne peut être absente de la réflexion et nombre d’intervenants ont réaffirmés la nécessité de l’approche éco systémique et la fin d’une pensée en silo

Le Lyban par exemple doit faire face à une approche globale: il accueille 1M de réfugiés syriens pour 4M d’habitants. (Ce chiffre rapporté à la population française nous ferait accueillir 4M de réfugiés !).

La Syrie est déstructurée. L’agriculture était irriguée, les nappes ont été surexploitées sans contrôle des forages. La crise de l’eau est déjà prégnante au Nord conduisant à des projets de dérivations autoritaires et à des conflits. La question de la terre est de nouveau à l’ordre du jour même si l’Europe tente de gérer les crises territoriales.

Sur le terrain, on constate moins d’implication entre les concepts de 92 et le foisonnement de la société civile. Les ONG sont attendues pour la mise en œuvre mais il faut tenir compte des crises de gouvernance dans les pays du sud. Notre univers est devenu plus complexe et les problèmes ne peuvent être résolus par un seul pays, tout est interconnecté. Comment légitimer les arbitrages difficiles selon des référents régionaux cohérents et exigeants ?

Selon Jean Louis Guigou , président de l’IPEMED « les temps ont changé. Que ferait Serge Antoine, homme calme, suscitant l’adhésion, passionné par le long terme … Que ferait Serge en termes de prospectives dans notre système de chaos, garderait il son calme ? »

Dominique Martin Ferrari

 

 

 

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