En lien avec Lisbonne, un cri d’alarme

Océans, état d’urgence !
Ce n’est pas moi qui le dis, mais le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en ouvrant, lundi 27 juin à Lisbonne, la Conférence des Nations unies sur les océans. « Nous avons pris l’océan pour acquis. Mais nous sommes aujourd’hui confrontés à ce que j’appellerais un état d’urgence. »Urgence face au dépeuplement : en Méditerranée, par exemple, les populations de vertébrés marins ont chuté de près de 50 % en trente ans. Un phénomène attribué en partie à la surpêche contre laquelle des mesures attendues depuis vingt ans sont enfin prises ce mois-ci à l’OMC. Mais pour entrer en vigueur seulement en… 2024.Urgence aussi face à l’acidification, car l’océan, plus fort que toutes les forêts, absorbe une grande partie du CO2 de l’atmosphère. Mais ce faisant il s’altère à son tour peu à peu et réduit sa capacité à capter toujours plus de ce gaz carbonique issu de nos modes de vie qui ne changent pas assez vite.Urgence encore face au réchauffement qui détruit les précieux récifs coralliens, havres de biodiversité, fait se multiplier les zones mortes privées d’oxygène et menace de modifier la circulation des courants de surface et sous-marins. « Nous n’avons qu’une petite idée de l’ampleur de la dévastation provoquée par le changement climatique sur l’océan »​, alerte Charlotte de Fontaubert, experte de l’économie bleue à la Banque mondiale.Urgence enfin face à la pollution. Pollution plastique notamment qui devrait tripler d’ici à 2060, pour atteindre un milliard de tonnes par an, selon un rapport récent de l’OCDE. Le sujet sera en débat à Lisbonne, mais aussi à Brest (Finistère) où deux conférences lui sont consacrées cette semaine.Malgré tout, l’espoir reste de mise à Lisbonne. De nombreux pays font état de leurs initiatives. Et la France prépare ses annonces. Emmanuel Macron est attendu demain jeudi 30 au Portugal. Il devrait rappeler son engagement pour une gouvernance commune de la haute mer, accord qui pourrait être conclu dès cet été à New York. Et il proposera d’organiser la prochaine conférence de l’ONU sur l’océan, avec le Costa Rica, à Paris en 2024 ou 2025.

Stéphane GALLOIS, journaliste en charge de l’information maritime/ NOTRE PLANETE/ Ouest France

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