L’AFD À LA COP27 : CONSTRUIRE UN DÉVELOPPEMENT DURABLE, ÉQUITABLE ET JUSTE POUR TOUS

PUBLIÉ LE 04 NOVEMBRE 2022Systèmes financiersClimat

Pikine Dakar

La 27e édition de la Conférence des parties suscite de nombreuses attentes, malgré un climat de négociation tendu par le contexte de crises internationales. Il s’agira notamment d’avancer sur les questions de financement de l’adaptation et de pertes et dommages, après un enchaînement d’évènements climatiques extrêmes qui ont touché pays développés et en développement. L’AFD s’y rend, forte de son expertise et de sa relation privilégiée avec le continent africain, pour apporter des solutions concrètes face aux défis.

Après l’Écosse l’an dernier, la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques se tient du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte. Ce choix symbolique, sur le continent africain, laisse entrevoir les priorités qui présideront au grand rassemblement international sur la transition écologique de nos sociétés. Partenaire historique de nombreux pays d’Afrique, où il concentre plus de la moitié de ses activités, le groupe AFD entend y déployer des solutions co-construites qui font leurs preuves. « Nous sommes en capacité de faire émerger une approche du développement, auquel tous les pays africains doivent avoir accès selon les Objectifs de développement durable, mais qui soit sobre en carbone, résilient et favorable à la nature », fait valoir Mathilde Bord-Laurans, responsable de la cellule Climat et nature à l’AFD.


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« Nous accompagnons plusieurs pays, comme le Burkina Faso et l’Éthiopie, qui vont présenter leur trajectoire de long terme à la COP27. Nous allons aussi parler du programme AdaptAction, qui nous permet de travailler dans 12 pays africains sur ces questions d’adaptation au changement climatique », détaille Mathilde Bord-Laurans. Plusieurs solutions de terrain ont déjà porté leurs fruits dans les pays partenaires de l’AFD en Afrique : la Grande Muraille Verte au Sahel, la restauration des espaces côtiers grâce aux solutions naturelles comme les mangroves, le développement de l’agroécologie, ou encore l’efficacité énergétique dans le bâtiment.

Parmi les dossiers prioritaires qui attendent par ailleurs les dirigeants internationaux à Charm el-Cheikh, la question des pertes et dommages. Comme évoqué dans l’article 8 de l’Accord de Paris, il s’agit d’aider les pays du Sud face aux conséquences du changement climatique, en grande partie dû aux activités des pays développés. Parmi les premiers concernés, le continent africain, qui ne contribue par ailleurs qu’à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Réunis en République démocratique du Congo en octobre 2022, 24 pays du continent ont lancé un appel solennel aux pays occidentaux à tenir leurs engagements de soutien financier lors de cette COP27. « Lorsque les négociations sont difficiles, les attentes financières sont encore plus importantes », anticipe Mathilde Bord-Laurans.


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L’impatience s’accroît d’autant plus que l’engagement pris en 2009 à Copenhague par les économies favorisées de verser 100 milliards de dollars annuels de financements climatiques, à destination des pays les plus fragiles, tarde encore à être tenu. « C’est désormais la définition même de la finance climatique et de sa méthodologie qui est sujette à débat », rappelle la responsable Climat et nature à l’AFD. En effet, plusieurs pays à faibles revenus dénoncent une surévaluation dans les déclarations de l’aide financière réellement accordée. Selon l’OCDE, malgré une hausse de 4 % depuis 2019, les financements climatiques mobilisés par les pays développés n’ont pas atteint 100 milliards de dollars en 2020, mais 83,3 milliards de dollars.

« Nous allons aussi reprendre le dossier de la transition énergétique, qui a été largement abordé à Glasgow, et sur lequel nous devons montrer des résultats. Et nous viendrons à la COP27 avec des projets, notamment pour l’Afrique du Sud », précise Mathilde Bord-Laurans. En effet, un partenariat entre l’Afrique du Sud, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Union européenne autour d’une transition énergétique juste a été annoncé en novembre 2021. Cet engagement prévoit la mise à disposition de 8,5 milliards de dollars de financements, essentiellement au travers des banques publiques de développement des États signataires et de programmes multilatéraux (CIT). 


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Institution pionnière dès 2005 dans l’accompagnement de la transition environnementale des économies, l’AFD s’impose désormais comme un acteur incontournable pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, signé lors de la COP21 en 2015. Depuis 2017, le groupe AFD a en effet pris l’engagement d’assurer une activité compatible à 100 % avec l’Accord de Paris. Cela implique concrètement d’analyser chaque champ d’intervention de l’AFD dans les pays partenaires au regard de sa cohérence en matière de développement bas-carbone et résilient à long terme. Cet engagement complète par ailleurs un autre objectif déjà affiché par le groupe AFD : faire en sorte que 50 % de ses financements annuels portent sur des projets qui aient un impact direct bénéfique pour le climat.

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