la crise agricole: selon notre habitude une selection d’avis avant de donner le nôtre.

  1. Avant de, lire l’article « en métamorphose » , trois points de vue: : 1) atlantico martin Guerri CIA, vision americaine, 2) Haut COnseil pour le climat: vision française en lien avec les régles européennes et mondiales, 3) avis de georges fandos agonome et élu d’occitanie

  1. ATLANTICO, Martin GUERRI CIA , le conflit vu d’ailleurs

Atlantico : Avant la colère des agriculteurs, qui interpelle tout ou partie de la société française, il y a notamment eu les Gilets Jaunes. Les deux mouvements peuvent, à certains égards, sembler similaires : ils ont bénéficié (ou bénéficient) d’un soutien conséquent de la part de la population, qui semble participer aux mobilisations par « procuration ». Que dire de ces similitudes exactement ?

Martin Gurri : Les Gilets jaunes étaient des citoyens de la périphérie, économiquement et socialement plus que géographiquement. Pour la plupart, ils étaient maçons, chauffeurs de taxi, propriétaires de petites entreprises. Contrairement aux travailleurs syndiqués ou aux fonctionnaires, ils ne pouvaient pas manquer une journée de travail sans perdre une journée de salaire. Pour les élites urbaines qui sont à la tête du gouvernement et qui dominent la culture française, ces citoyens, les Gilets jaunes, étaient invisibles. La révolte des Gilets jaunes était essentiellement un appel à la reconnaissance : je casse donc j’existe. La stratégie a fonctionné. Les élites étaient perplexes et démoralisées tout en se demandant : qui sont ces gens ? D’où viennent-ils ? En posant ces questions, curieusement, ils ont répondu aux besoins existentiels des Gilets jaunes.

Les agriculteurs français constituent une classe protégée depuis des décennies. Leurs subventions consommaient autrefois une part considérable du budget de l’ancienne Communauté européenne. Leur révolte ressemble plus aux protestations des enseignants syndiqués et des cheminots – qui, eux aussi, sont traditionnellement protégés par l’État français. Dans les deux cas, la cause de la colère était la même : la protection dont ils bénéficiaient était sur le point de disparaître ou d’être retirée. L’État français ne peut plus en supporter le coût et l’Union européenne ne souhaite pas répondre aux revendications françaises. Les agriculteurs veulent revenir à la France d’avant, sans McDonald’s ni restaurants mexicains, dans laquelle ils étaient traités comme des modèles de vertu nationale. Je peux comprendre cela. Je suis assez âgé pour avoir connu cette France, et c’était merveilleux. Mais les Français d’aujourd’hui veulent leurs quesadillas et leurs Big Mac, et la France d’avant, je suis désolé de le dire, a disparu à jamais.

L’âme de la France est aujourd’hui divisée. Ne voulant pas se laisser distancer, elle souhaite maîtriser les nouvelles technologies et rester compétitive sur le marché mondial. Mais plus que tous ceux que je connais, les Français souhaitent conserver leurs traditions de loisirs et de douceur de vivre : le travail protégé, les 35 heures, le mois d’août à la plage, le vin magnifique, les repas qui prennent toute la journée à cuisiner. À l’heure actuelle, aucun des deux côtés de l’équation ne réussit. Les entreprises françaises ne sont pas connues pour leur innovation technique et l’ancien mode de vie, comme je l’ai dit, se désintègre. Il y a un profond sentiment de perte, d’assister aux funérailles de l’identité nationale : cela profite sans aucun doute aux mouvements politiques extrêmes, de gauche comme de droite.

Il est de la responsabilité des gouvernements élus de concilier ces contradictions d’une manière acceptable pour les électeurs. Le gouvernement d’Emmanuel Macron n’est que le dernier d’une longue série de dirigeants politiques qui n’ont même pas compris la question. La colère par procuration des Français n’est pas spécifique aux agriculteurs, aux cheminots, aux enfants d’immigrés ou à la population périphérique, qui sont tous descendus dans la rue contre Macron. Les citoyens sont d’humeur à répudier, et les agriculteurs ne sont que le prétexte le plus récent.

Autre point commun potentiel : il apparaît difficile d’identifier une revendication principale, partagée par tous les acteurs du mouvement des Gilets jaunes ou de la mobilisation des agriculteurs. Certains luttent contre la cherté de la vie (qui se fait souvent au détriment de l’agriculture française, entre autres), mais ce n’est pas le seul point évoqué. Quelles revendications identifier, tant sur le plan économique que politique ? Qu’en est-il peut-être de l’aspect civilisationnel ?

J’ai déjà évoqué l’aspect civilisationnel. Les agriculteurs veulent travailler dans une France disparue. Les Français sont partagés entre le passé et l’avenir. Le gouvernement échoue à prendre la mesure du problème. Quelque chose que l’on considère comme très précieux, très rare, est en train de se perdre, et les Français se sentent impuissants pour empêcher le désastre. La solution du gouvernement à une crise de civilisation a été de relever l’âge de la retraite. D’où l’indignation qui éclate de plus en plus fréquemment dans les rues.

Les revendications des agriculteurs sont incohérentes. Mais s’ils parvenaient à élaborer un ensemble de revendications logiques, le mouvement s’effondrerait. Pratiquement toutes les révoltes de rue de ce siècle ont été un exercice de rejet et de répudiation. Parfois, la répudiation a un objectif précis – comme pour la hausse de l’âge de la retraite, par exemple. Le plus souvent, il s’agit d’une impulsion généralisée visant à détruire les institutions du pouvoir, de l’argent et de la culture. L’opinion publique s’y oppose avec virulence – une condition qui peut très vite conduire au nihilisme, ou à la croyance que la destruction est une forme de progrès.

Il y a des raisons structurelles à cette négation. Les agriculteurs indépendants, par exemple, appartiennent sans aucun doute à des partis, des niveaux économiques et des classes sociales différents. Tout programme positif les diviserait fatalement. Tant qu’ils restent mobilisés dans une forme de protestation, ils restent unis. Ils parlent d’une seule voix et obtiennent une certaine reconnaissance.

Peut-on penser aux agriculteurs qu’ils peuvent réussir à trouver une traduction politique à leur mouvement, là où les Gilets Jaunes ont échoué ?

Les agriculteurs rejoignent désormais la sécession de la classe plébéienne de la Vème République qui s’est déplacée de la périphérie vers l’intérieur, jusqu’à ce que seuls quelques îlots d’élites urbaines, les rares privilégiés, restent à l’abri du désenchantement. Il n’y a pas de traduction de cette protestation en partis politiques ou en solutions concrètes. Le système doit être réformé. Le mot « démocratie » est généralement utilisé pour décrire ce système, mais il s’agit en réalité d’un gouvernement représentatif, et les citoyens n’ont plus l’impression d’être bien représentés. Les structures de représentation doivent être reconfigurées pour changer cette perspective, sinon la France sera condamnée à une période prolongée de turbulences sociales et politiques. L’Hexagone est peut-être déjà confronté à cette réalité.

Dans quelle mesure Emmanuel Macron et son exécutif comprennent-ils le phénomène ? Sont-ils capables, selon vous, de comprendre la nature des réponses (qui ne peuvent être simplement financières) à apporter ?

Emmanuel Macron est à la fois le bénéficiaire et la victime de son succès et de ce pour quoi il a été élu. Il a remporté la présidence avec un parti naissant parce que le système était en panne. Le chef de l’Etat est maintenant entraîné dans le tourbillon de cet effondrement et il suivra le chemin de ses prédécesseurs. Emmanuel Macron est un technocrate. Il estime que le gouvernement est une gigantesque machine : l’art de gouverner est celui d’appuyer sur les bons boutons. Comme tous les technocrates, il est également matérialiste : la société tout entière est vue sous l’angle économique. Encore une fois, il s’agit d’actionner les bons leviers, et la prospérité sera atteinte.

Macron est intelligent, dynamique et sans aucun doute patriote. Mais je ne vois rien de moins susceptible de résoudre une crise de civilisation que l’esprit technocratique. La grandeur stratégique est vitale pour réformer le système, et l’éloquence et l’esprit sont nécessaires pour persuader les Français talentueux que l’avenir sera la prochaine grande aventure nationale. Au lieu de cela, nous regardons Emmanuel Macron, comme dans un film de Charlie Chaplin, appuyer sur les boutons et tirer les leviers – et rien ne se passe.

Nos sociétés contemporaines subissent un puissant effet destructeur émanant des réseaux sociaux. La colère des agriculteurs, que certains pourraient considérer comme une forme de retour au monde d’hier, est-elle en train de perturber ce phénomène ? Que peut-il émerger à ce niveau ?

Il n’y a pas de machine à voyager dans le temps pour la France, pas de retour au monde d’hier où la vie était simple et où chaque composante de la société comprenait sa place et sa mission. C’est en tout cas un mythe nostalgique. La France d’avant était merveilleuse, mais elle était déchirée par de terribles conflits. La Troisième République a été un cadavre qui a marché pendant 70 ans, comme un zombie dans les films. Le Parti communiste français, dirigé depuis Moscou, était l’un des plus importants d’Europe – Pol Pot a fait ses études à Paris. Les militaires qui ont placé De Gaulle au pouvoir ont tenté de l’assassiner lors de l’indépendance de l’Algérie. Effectivement, la nourriture était excellente, le vin était le meilleur, la culture était intacte mais de graves conflits sociaux faisaient partie de cette culture.

Les sociétés contemporaines subissent le choc d’un nouveau système d’information, et la révolte des agriculteurs français n’est qu’un petit symptôme de ce traumatisme bien plus vaste. Nous passons de l’ère industrielle à une époque et un mode de vie qui n’ont même pas encore de nom. Cette crise, qui est à la fois une régénération et une catastrophe, durera bien plus longtemps que moi. Ce qui émergera dépendra de nos actions. Nous jouissons d’une grande liberté, en France comme aux Etats-Unis. La manière dont nous exercerons cette liberté déterminera la forme de la prochaine ère.

Je suis un optimiste à long terme ; dans ce parti pris capricieux, je suis soutenu par l’histoire. L’imprimerie, l’invention la plus libératrice, fut une cause indirecte de la guerre de Trente Ans – le conflit européen le plus sauvage de tous les temps. Internet, malgré toutes ses révoltes et perturbations, n’a pas encore provoqué un tel niveau de mortalité. Nous devons exercer notre liberté pour garantir que cela ne se produise jamais – et qu’à la fin du voyage, lorsqu’un nouvel équilibre sera atteint et qu’un nouveau monde se formera, la démocratie et la société ouverte en seront les ingrédients nécessaires.

2) Rapport du Haut conseil pour le climat

« ACCÉLERER LA TRANSITION CLIMATIQUE AVEC UN SYSTÉME ALIMENTAIRE
BAS CARBONE, RÉSILIENT ET JUSTE »

Dans le cadre de ses missions, le Haut conseil pour le climat a réalisé un examen de l’empreinte carbone alimentaire et une analyse des politiques alimentaires et agricoles à l’aune des enjeux climatiques.

Le système alimentaire et la production agricole sont en première ligne des défis climatiques. La production agricole est exposée à une augmentation des dommages causés par le réchauffement climatique, qui se répercutent sur l’ensemble du système alimentaire, présentant des risques élevés tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs. L’alimentation représente 22 % de l’empreinte carbone des Français, et les émissions qu’elle génère ne diminuent qu’insuffisamment au regard des objectifs climatiques. Accélérer la réduction des émissions de l’alimentation et de la production agricole, tout en protégeant l’avenir des professionnels et les consommateurs, nécessite d’intervenir sur l’ensemble du système alimentaire.

« Transformer le système alimentaire pour répondre aux défis auxquels il fait face difficultés socio-économiques, santé, climat, environnement nécessite une stratégie et une politique économique de long terme pour donner une vision claire des évolutions souhaitables pour les producteurs comme pour les consommateurs », Corinne Le Quéré, présidente du Haut conseil pour le climat.

La structure et le fonctionnement du système alimentaire freinent l’adoption de pratiques agricoles et alimentaires bas carbone, et limitent la possibilité de changements transformationnels. Ces freins et verrous peuvent être levés par des changements profonds des systèmes agro-alimentaires, tels la revalorisation des revenus des agriculteurs et des éleveurs pour soutenir et accompagner leurs changements de pratiques, la réorientation des dispositifs de soutien, et la mobilisation des acteurs de la transformation, du stockage, du transport, de la distribution et de la restauration.

Sous réserve de faciliter leur déploiement, de nombreuses options pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique sont mobilisables dans toutes les composantes du système alimentaire, y compris pour la gestion des terres, les productions végétales et animales, la transformation et la distribution, les régimes et pratiques alimentaires et le gaspillage à chaque étape. La diminution de la consommation de produits alimentaires intensifs en émissions permet de réduire l’empreinte carbone de la production agricole tout en évitant l’importation de produits alimentaires avec des effets de fuite aux frontières.

Les politiques agricoles et alimentaires actuelles sont peu mobilisées en appui aux politiques climatiques. Seule une coordination des politiques concernant l’agriculture, l’alimentation, la santé publique, le climat et l’environnement permettra de maximiser les synergies, de protéger les agriculteurs français d’une forte augmentation des dommages causés par le changement climatique,

de minimiser les coûts de la transition et de réduire les risques économiques pour les acteurs du système alimentaire, tout en garantissant l’accès à une alimentation durable et saine pour tous.

Avec une vision partagée de l’agriculture et de l’alimentation bas carbone, adaptée au climat de demain, la France pourrait porter au sein de la réforme de la Politique agricole commune de l’Union Européenne de 2028 la réduction des émissions du secteur agricole par au moins un facteur deux d’ici à 2050, et se rapprocher le plus possible de l’atteinte de la neutralité carbone pour le secteur agricole en augmentant fortement le stockage de carbone dans les sols agricoles et dans la biomasse. Ceci réduirait la dépendance aux puits de carbone forestiers qui sont fragilisés par le changement climatique, et à la capture et au stockage technologique de carbone, qui sont des options plus coûteuses, limitées et risquées.

Pour faciliter la transformation en profondeur du système alimentaire au bénéfice de l’action climatique en préservant la production agricole et une nourriture accessible, le Haut conseil pour le climat propose plusieurs recommandations pour l’action publique en matière d’alimentation, de nutrition et d’agriculture en ciblant notamment la mobilisation de l’ensemble des acteurs du système alimentaire. Les recommandations visent à orienter le soutien vers les pratiques les moins émettrices et à développer une offre alimentaire bas carbone, dans une dynamique de transition juste.

3) Georges Fandos Quelles réponses à la crise agricole ?

L’exaspération des agriculteurs à plusieurs origines : des revenus insuffisants liés à des prix trop faibles par rapport aux coûts de production, des contraintes administratives et environnementales croissantes, mais aussi des jugements négatifs d’une partie de la population urbaine qui les pointe du doigt comme pollueurs … Dans ces conditions, l’important est de comprendre comment on en est arrivés à cette situation pour mieux y répondre.

Sur les prix agricoles la loi Egalim a accouché d’une souris qui se résume pour l’essentiel aujourd’hui à une garantie de lutte contre le dumping qui oblige les acheteurs des filières agro-alimentaires à revendre les denrées agricoles qu’ils achètent à un prix 10 % supérieur au prix d’acquisition. Mais ce mécanisme ne garantit en rien une rémunération plus forte pour les agriculteurs ! Quant à la voie contractuelle qui est privilégiée, elle démontre aussi ces limites sur un marché très déséquilibré où quelques centrales d’achat ou groupes agro-alimentaires industriels ont un pouvoir exorbitant face à une multitude de petits producteurs qui même regroupés ne sont pas de taille.

Seule l’obligation faite par la loi de la fixation du prix d’achat des denrées agricoles par les filières à des niveaux supérieurs aux coûts de production aurait permis d’assurer un revenu minimum aux agriculteurs. Au lieu de cela on voit des entreprises françaises devenues des géants internationaux comme Lactalis

proposer une baisse des prix du lait, alors que les coûts de production n’ont cessé d’augmenter (énergie, plastique, engrais, produits phytosanitaires…) ! Il s’agit d’une pure provocation !

Les données fournies par les Centres de gestion et d’économie rurale sur les coûts de production par filière pourraient servir de base à des discussions sur les prix. Mais il faudrait ensuite réaliser des contrôles sur la bonne application des accords de filières par des enquêteurs de la direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Le principal argument des adversaires (membres de l’agri business mondialisé ou pouvoirs publics ultra-libéraux) de cette politique de prix rémunérateurs pour les producteurs repose sur la concurrence des importations à bas prix, par exemple les importations de moutons néo-zélandais liés aux accords de libre-échange entre ce pays et l’Union Européenne. Raison pour laquelle, il faudrait adjoindre à la politique sur les prix agricoles, une politique commerciale extra et intra européenne plus protectrice des producteurs hexagonaux. Autre argument : le coût pour les consommateurs ! Mais il faut savoir ce que l’on veut : soit acheter un peu plus cher des aliments issus de nos producteurs, soit continuer à importer des produits moins contrôlés au niveau des pesticides et qui détruisent l’environnement ailleurs dans le monde. Les exemples ne manquent pas des ravages de l’agro-industrie, que ce soit la déforestation au Brésil, ou dans le Sud-Est asiatique pour faire l’élevage ou des cultures OGM en ayant recours au glyphosate pour désherber.

En ce qui concerne les pesticides, il est évident qu’il faut interdire ceux qui ont des effets néfastes sur la santé des agriculteurs et de l’environnement, en particulier les insectes pollinisateurs. Mais cela ne peut pas se faire de manière brutale et globale. Même en agriculture biologique, des traitements sont nécessaires face aux attaques d’insectes ravageurs ! Il est nécessaire d’accompagner les producteurs par le conseil sur les itinéraires techniques, c’est à dire les modes de production plus conformes à des pratiques agri écologiques et moins dépendants des intrants, via les biotechnologies et des moyens accrus à la recherche agronomique. Les agriculteurs ont déjà fait de gros efforts en ce sens (modifications des pratiques, plantations de haies, irrigation et fertilisation raisonnées …), aidons-les au lieu de les juger.

En ce qui concerne la gestion de l’eau, l’agriculture a depuis toujours géré la ressource (barrages, canaux d’irrigation…). L’installation de nouvelles réserves, si ça ne se fait pas au détriment des nappes phréatiques en période estivale, ne devrait pas poser de problème. Mais il faut une étude au cas par cas et se départir d’approches purement idéologiques !

Enfin, en ce qui concerne l’obligation, décidée par l’Union européenne, de mettre 4% des parcelles en jachère au moment où les importations françaises augmentent, ne faudrait-il pas plutôt réfléchir à des techniques plus modernes de restauration des sols. Par exemple, en introduisant dans la rotation, des cultures fixatrices de l’azote, en pratiquant les cultures associées et ayant recours au recyclage des bio déchets…).

Pour assurer la préservation des activités agricoles et faciliter l’installation des agriculteurs, plusieurs pistes sont à explorer. Ainsi, la loi sur la non-artificialisation des sols est un outil qui permet de lutter contre l’étalement urbain, mais pourquoi ne pas envisager des formes d’achat du foncier par les nouveaux agriculteurs avec des prêts à taux faibles aidés par les pouvoirs publics à l’heure où le nombre d’installation est beaucoup plus faible que celui des cessations d’activité ? Il serait plus opérationnel que le capital soit orienté vers les investissements productifs (outils, intrants, etc.) que stérilisé par des achats fonciers.

Voici quelques pistes de réflexion qui paraissent évidentes, mais dont les pouvoirs publics ne se saisissent pas, car ils font preuve de cécité. N’exaspérons pas nos agriculteurs, car demain il sera trop tard. Le cortège des drames humains (dépressions, faillites, suicides) promet hélas de se poursuivre en milieu agricole avec en sus le mépris des puissants liés aux intérêts de grands groupes agro-alimentaires mondialises.

Georges Fandos

Ingénieur agronome

Elu communal

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