Assises nationales des risques naturels (Montpellier 2019)

Avant de partir rencontrer les ostreiculteurs de l’étang de Thau fortement touchés par les « malaïgues » (mauvaises eaux) de plus en plus longues du fait du réchauffement, François de Rugy, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire l’a rappelé : « il nous faut désormais regarder le risque en face et savoir le traiter… Et si il y a eu intensification des risques depuis 2012, il n’y a rien de plus difficile pour un maire que de dire non à une construction dans une zone à risques par temps calme…Or c’est l’action dans la durée, au delà de l’émotion médiatique, qui est nécessaire »

Bien sûr il faut continuer d’agir sur les causes pour mieux atténuer les effets des catastrophes dont les coûts ne cessent de grimper. «  Des missions d’observation ont été lancées dans les territoires et feront l’objet d’une évolution législative fin 2019 » Et de citer deux exemples, comme la prise en compte non seulement des risques d’avalanches en montagne mais aussi des poches d’eau et des chutes de pierre liés aux risques de fontes des glaces, et l’instrumentalisation par trois stations sismologiques de Mayotte en lien avec le CNRS. Dans les prochaines semaines devrait paraître un nouveau décret modifiant le PAPI (programmes d’actions de prévention des inondations). Afin de rendre les territoires plus résilients. L’aménagement des territoires et la place réservée à l’urbanisation, seront surveillés, espérant ainsi atteindre 40 à 80% de réduction de la vulnérabilité, tandis que le plan sismique des Antilles (2° période 2016/2020) sera dynamisé par un renforcement des règles du bâti et des aides financières aux territoires.

Le préfet de Guadeloupe Philippe Gustin a insisté sur la nécessaire diffusion de la culture du risque. « Entre deux cyclones graves, une ou deux générations passent et la mémoire s’efface. Ainsi les gens ne savent plus qu’ils doivent faire des provisions d’eau pour trois jours. Pour améliorer cette approche, j’organiserai les 3 et 4 juin prochains des « journées japonaises » en Guadeloupe : deux jours d’exercices pour tous avec tous les volets en place, et des échanges les plus larges possibles avec la population pour que chacun se sente responsable de sa sécurité et ne la reporte pas sur le maire, l’état ou l’assureur…Notre société se déresponsabilise ».

Metéo France représentée par son président directeur général Jean Marc Lacave   a mis à jour les faiblesses de ses systèmes à l’aune des grandes catastrophes de 2018 «  nous avons découvert que nous n’avions plus de mémoires des accidents passés. Or nous en avons besoin pour comprendre et modéliser…. Notre objectif est toujours de gagner les heures précieuses de la vigilance et de savoir la doser, ni trop, ni trop peu. » Disposer d’une mémoire collective, c’est donc être plus prédictif, mieux réagir.

A l’avenir, « le digital devrait servir. Grace à lui on devrait savoir à tout moment où l’on est, à quoi l’on est exposé… Il faudrait qu’un dimanche par an dans TOUT le territoire, TOUTES les communes simulent une alerte générale ». Proposition retenue par la représentante du ministère de la TES « nous avons une journée onusienne du risque le 23 octobre dont nous ne savons pas trop quoi faire, pourquoi pas ? »

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