Avant la COP 16: Parler d’EEE ou d’espèce en voie de disparition dans les territoires ultramarins. Ici la Guyane

« De la plaine littorale à la mer, quand préservation rime avec concertation » c’est le thème du Café des sciences organisé par le GEPOG ce 5 avril à la Maison des Mémoires et Cultures de Guyane. Un rendez-vous fixé à 16h. Il sera question de la lutte contre deux espèces d’arbres invasives qui menacent les savanes et de la gestion concertée à mettre en place autour du Mérou géant, un poisson en voie de disparition dans certains pays.Catherine Lama  • Publié le 4 avril 2024 à 09h46, mis à jour le 4 avril 2024 à 09h50

Les enjeux de conservation de la biodiversité sont nombreux en Guyane, le GEPOG est un des acteurs incontournables en matière de protection de l’environnement. Créé en 1993, le Groupement d’études et de protection des oiseaux de Guyane est davantage connu du grand public pour ses actions et publications dans le monde de l’ornithologie mais son périmètre d’action est plus large.

Gérer en concertation le Mérou géant appelé aussi Mérou Goliath

Mérou géant
Mérou géant •  ©Wolfang Polzer

Ce Café des Sciences à Cayenne organisé avec l’association La Canopée ce 5 avril sera l’occasion de faire le point sur l’avancée du projet LIFE BIODIV’OM entrepris depuis plus de 6 ans avec des fonds européens. Clémentine Couteaux, directrice du Gepog explique :

« Nous nous sommes penchés sur deux thématiques particulières. En premier lieu à la gestion concertée durable du Mérou géant (Epinephelus itajara) une espèce menacée au niveau international. L’idée principale étant de travailler en concertation avec les acteurs concernés par cette espèce, notamment, les pêcheurs professionnels, de plaisance, les guides de pêche et les acteurs touristiques. Cette espèce est menacée localement mais nous n’avons pas forcément toutes les informations pour évaluer véritablement son statut, toutefois il apparaît nécessaire de s’y intéresser de plus près. Elle est très prisée des pêcheurs pour la pêche sportive et par les professionnels. Dans les pays voisins aux Etats-Unis et au Brésil, il y a des statuts de menace très préoccupants où la pêche du Mérou géant est complètement interdite. »

L’autre dossier préoccupant sur lequel le Gepog a travaillé est celui de la préservation des savanes colonisées par des espèces d’arbres originaires d’Australie. Les savanes constituent un milieu naturel de Guyane de plus en plus menacé à l’heure actuelle indique la directrice du Gepog :

« Ce milieu naturel situé sur la bande littorale est directement menacé par des projets d’urbanisation et par la présence d’espèces exotiques végétales envahissantes introduites dans les années 70/80.  Des espèces qui ont une croissance très importante et un pouvoir de colonisation qui se développe au détriment de la flore locale. À l’époque, ces espèces ont été introduites pour un usage agricole et pour réhabiliter les sites miniers. Leur croissance rapide était intéressante mais leur pouvoir de colonisation est devenu nuisible pour les savanes qui en sont envahies. »

Préserver les savanes envahies par l’Acacia mangium et le Niaouli

L’Acacia mangium pousse dans tout ce qui est milieu ouvert non boisé précise Clémentine Couteaux : « On en retrouve sur les bords de route, près des maisons, le Niaouli (Melaleuca quinquenervia) se trouve plutôt dans les zones humides et inondables mais se répand aussi rapidement. Dans certains pays cet arbre est utilisé pour produire de l’huile essentielle de Niaouli mais en dehors de son aire d’origine l’Océanie c’est une espèce qui pose de réels problèmes d’envahissement des milieux naturels. »

L'Acacia mamgium et le Niaouli, les espèces envahissantes importées d'Australie menacent la biodiversitét des savanes de Guyane
L’Acacia mamgium et le Niaouli, les espèces envahissantes importées d’Australie menacent la biodiversitét des savanes de Guyane •  ©Gepog

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