Nomination de Monique BARBUT au gouvernement Lecornu 2


C’est une figure chevronnée de la diplomatie environnementale. À 69 ans, Monique Barbut succède à Agnès Pannier-Runacher et prend la tête du ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature.

Une image contenant Visage humain, habits, microphone, personne

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

: J’ai eu la chance de la connaitre quand nous préparions Rio  en 1992. Elle joua à cette occasion un grand rôle dans la création du FEM (le Fonds pour l’environnement Mondial) 

Puis, je l’ai souvent rencontré  au cours des grandes réunions internationales . En 2019, elle avait  repris la responsabilité de la Convention sur la désertification, grande oubliée d’une des trois conventions signées à Rio. On lui doit la progression de la barrière verte sahélienne.

Entre temps, elle avait dirigé la division “technologie, industrie et économie” du Programme des Nations unies pour l’environnement (2003-2006), présidé le Fonds pour l’environnement mondial (2006-2012),

En 2019, Emmanuel Macron, à l’occasion du world planet summit, la nomme envoyée spéciale pour la biodiversité, puis pour le climat. De 2021 à 2023, elle a également présidé le WWF France. En 2021, elle se tourne à nouveau vers le monde militant qu’elle a toujours aidé et respecté. Elle devient présidente du WWF France, l’ONG de défense de la biodiversité.

Lors de la grande rencontre à Nagoya , prémices des dix principes d’Aïchi qui donneront ensuite naissance à l’accord sur la biodiversité en 2024 en Colombie , avant sa nomination à la tête du WWF, elle nous expliquait en quoi la protection de la biodiversité était difficile , prenant l’exemple du tigre :  « on ne peut protéger le tigre sans protéger son écosystème, un territoire immense, car le tigre est un grand voyageur. » https://www.dailymotion.com/video/x7qjev5

Elle reste au WWF jusqu’en 2024, avant d’être nommée envoyée spéciale du président de la République sur le climat. C’est donc un profil d’experte des dossiers techniques et diplomatiques. Elle est venue à Montpellier soutenir les altermondialistes comme elle le faisait souvent. Les mêmes qui lui  ont reproché le fonctionnement du FEM,  allouant des fonds aux seuls grands projets. Les pays en développement manquaient souvent des administrations qui leur auraient permis de monter ces dossiers complexes. Ils réclamaient des fonds, certes moins importants, mais plus nombreux et mieux adaptés aux actions de terrain.

Derrière ce profil prestigieux, Monique Barbut hérite d’un ministère affaibli. Le portefeuille énergétique reste à Bercy. Et si le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) a bien été adopté, deux textes stratégiques majeurs – la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC3) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) – attendent toujours leur validation, malgré leur finalisation.

Sur le plan institutionnel, le ministère de la Transition écologique remonte dans la hiérarchie protocolaire : il atteint désormais le quatrième rang du gouvernement, contre la onzième place dans le précédent exécutif Lecornu I, resté en place seulement 14 heures.

Dominique Martin Ferrari

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *