Corinne Le Quéré: présidente du Haut Conseil pour le Climat

Au cours d’une conférence de presse organisée par l’AJE le 4 Juin dernier  Corinne Le Quéré, née en juillet 1966,  climatologue franco-canadienne, membre du GIEC nous a présenté le rôle qu’elle entend jouer à la tête du HCC , haut Conseil Climatique. Elle est professeur de sciences du changement climatique, a dirigé pendant treize ans le groupe « carbon project », pendant huit ans le centre sur les changements climatiques en Grande Bretagne et leurs impacts sur la société.  Elle a été nommée en Novembre dernier, présidente du Haut Conseil Climat, le HCC. S’il existait une instance de cette importance en Grande Bretagne depuis dix ans (Pays dans lequel les émissions ont réduit de 15%), quelque chose d’un peu semblable en Suède et en Nouvelle Zélande, il n’existait rien en Europe . L’instance vient  d’être créée en France.

Le premier rapport devrait sortir le 25 Juin (ensuite tous les cinq ans).

Organisme indépendant, le HCC doit évaluer le gouvernement en fonction de sa stratégie bas carbone, la trajectoire des GES, le développement des puits de carbone et  de la taxation carbone avec une prise en considération de l’action de la France par rapport aux autres pays.

Le vote de la loi énergie cet été renforcera la prise en compte de ses recommandations qui s’appuient sur une vision de long terme. Les membres de ce conseil sont choisis en fonction de leurs qualités d’expertise scientifiques ou techniques. Parmi eux Olivier Fourtau diplomate et négociateur de l’accord de Paris. Pascal Canfin et Pierre Larrouturou ont quitté leurs postes ,  dernièrement élus députés européens.  Avec un budget de 11M d’euros et six postes « qui devront se multiplier quand nous intégrerons les questions d’adaptation »,  Corinne le Quéré semble tenir à son indépendance. Elle l’affirme haut et fort « si je ne réussis pas dans cette mission, si dans six mois je n’ai rien produit de sérieux,  je repartirai à mes recherches, je reste membre du GIEC ». Elle a besoin d’un soutien administratif, se réjouit de la multiplicité des organismes de recherches engagés sur le sujet et espère pouvoir s’appuyer sur les ONGs.

Le défi est immense: La France est le premier pays au monde à devoir faire face à cette problématique qui demande un engagement. Alors que les autres pays alignent des sorties du charbon pour justifier leurs efforts, la France, seule au monde à avoir une énergie dé carbonée, doit donner l’exemple en termes de mobilité et de bâtiment et « il n’existe pas d’expériences sur lesquelles s’appuyer ». Les réponses ne doivent pas venir seulement du ministère de l’écologie mais de tous les ministères . Aux côtés du HCC, l’assemblée citoyenne jouera son rôle au niveau de la société et fera connaitre ses choix . IL n’y a pas d’outil semblable ailleurs. Sera t elle représentative de la société? Répondra t elle aux questions posées par le Grand Débat et la crise des gilets jaunes? Le HCC n’a rien à voir avec ces évenements. Il avait été décidé avant la crise.

Pour l’instant le Conseil fait un état des lieux, des outils de gouvernance , mais ne préconise pas encore d’actions. » Il y a une attente du gouvernement, le Parlement y répondra t il? Les medias sont mobilisés ,  prêts à nourrir les attentes de la société? Nous allons faire des recommandations seront elles reprises? Nous devons trouver des réponses qui permettent à chaque groupe d’apporter une réponse, de développer une opportunité. Les régions ont des visions  spécifiques, notamment en terme d’emploi ». Pour l’instant l’outremer n’est pas encore au programme mais Corinne le Quéré ne balaye pas la question d’un revers de main. Avec ses RUP l’Europe a à défendre des actions exemplaires en termes de climat/océans/biodiversité.

DMF

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