Une stratégie maritime plus forte

« Il nous faut créer des emplois de demain par la reconstruction écologique qui réconcilie production et climat avec un plan de modernisation du pays. Cela passera aussi par l’accélération de notre stratégie maritime. Nous qui sommes la deuxième puissance océanique mondiale (…) », a déclaré Emmanuel Macron dans son discours du 14 juin2020 réitérant sa promesse faite aux assises de la mer en Décembre 2019 à Montpellier.(voir ci dessous notre papier publié par Outremers 360° : http://outremers360.com/politique/15eme-assises-de-la-mer-loutre-mer-entre-enfin-dans-les-radars-du-developpement-marin-francais-assure-annick-girardin/ « Oui je suis heureuse, car à force de travail, l’Outre-mer entre enfin dans les radars du développement marin français ». réagissait  Annick Girardin, née à Saint-Malo, ancienne députée de Saint-Pierre et Miquelon « a de l’eau salée qui coule dans ses veines », dit-elle. Elle peut se féliciter du discours du Président de la République qu’elle accompagnait avec la ministre des transports et de l’écologie Élisabeth Borne, ce mardi 3 décembre 2019 aux 15ème Assises de la mer. L’Outre-mer est effectivement entrée dans les préoccupations du chef de l’état car pour lui, « le 21ème siècle sera maritime » et la France y jouera sa partition.

 

Après plusieurs annonces de financement et de mise à disposition de navires patrouilleurs pour sillonner les mers de « la 2ème puissance mondiale marine » qu’est la France et en assurer la sécurité, le Chef de l’État s’est engagé sur une meilleure protection de nos aires marines protégées (rappelant son dernier voyage aux îles Glorieuses). Des annonces qui laissent cependant un peu sceptiques tant que d’autres moyens autres que maritimes ne seront pas mis en route (satellite, suivis aériens des bateaux…), l’espace à surveiller étant immense et la France ne désespérant pas de l’agrandir encore.

L’exemple de la surveillance de l’espace méditerranéen a prouvé qu’à cette condition seulement on pouvait lutter contre la pêche illicite du thon. C’est une protection de tous les instants, et même si la promesse de conduire dans deux ans le symposium du Pacifique, et le bilan des surveillances des États polynésiens, font espérer, il faut reconnaitre que dans le Pacifique les pêcheurs chinois sont très offensifs. « Il s‘agit donc d’une question diplomatique et géostratégique », et pas seulement d’une question de pêche, même si l’accent est mis sur la « pêche durable ».

Une tâche que la France se dit prête à assumer, aidée par le monde de la recherche. Le souci de Françoise Gaill (CNRS) responsable de la plateforme d’action océan climat reste celui du leadership de l’océan par la France. On n’a pas retrouvé lors de cette ouverture officielle la détermination des chercheurs au lendemain du rapport de l’IBPES et cette volonté affirmée : « Laissez-nous connaitre avant d’exploiter ». L’enjeu climatique reste structurant mais on ne sait pas si ce n’est qu’en termes de géopolitique ? 1 million d’euros seulement ont été attribués à une nouvelle génération de travaux (médecine, acoustique, matériaux de demain…).

Depuis le colloque que nous avions tenu au CNES en Janvier 2018, et qui avait permis la rédaction du N°3 de « L’Outremers en métamorphose » océan et désenclavement des routes maritimes, les choses ont avancé : alors qu’aucune formation aux métiers de la mer n’existait, la Martinique a ouvert un collège, et Saint-Pierre et Miquelon des filières. « Bien sûr, c’est insuffisant mais n’oublions pas que l’outre-mer se tourne vers la mer depuis peu seulement », rappelle Annick Girardin.  Entre temps aussi, les flottilles de pêche ont reçu l’aval de l’Europe pour se moderniser (toujours sur 12m avec un seul moteur, sauf exception pour les crevettiers en Guyane) et la création d’un fonds de 15 millions d’euros va être annoncée au prochain colloque de l’AFD (le 11 décembre prochain à Paris). « Ce fonds sera consacré à faire des territoires ultramarins une exemplarité en termes de développement durable ».

La ministre peut rappeler qu’avec son idée da la « Trajectoire 5.0 », elle avait pris l’initiative de sélectionner au sein des 17 ODD ceux qui pouvaient faire avancer l’outre-mer. Les financements acquis permettront ainsi de poursuivre la création de modèles exportables en termes de développement durable. Malheureusement il semble que l’on parle encore beaucoup d’expérimentation outremer en vue d’exportation des modèles, et pas encore suffisamment de consolidation des filières de développement.

Dominique Martin Ferrari, Métamorphoses Outremers. 

Un nouveau secteur s’ouvre dans le domaine de l’économie de la mer : LA FILIERE FRANCAISE DE DECONSTRUCTION DES BATEAUX DE PLAISANCE POURSUIT SON DEVELOPPEMENT ET OUVRE UN CENTRE EN MARTINIQUE

Voir : APER , Metaldom : Tout particulier, professionnel, port de plaisance ou collectivité qui souhaite faire déconstruire un bateau auprès de l’un des 23 centres agréés est invité à en faire la demande sur le site de l’APER :www.recyclermonbateau.fr. La déconstruction est gratuite, seul le transport du bateau jusqu’au centre le plus proche reste à la charge du demandeur.
Première filière au monde de déconstruction des bateaux de plaisance
L’Association pour la Plaisance Eco-Responsable (APER) créée en 2009 par la Fédération des Industries Nautiques (FIN) a été officiellement agréée le 2 mars 2019 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire en tant qu’éco-organisme de la filière des déchets issus de bateaux de plaisance ou de sport, dans le cadre de la mise en œuvre d’une responsabilité élargie des producteurs (REP).
L’Industrie nautique française fait figure de modèle au niveau mondial, puisqu’aucun autre pays n’a mis en place une telle filière de déconstruction. Renseignements lecteurs :www.recyclermonbateau.fr

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