Sea Shepherd se bat contre la mise à mort des dauphins

Au mois d’Août dernier, pas un seul jour n’est passé sans que des cadavres de dauphins mutilés, éventrés, parfois même dépecés au couteau ne viennent s’échouer sur les plages françaises. Ils sont des milliers à être tués chaque année dans nos eaux territoriales par des bateaux français et étrangers. D’année en année, le phénomène empire. Devant l’ampleur du carnage et l’inaction des pouvoirs publics français qui reste sourds aux alertes répétées des scientifiques, Sea Shepherd a lancé depuis 2018 une mission de surveillance des pêches, l’opération Dolphin ByCatch. Habituellement menée en hiver dans le Golfe de Gascogne Sea Shepherd s’est mobilisé en urgence cet été du fait de l’hécatombe enregistrée au mois d’aout sur le secteur sud Bretagne. Une mission rendue complexe par le nombre important de navires de pêche et le fait que Sea Shepherd ne dispose que d’une seule embarcation rapide disponible. Malgré cette difficulté, au petit matin du 30 Août dernier, une équipe de Sea Shepherd a pu filmer le Voluntas Dei, un fileyeur « artisanal » de 16 mètres immatriculé à Arcachon en train de relever ses filets. Au premier relevé deux dauphins morts sont remontés. Le Voluntas Dei a ensuite posé ses filets un peu plus loin pour les relever avec deux autres dauphins. Le lendemain, un cinquième dauphin capturé est relevé dans le filet. A son arrivée au port du Guilvinec, la gendarmerie maritime prévenue par Sea Shepherd a inspecté le navire. Le Voluntas Dei avait déclaré la capture de 4 dauphins ( le 5ème reste à confirmer). Dans les faits, en 2019, sur 11 300 dauphins tués, seules 4 déclarations ont été effectuées. On est donc en droit de soupçonner que le Voluntas Dei n’a procédé aux déclarations que parce que les captures ont été filmées par Sea Shepherd. Considérées comme des captures « accidentelles » autorisées, le Voluntas Dei dès lors qu’il a effectué les déclarations légales obligatoires, a été autorisé à retourner pêcher où bon lui semble, sans aucune entrave. Une situation équivalente en Australie aurait valu au Voluntas Dei de rester à quai. « En France, une permissivité scandaleuse de l’Etat donne aux navires de pêche un véritable permis de tuer les espèces protégées » déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France. « Alors que 588 millions d’euros de fonds européens ont été alloués à la France pour entamer la reconversion écologique du secteur, une bonne partie de cet argent n’a toujours pas été utilisé et nous demeurons le pays qui tue le plus de dauphins en Europe, une véritable honte. » Alors que les scientifiques alertent sur le fait que la mortalité ne doit pas dépasser 1% de la population pour en assurer la survie, la pêche en France lui inflige une mortalité 6 fois plus élevée et essaye de faire croire que la solution réside dans la pose de « pingers », des répulsifs acoustiques qui visent à repousser les dauphins loin de leur zone de nourrissage, ce qui revient à les condamner à mourir de faim.

ASea Shepherd a fait condamner l’Etat devant le Tribunal Administratif de Paris le 2 Juillet 2020 pour n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour protéger les dauphins des engins de pêche. La commission européenne quant à elle, a donné à l’Etat jusqu’au 2 octobre prochain pour suivre les recommandations des scientifiques, à savoir imposer la fermeture saisonnière du Golfe de Gascogne aux engins de pêche susceptibles de capturer des dauphins et imposer l’installation de caméras axées sur les filets pour documenter la nature des captures et rendre compte de l’impact réel de la pêche sur le milieu marin. Ces caméras doivent être financées par les importants fonds que l’Europe a alloué à la France pour améliorer la surveillance des pêches. Le bateau de Sea Shepherd en avarie moteur En mission de surveillance depuis le mois dernier, le bateau de Sea Shepherd est désormais à quai en raison d’un problème de compresseur qui nécessite d’être remplacé en urgence. La facture, main d’œuvre comprise s’élève à 6500 euros. Sea Shepherd lance une cagnotte sur la plateforme Go FundMe pour aider à financer les réparations afin de repartir en mer au plus vite. Par ailleurs, chaque patrouille journalière d’environ 12 heures coûte 500 euros à l’ONG qui bien qu’elle effectue le travail de surveillance des pêches en mer pour lequel l’Etat a reçu d’importants financements sans pour autant s’y atteler, doit payer elle-même l’ensemble de ces frais et en appelle à la solidarité du grand public pour l’aider dans cette mission d’intérêt général, coûteuse mais essentielle.
Lien vers la vidéo :
Un bateau de pêche français capture 5 dauphins en 24h
Lien vers la cagnotte :
Réparons notre bateau pour sauver les dauphins !

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