COP 26 clap de fin

Mon analyse (DMF) Pas de changements majeurs. Toujours sur une spirale à 2,4° , de nouveaux rapports de force à étudier, géopolitique changeante, monde en dévpt toujours négligé, de nombreux accords bilatéraux non contraignants

POSITIF – Pour la première fois les énergies fossiles reconnue comme « les grands méchants » – Coopération  Chine Usa – projet ambitieux de la coordination ilienne : Barbade, Kuribati, Antigua…)

– l’accord de Paris enfin sur les rails , le « rulebook » est complet . Reste à l’appliquer!…

– NDC déposées par 102pays /196 (mais tout est à analyser)  Maintien de la pression avec la demande d’une révision des engagements avant fin 2023

– entrée de la France dans BOGA (alliance 12 pays et régions) bouleverse son calendrier d’engagements (2025 sortie du pétrole, 2035 sortie du gaz)

– entrée de la France dans la coalition transport (accélération de la décarbonation) 20% du marché concerné, entre 2030/2040 interdire le carbone) NON CONTRAIGNANT

– France marginalisée pour la reconnaissance du nucléaire dans la taxonomie – accord sur le méthane (façon d’assurer un peu plus de temps à la transition) – engagements :arrêt de la déforestation (mais suivre financement du Brésil et du Congo)

NEGATIF

– le virage de réduction n’est pas pris, au contraire.- Il faudrait réduire de 45% les émissions avant 2023

– Cinq minutes avant la clôture l’Inde et le lobby du charbon modifie le texte sur la responsabilté des fossiles : non plus « sortie », mais seulement « désescalade «  – pas d’accord sur les pertes et dommages, pas de calendrier de versements des fonds – pas de finances pour les pays touchés et sans assurances – pas de rapprochement d’échéances,malgré l’accélération des effets du réchauffement

– – TRES DANGEUREUX : double comptabilité évitée mais nécessite une énorme surveillance sur la reconnaissance des crédits entreprises+états (l’article 6 pourrait être vidé par l’abondance du marché) IL faut réduire à la source

A SUIVRE ATTENTIVEMENT:– Les effets positifs des mobilisations : jeunes, autochtones, certaines branches industrielles (coalitions) , activistes….- les effets du chapeau de la déclaration : prendre en compte les écosystèmes et les solutions fondées sur la nature /Cf COP15) Puits de carbone générateurs de crédits ????? Investissements annoncés avec force dans le reforestation, le suivi des mangroves et des posidonies. Quels contrôles ? Quelles forêts ? – la demande du FCV d’une surveillance des fonds par le FMI plus que par l’OCDE – le rééquilibrage 50/50 atténuation adaptation

– le rôle de BOGA (et entrée de la France), une alliance sur la fin du pétrole ?

– l’ appel à la cessation des subventions publiques aux fossiles

– les dispositions et accords des grands groupes avec leurs fournisseurs (Cargil, Nespresso…)

– l’action des régions qui n’ont pas à attendre les négociations climat – France très en retrait : Macron les mains vides :  Il attend la Présidence européenne et/ou la campagne présidentielle?

IMPORTANT: Voir le décryptage précis de Bettina Laville , présidente du Comité 21 : http://www.comite21.org/docs/publications-du-comite-21/2021/decryptage-de-l-actualite—bilan-de-la-cop26.pdf

Le message de FNE:

Ne soyons pas trop pessimistes, d’importantes décisions ont été prises, à l’instar de la déclaration conjointe des Etats-Unis et de la Chine (les deux plus gros pollueurs mondiaux) « sur le renforcement de l’action climatique ». Une coopération salutaire à l’heure où notre planète se trouve dans une situation dramatique. Mais pour France Nature Environnement, des mesures plus fortes en faveur des énergies renouvelables, de la protection des fonds marins et de la préservation de la biodiversité doivent être prises urgemment. Les océans, grands absents des négociations de cette COP 26 Nos océans occupent 70% de la planète et sont encore capables d’absorber 25% des émissions de carbone. Aujourd’hui nous sommes stupéfaits de constater le peu de temps accordé aux océans dans les COP, notamment de la part des pays qui ont les plus grandes ZEE (Zone économique exclusive) comme la France ou les Etats-Unis. Elodie Martinie-Cousty, vice-présidente du CESE, et Pilote du réseau Océans, Mers et Littoraux : « On sort de la COP 26, avant il y a eu le Congrès Mondial de l’UICN où la France a refusé d’approuver le moratoire sur les extractions minières des grands fonds et ne finance pas ses propres aires marines protégées. Pendant la COP 26 les USA n’ont pas rejoint la coalition des pays « Beyond Oil and Gas Alliance» (ces pays ont prévu d’arrêter d’ici dix ans la production de gaz et de pétrole). Le One Ocean Summit prévu en France en février 2022 a donc des chances d’être aussi décevant et fatal. La COP27 devra donc être à 70% BLEUE et basée exclusivement sur la restauration des océans et de l’ensemble des écosystèmes et à leur financement. » Mettre fin aux énergies fossiles, miser sur les énergies renouvelables A chaque COP, le constat est le même : la production d’énergies fossiles est la contribution la plus importante aux émissions de gaz à effet de serre depuis plus de 200 ans. L’abandon de toutes les énergies fossiles doit se faire immédiatement, et en ce sens nous saluons l’annonce de la ministre de la transition écologique, vendredi, qui prévoit la fin des financements à l’étranger de projets d’exploitation d’énergies fossiles d’ici fin 2022. Nous veillerons à ce que cette annonce soit suivie d’un véritable plan d’actions et qu’elle ne soit pas l’opportunité de justifier la construction de nouveaux EPR ou SMR. « Si le nucléaire paraît offrir une solution décarbonée, il est totalement incompatible avec les Objectifs de développement durables (ODD) instaurés par les Nations unies. En revanche toutes les filières d’énergies renouvelables (EnR) sont matures : leur mise en œuvre peut se faire beaucoup plus rapidement que des centrales nucléaires, les EnR ne requièrent pas des technologies sophistiquées et les coûts de production sont compétitifs. Contrairement aux énergies fossiles dont les stocks sont gérés par quelques Etats, le soleil et le vent sont disponibles sur l’ensemble de la planète. La mise en œuvre des énergies renouvelables doit donc être favorisée à grande échelle », affirme Michel Dubromel, pilote du réseau Energie au sein de France Nature Environnement.  A Glasgow, la biodiversité est « out » A Glasgow, les océans, les forêts, la bonne santé des écosystèmes, les enjeux agricoles-alimentaires ou les questions de changement d’usage des sols ont été minorés : soit ils ont été vus sous le prisme de leur capacité à stocker du carbone indépendamment de la question de leur bon état, indispensable pour assurer cette fonction, soit ils ont été minorés dans l’ensemble des autres services qu’ils rendent à l’humanité, à commencer par la production d’eau et de biens alimentaires. Pourtant, une biodiversité en bon état est essentielle : près de 75 % des récoltes dépendent de la présence d’insectes pollinisateurs et les deux tiers des ressources en eau douce sont filtrées par les forêts, d’après les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’urgence d’accélérer la transition agro-écologique pour assurer la sécurité alimentaire, dans un contexte d’impacts croissants du dérèglement climatique, n’ont pas été l’objet d’engagements, pas plus que la réorientation de la gestion des forêts.

Le message de Greenpeace:

Après avoir joué les prolongations, les négociateurs de la COP26 se sont finalement entendus samedi à Glasgow sur un texte d’accord. Las, la révolution attendue n’a pas eu lieu. Si l’objectif de 1,5° reste sur la table, les engagements pris nous mènent toujours vers un scénario catastrophique de réchauffement de +2,4°C à l’horizon 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, et le texte de décision finale ne contient pas de disposition suffisamment contraignante pour combler rapidement le fossé avec l’objectif de l’Accord de Paris.

Les maigres avancées obtenues sont le résultat de la mobilisation des jeunes, des leaders des communautés autochtones, des activistes et des pays qui sont en première ligne du changement climatique sans qui ces négociations auraient été un total désastre. 

L’appel à réduire de 45% les émissions de GES d’ici à 2030 est conforme à ce qu’il faut mettre en œuvre pour tenir l’objectif de +1,5° mais reste à voir comment il sera effectivement appliqué. En 2022, il sera crucial que les pays présentent des objectifs plus ambitieux. 

Plusieurs annonces ont émaillé ces deux semaines de négociations, de l’arrêt de la déforestation en 2030 aux engagements sur le méthane en passant par la coalition pour la sortie progressive du gaz et du pétrole. Sans calendrier de mise en œuvre concret ni moyens contraignants pour les faire respecter, ces engagements restent pour le moment incantatoires. Si les pays les plus riches ont finalement commencé à prêter attention aux demandes des pays les plus vulnérables à recevoir des financements et des ressources pour faire face à l’augmentation des températures, les promesses sont loin de ce qu’il est nécessaire d’apporter sur le terrain.

Sur la question centrale des énergies fossiles, leur mention dans la décision finale constitue une première encourageante dans l’enceinte des conférences climat onusiennes, tout comme est essentielle la référence à une transition juste ; mais dans le monde réel, la faiblesse du langage utilisé et les précautions ajoutées en dernière minute ne confèrent aucun caractère contraignant ni n’imposent d’échéancier concret, ce qui contribuera à accroître les retards et le décalage de la communauté internationale vis-à-vis de l’urgence climatique.

Quant à l’article 6, censé régler la coopération internationale pour réduire les émissions de CO2, il se trouve détourné de son sens initial pour autoriser la mise en place de compensations carbone massives, sous forme de marchés et de crédits inopérants et dangereux, qui risquent de vider rapidement l’Accord de Paris de toute substance. Les émissions doivent être réduites à la source, les pays riches et les multinationales doivent en porter en priorité la responsabilité.

Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France : “Les États les plus riches, en dépit des alertes scientifiques qui s’accumulent, se sont montrés incapables de discuter d’un calendrier de sortie des énergies fossiles. Leur trahison est double : d’abord ils refusent de mettre sur la table les financements nécessaires pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face au réchauffement climatique, ensuite ils mettent en place des crédits carbone pour pouvoir continuer à polluer impunément, au risque de transformer l’Accord de Paris en gigantesque machine à greenwashing. Pour eux, le futur des jeunes générations et la survie de certains pays semblent pleinement négociables, mais pas les intérêts criminels de leurs industries fossiles.”

La France semble avoir abandonné sa tutelle sur l’Accord de Paris. Repris de justice climatique, Emmanuel Macron s’est pourtant permis de venir les mains vides à la COP26, sans objectif plus ambitieux de réduction des émissions de GES, ni mesures additionnelles pour combler les retards accumulés. La France s’est contentée de rejoindre des initiatives non contraignantes, comme sur la déforestation ou l’aviation, ou encore en prenant des engagements sans effet concret sur son arsenal législatif. Son ralliement in extremis à la coalition sur la sortie progressive du gaz et du pétrole n’acte en rien la fin immédiate des nouveaux permis d’exploration d’hydrocarbures, pourtant indispensable pour respecter l’accord de Paris, selon l’Agence internationale de l’énergie. De même, l’initiative sur la fin  des subventions internationales pour les projets d’hydrocarbures inclut une dérogation pour les projets dotés de dispositif de compensation ou de captage des émissions, et n’aura donc probablement aucun impact par exemple sur le soutien public de l’Etat au méga-projet gazier de Total en Arctique. Bref, de l’affichage facile en fin de quinquennat. Il devra en être tenu responsable dans les urnes. La priorité diplomatique française s’est portée ailleurs : parvenir à faire intégrer le gaz dans la taxonomie verte européenne, quitte à faire capoter un Green Deal déjà poussif.”

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