En principe tous les obstacles sont levés pour que se développe la centrale hydrogène de l’ouest guyanais

La Centrale Electrique de l’Ouest Guyanais autorisée à poursuivre les travaux

Saisi en référé, le Tribunal administratif de Cayenne a rejeté la demande de quatre associations de « revoir l’autorisation environnementale » accordée en novembre 2019 à la société Centrale électrique de l’Ouest guyanais (CEOG) par la préfecture de Guyane.

Le Tribunal administratif (TA) de Cayenne a rejeté la « demande de suspension du refus implicite » opposé par le préfet de la Guyane à la demande de plusieurs associations de « revoir l’autorisation environnementale » accordée à la société Centrale électrique de l’Ouest guyanais (CEOG), a indiqué le tribunal ce mardi 12 juillet par voie de presse.

Par un courrier du 14 mars 2022, les associations de protection de la nature Maiouri Nature Guyane, l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) et celles de défense des droits amérindiens, l’association Village Prospérité et Kulalasi, ont demandé au préfet de la Guyane de mettre en demeure la société CEOG de déposer une demande de dérogation à la protection des espèces susceptibles d’être impactées par la réalisation du projet de centrale électrique. 

La société CEOG construit à proximité du village amérindien (Kali’na) Prospérité, près de Mana, une centrale électrique d’une puissance garantie de 10MW jour et 3 MW nuit. Elle doit alimenter 10 000 foyers grâce à des panneaux solaires et un nouveau système de stockage de l’énergie par hydrogène.

Le projet, d’une emprise de 100 hectares, est contesté par les habitants du village Prospérité (200 âmes) qui jugent la centrale trop proche de leurs habitations.

Poursuite des travaux

Saisi en référé le 13 juin, le Tribunal administratif a considéré l’autorisation environnementale, délivrée à l’entreprise CEOG le 7 novembre 2019, « définitive » – le délai de deux mois de recours étant dépassé – et suffisante. 

Le juge des référés a estimé d’une part que la procédure intentée par les requérantes cherchait à « rouvrir les débats à l’encontre d’une décision ne pouvant plus être contestée » et, d’autre part, que « le préfet ne disposait pas à ce stade du pouvoir de mettre en demeure la société CEOG de déposer une demande de dérogation à la protection des espèces protégées », souligne le tribunal dans son communiqué.

Ainsi, le TA a rejeté la demande de « dérogation espèces protégées » soutenue par les associations et autorisé la poursuite des travaux débutés en décembre 2021.

« L’objectif est d’ouvrir la ferme solaire en 2024. Nous sommes heureux que le juge rappelle que nous avons toutes les autorisations », a déclaré Henry Hausermann, le directeur général de la CEOG.

« Nous respectons nos obligations environnementales, sous le contrôle de l’Etat« , s’est défendu le porteur de projet qu’il décrit comme essentiel pour « l’autonomie énergétique de la Guyane » et « vertueux« . « Actuellement, la production de l’Ouest ne se fait qu’avec des hydrocarbures« , a souligné Henry Hausermann.

Les recours juridiques épuisés ? 

Contacté par Guyaweb, l’avocat des quatre associations requérantes, Me Mathieu Victoria, a quant à lui fait part de sa « déception » rappelant qu’il ne souhaitait pas remettre en question l’autorisation environnementale mais juste « la compléter ». Avec ses clients, ils se laissent un temps de réflexion pour organiser la suite qui ne sera, a priori, pas juridique.

« Il n’y avait pas beaucoup de possibilités d’agir déjà, plusieurs délais de recours étaient dépassés« , admet Marine Calmet, la responsable juridique de Maiouri Nature Guyane.

Désormais, la mobilisation contre le projet de centrale devrait se jouer sur le terrain politique. Mais l’association ne souhaite pas prendre davantage « position » et laisse la réponse aux associations autochtones requérantes dans cette affaire : Kulalasi et l’association Village Prospérité.

« Nous sommes intervenus dans le contentieux pour permettre aux associations autochtones d’accéder à la justice. Il fallait une association dont l’objet social soit l’environnement. Nous les avons également soutenues financièrement dans la procédure« , précise Marine Calmet.

Des difficultés d’accès au droit dans ce dossier et plus généralement en Guyane soulignées à l’audience du 6 juillet par le président du TA, le juge Laurent Martin.

Contacté plusieurs fois, le capitaine Roland Sjabèrechef du village Prospérité et président de l’association du même nom, ne nous a pas encore répondu. Jocelyn Thérèse, président de la Fédération d’Organisations Amérindiennes de Guyane (FOAG), à laquelle Kulalasi est affiliée, n’a pas souhaité réagir.

D’après nos informations, l’association Village Prospérité organiserait une conférence de presse dans les prochains jours.

in Guyaweb

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