envahissantes (suite): le Myriophylle

Cauchemar aquatique qui a envahi les canaux de nombreux départements, le Myriophylle hétérophylle est devenu incontrôlable. Dans le port de Saint-Jean-de-Losne sur les rives de la Saône, différentes techniques de lutte sont actuellement expérimentées.Reportage vidéo  |  Biodiversité  |  05 août 2022  |  Romain Pernot  |  Actu-Environnement.com

Originaire d’Amérique du Nord, cette plante exotique vendue comme décoration d’aquarium s’est un jour retrouvée dans un cours d’eau… Et c’est là que les problèmes ont commencé. « Le Myriophylle hétérophylle se reproduit par bouturage. Un seul fragment d’un centimètre est capable de former des racines et de venir se réimplanter dans un milieu vierge », précise Karine Pascal, responsable du bureau environnement aux Voies navigables de France (VNF).

Une fois la plante repérée en 2017 à Saint-Jean-de-Losne (Côte-d’Or) dans le plus grand port fluvial de France, des opérations de coupe sont rapidement entreprises. Mais rien n’y fait, la plante colonise tout… Elle peut pousser de 30 centimètres par semaine. Conséquence : un impact massif sur la biodiversité mais aussi sur les activités humaines. Notamment le tourisme fluvial, qui représente plus d’un milliard d’euros de retombées économiques pour le territoire.

Pour lutter contre le développement exponentiel de cette espèce invasive exotique, quatre méthodes sont à l’essai dans le port : l’ensemencement de bactéries rentrant en concurrence avec la plante, la diffusion d’un colorant naturel qui inhibe la photosynthèse des plantes en entravant les rayons du soleil ; des remous qui mettent en mouvement l’eau stagnante et perturbent l’implantation du Myriophylle ; et des rideaux de bulles à l’entrée du port qui empêchent les échanges avec la Saône.

« Ces différentes techniques viennent chacune agir sur un facteur qui favorise le développement de la plante. On essaye de comprendre quelles sont les techniques qui fonctionnent ensemble, et s’il faut privilégier une technique plutôt qu’une autre ou en associer plusieurs», souligne Karine Pascal.

Les résultats de l’expérimentation seront dévoilés début 2023. En parallèle, un partenariat avec l’université de Lorraine a été mis en place pour tenter de cerner le comportement de la plante. Une urgence car d’après les derniers relevés, le Myriophylle a été observée sur les bords de la Saône alors qu’il ne poussait jusqu’à présent que dans des eaux stagnantes du port, preuve de son effrayante capacité d’adaptation.

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