vu dans Ouest france et c’est terrible! Le climato-scepticisme est mort, vive le « climato-freinisme » ?

Le climato-scepticisme est mort, vive le « climato-freinisme » ?
Quel plus mauvais signal qu’une Coupe du monde de foot en plein désert dans des stades climatisés ou que des JO d’hiver en Arabie Saoudite ? Vendredi 13 janvier, Sultan Ahmed Al-Jaber, patron d’un géant pétrolier du Golfe, a été nommé président de la prochaine Cop 28 pour le Climat. Avec une vision toute personnelle du problème, appelant à « se focaliser » sur la réduction des émissions de CO2 sans toutefois s’en prendre au « progrès », c’est-à-dire l’industrie des énergies.Quelques jours plus tard, la Suisse nommait un nouveau ministre de l’Environnement, Albert Rösti. Ancien dirigeant de Swissoil, le groupement des hydrocarbures, il a aussi piloté Auto-Suisse, le syndicat des importateurs de voitures. Celui qui estime que les scientifiques exagèrent l’importance du réchauffement climatique et qui craint « la dictature écologiste » va devoir sauver les glaciers et viser la neutralité carbone en 2050…Si le climatoscepticisme dès années 90-2000 semble avoir disparu face à la réalité du réchauffement climatique et de ses conséquences qui nous touchent déjà, il se fait plus perfide. En minimisant le réchauffement, en nommant des pro-pétrole à la tête des conventions pour le climat et de ministères, une nouvelle forme de climatoscepticisme émerge. Plus discrète, mais bien rodée, qui met à mal la mise en œuvre des accords climatiques et retarde l’action.Si nous aurons inévitablement besoin des technologies (enfouissement de carbone, géo ingénierie etc.), beaucoup ne sont pas prêtes et aucune d’entre elles n’évitera d’importants efforts de sobriété et de changements de mode de vie. Pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050 et ainsi limiter la hausse des températures sous le seuil des 2°C d’ici la fin du siècle, comme nous engage l’accord de Paris, les scientifiques du Giec sont clairs : il faut diminuer drastiquement nos émissions de CO2, sans attendre.D’où l’inquiétant noyautage des institutions et pouvoirs publics de ceux qui veulent appuyer discrètement sur le frein, alors que chaque minute compte.

Et pourtant….
Il y avait des raisons d’être optimiste pour 2023

Tout dépendra donc, surtout en France, du rapport de force

Le président Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’un sommet à Paris avant la Cop28 pour travailler un « nouveau pacte financier » avec les pays vulnérables.
L’année 2023 marquera aussi la fin du sixième cycle d’évaluation du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, avec la publication de la synthèse de ce travail prévue en mars. Entre 2021 et 2022, le Giec a publié les trois volets de ce sixième rapport : le premier posait le constat du changement climatique observé, le deuxième évaluait les conséquences pour les hommes et le dernier proposait des solutions pour atténuer le réchauffement et s’adapter.
Enfin, l’année s’achèvera avec la Cop28 à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. Quel sera le rôle de la nomination à la présidence de la Cop du PDG de la principale compagnie pétrolière des Émirats Arabes Unis.
La Cop28 sera l’occasion de publier un premier bilan mondial sur les engagements des pays pour tenir les objectifs de l’Accord de Paris. Pour rappel, l’Accord de Paris vise à contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C et si possible de 1,5 °C. Si cette limite semble désormais difficile à atteindre, on peut toutefois espérer que ce bilan nous donne une vision encourageante de la trajectoire emprunter par les signataires.
Et en France alors ? Les objectifs du pays sont encore loin d’être atteints. Toutefois, on peut noter quelques avancées pour 2023. Par exemple depuis début janvier, les logements les plus énergivores sont interdits à la location. Une première étape vers l’interdiction à la location de toutes « les passoires thermiques » en France.
Plusieurs projets de lois sur le plan du climat sont également attendus en France. Comme le texte sur les énergies renouvelables. L’objectif ? Développer sensiblement l’éolien, le photovoltaïque… en lien étroit avec les élus locaux. Une loi attendue, au vu du retard pris par la France dans les énergies renouvelables. La France est le seul pays de l’UE à avoir manqué ses objectifs pour 2020. Les énergies renouvelables n’ont représenté que 19,1 % de la consommation d’énergie finale du pays, alors que la France s’était en-gagée à atteindre 23 %. Mais les récents engagements en faveur de la relance du nuclé- aire et l’absence d’engagements chiffrés inquiètent: le rattrapage du retard sur les ENR ne semble pas assuré
Autre gros volet à attendre en 2023 : la loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC). Introduite par la loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat, la LPEC, qui doit être adoptée dans l’année, devra définir les grands objectifs de la politique climatique et énergétique nationale en prenant en compte l’objectif de la neutralité carbone en 2050.

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