l’OPECST se penche sur le démantèlement de l’iRSN et sa fusion à l’ASN (agence de sureté nucléaire) et au CEA (commissariat à l’énergie atomique)

Le 8 février tombait le communiqué gouvernemental via le ministère de la TE. Le mathématicien Cedric Villani ancien président de l’Office d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) parlait de « lourde erreur » et le 16, l’OPCEST se réunissait pour une audition officielle au Sénat. IL a pu témoigner qu’à aucun moment la moindre critique fût portée contre l’IRSN. Réparti sur 9 sites à travers la France et en outre-mer, l’IRSN est composé de 1 725 collaborateurs (spécialistes, ingénieurs, médecins, agronomes, vétérinaires, techniciens, experts et chercheurs). En 2021, son budget global s’élève à 282 millions d’euros.

Lors de l’audition , Michaël Mangeon, historien du nucléaire, rappela que la création de l’iRSN était une rupture majeure . Dans le schémas nucléocrate très vertical, autoritaire, et controversé de la France , cette création avait été la garantie d’une séparation entre contrôle et prise de décision, un modèle de sécurité, force de dialogue et de plus grande transparence. La confiance d’un certain public a été dure à obtenir, tout le travail a été de séparer les fonctions, la suspicion va de nouveau ressurgir. « Nous sommes dans un système qui marche bien. Il n’est peut-être pas nécessaire de tout casser. » C’est en ces termes que Claude Birraux, membre du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), est intervenu , soulignant que la séparation entre nucléaire civil et militaire n’a jamais pu voir le jour, que « l’organisation prévue est une méconnaissance de la question de sureté nucléaire, combat de tous les jours » et rappelant que les travailleurs du nucléaire ne sont pas des travailleurs comme les autres. « La securité , a t il dit, on ne l’atteint pas une fois pour toute. Elle se nourrit de la recherche qui ne peut partir au CEA car nous serions dans une confusion des genres fortement préjudiciable à l’organisation de la sureté….Imaginez le cEA juge et parti c’est un recul de 40 ans »

JC Delalonde au nom de la commission d’informations locales a rappelé qu’en 2015 la fusion avait été rejetée par le Parlement « transférer tout au CEA n’est ce pas supprimer l’accés à l’info? L’expertise citoyenne est devenue une réalité et l’ouverture de l’IRSN à la société civile est un atout. IL est important que le CLI et l’ANCLI puissent continuer à donner leur avis« 

EDF a bien sûr rappelé être attachée à un contrôle de la sécurité impartiale et indépendante. UNe nouvelle organisation devrait permettre un meilleur pilotage dans la durée

Les salariés de l’institut n’ont pas l’intention de se laisser faire. Ils ont publié une pétition sur Change.org, qui rassemblait plus de 3 700 signatures le 15 février au soir. Ils ont également contacté les parlementaires spécialisés dans les dossiers énergétiques pour les appeler à refuser la réforme. Ils craignent de voir partir au CEA la branche recherche de l’IRSN, qui alimentait l’expertise. Par ailleurs , le conseil d’administration de l’IRSN a voté jeudi 16 février une motion alertant sur un risque de « paralysie » de la sûreté nucléaire que poserait la suppression de l’institut prévue dans un projet gouvernemental de réorganisation.

D Martin -Ferrari

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