l’IRSN peut elle disparaitre?

IRSN: L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire est un établissement public à caractère industriel et commercial fonctionnant sous un régime de droit privé via la tutelle conjointe des ministres chargés de la Défense, de l’Environnement, de l’Industrie, de la Recherche et de la Santé. Il joue un rôle dans la protection des travailleurs, de la population et de l’environnement contre les rayonnements ionisants avec un large spectre, la gestion de crise et des situations post-accidentelles, les usages de la radioactivité dans les domaines industriel, médical et militaire

Le 8 février par un communiqué de presse, nous apprenons que le gouvernement veut démanteler l’IRSN (l institut de radioprotection et de sureté nucléaire)

Incroyable mais vrai ! Une erreur du chef de l’état ? Une méconnaissance ? ou une arme politique du « en même temps » ? Jusqu’à présent, malgré la multiplication des annonces concernant la mise en oeuvre des futures centrales, le monde de l’antinucléaire se faisait silencieux, devenu familier du « wait and see » : A quoi bon dépenser de l’énergie à combattre le nucléaire, le système se suffisait à lui même: retards, coûts exhorbitants, méfiance des investisseurs, institut de sécurité vigilant capable de mettre à l’arrêt toute installation dont les normes de sécurité laissaient à désirer….. Résultat le système s’auto régulait , laissant le temps aux lois contradictoires de faire leur chemin et de découvrir qui serait gagnant en 2030: les ENR? la taxonomie nucléaire? la disparition de l’intérêt pour le non renouvelable au profit du décarbonné ? l’hydrogène ou le nucléaire? Face à toutes ces incertitudes, mollement se tenait un débat sur le nucléaire et le chef de l’état dont on connait la volonté de réforme subissait le dictat de l’organisme de sécurité avec obligation de constat : le nucléaire vieillit mal et la mesure du risque conduit aux arrêts. Mais le président Macron accepte t il une autre autorité que la sienne, la liberté de ton de l’IRSN, et surtout acccepte t il d’attendre? Alors Il vient de réveiller la belle endormie en voulant fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Au risque de mettre en péril la sûreté nucléaire en France, dénoncent salariés et observateurs. Plus précisément, le communiqué de la Transition énergétique annonçait la dissolution de l’IRSN. Ses différentes activités devaient être réparties entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour ce qui est de l’expertise, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour la recherche et le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND) pour ses missions relatives au nucléaire militaire. Une mesure qui devrait « fluidifier » les décisions et surtout baisser le programme budgétaire de relance du nucléaire avant la loi de finances 2024

Car il n’est plus question de trainer dans la réorganisation du futur chantier . Dans le journal Reporterre un collègue a interrogé un syndicaliste sur un exemple précis : une canicule à 50° : « L’IRSN va rendre un avis sur, entre autres, la résistance des matériaux à des températures élevées. L’ASN, elle, va rendre une décision finale qui tiendra compte de cet avis, mais aussi d’autres paramètres : sécurité de l’approvisionnement en électricité, etc. », développe le syndicaliste. Ce système dual « permet à l’expert de travailler en toute liberté sur la base d’éléments techniques et scientifiques, puisqu’il ne subit pas le poids de la décision à prendre ensuite » .

Face à ce projet, le Conseil d’administration (CA 25 membres dont une députée et un sénateur) de l’IRSN a voté jeudi une motion alertant sur un risque de « paralysie » de la sûreté nucléaire, a-t-on appris vendredi . Les syndicats redoutent la fin de la structure « duale » du système de sûreté français (ASN/IRSN), certains y voyant une manière de mettre au pas l’institut. Une « diaspora » des experts de l’IRSN « aurait pour conséquence de priver la France de sa capacité de recherche et d’expertise à un moment crucial marqué par les défis de l’allongement de la durée de vie des réacteurs existants et de la création de réacteurs de nouvelle génération », souligne la motion .

D martin Ferrari

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