JDD (suite) CP du Club de la presse Occitanie

Vendredi 28 juillet 2023Devoir de conscience…
Il est toujours inquiétant de voir se prolonger un mouvement de grève dans la rédaction d’un journal qui n’a jusque-là connu aucune turbulence importante.
Cela fait cinq semaines que les journalistes du JDD reconduisent leur mouvement et bloquent ainsi la sortie de leur titre, pour s’opposer à la nomination d’un directeur de la rédaction imposé par un actionnaire ultra conservateur bientôt majoritaire, qui a déjà fait basculer d’autres médias (TV et radio) vers une ligne éditoriale à l’extrême droite de l’échiquier politique.
Les journalistes du JDD refusent cette bascule qui revient à inverser leur ligne éditoriale historique.
Les médias d’opinion peuvent, bien entendu, exister quel que soit leur positionnement politique et nous ne faisons aucun procès d’intention, mais il y a une condition : le respect de la loi.

Le Club de la presse Occitanie défend bien entendu la liberté de la presse en incluant la presse d’opinion, mais nous ne pouvons pas cautionner des lignes éditoriales qui fleurtent avec la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme. Elles se retrouvent, en effet, basées sur une accumulation de délits qui tombent justement, et régulièrement, sous le coup de la loi.

Ce sont les valeurs républicaines qui nous animent depuis près de 40 ans au Club de la presse. Ce sont des valeurs humanistes et progressistes qui dictent nos actions. En matière d’éducation aux médias pour aider les plus jeunes et les seniors à lutter contre les fausses informations (7 000 jeunes formés depuis 2016 à travers le dispositif Esprit’Critik). Dans la défense de l’égalité femmes-hommes, dans la défense de nos métiers et des plus précaires d’entre nous.Oui, nous défendons la liberté d’informer, mais nous ne cautionnons pas ceux qui utilisent ce droit d’informer pour infuser la haine dans notre société.
Lorsque la ligne éditoriale de leur média est profondément modifiée, voire inversée, le seul choix des journalistes est de partir grâce à leur clause de conscience ou leur clause de cession. C’est ce qui risque d’arriver à nos confrères du JDD, comme ce fut le cas à ITélé. 
La solution est-elle de donner un droit de veto aux journalistes d’une rédaction qui change radicalement de ligne éditoriale ?
Espérons que les « états généraux du droit à l’information » annoncés pour septembre répondront à cette question, et se pencheront sur la problématique jamais vraiment tranchée de la concentration des médias.

En attendant, je le répète, nous sommes inquiets pour l’évolution du JDD. Nous saluons le mouvement courageux de nos consœurs et confrères et appelons à la vigilance. 
Pluralité des médias, indépendance des journalistes vis-à-vis de leurs actionnaires, on le voit, la liberté de la presse est un combat permanent. Un combat que le Club de la presse Occitanie ne cessera de mener. Olivier Roirand, 
Président du Club de la presse Occitanie 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *