Face au changement climatique, la gouvernance de la politique de l’eau en débat

Bastien Scordia
Comment mieux adapter la politique de l’eau face au défi climatique ? Des propositions d’action sont en passe d’être présentées par l’Assemblée nationale. Une mission d’information créée en mars 2023 par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire du Palais-Bourbon présente aujourd’hui ses conclusions pour “faire émerger des leviers de meilleure gestion de la ressource en eau face aux tensions et aux conflits d’usage qui seront inévitablement générés par le changement climatique”.

L’enjeu, en effet, est de taille, selon les corapporteurs de cette mission, Vincent Descœur (LR) et Yannick Haury (Renaissance), qui pointent une “dégradation réelle des écosystèmes régulateurs du cycle de l’eau” associée à une “augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses et des précipitations extrêmes”. Selon eux, les précipitations devraient ainsi baisser de 16 à 23 % d’ici 2050 et le débit moyen annuel des cours d’eau, de 10 à 40 %.

Pour les corapporteurs de la mission d’information, il y a donc urgence à “améliorer la résilience des territoires” et à “s’adapter à une nouvelle donne climatique qui impose de réduire la consommation d’eau”. Dans cette perspective, ils promettent un “bouquet de solutions” visant notamment à “renforcer la gouvernance” des politiques de l’eau.

Ce n’est pas la première fois que cette problématique complexe de la gouvernance est évoquée. Dans un rapport de juillet dernier sur la “gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique”, la Cour des comptes appelait déjà à piloter la politique de l’eau “au plus près des territoires” et notamment à l’échelle des sous-bassins. Un rôle qui reviendrait aux collectivités territoriales, mais aussi à l’État. Certes, expliquait la Rue Cambon, ce dernier “est très présent” dans la conduite de la politique de l’eau. Mais, ajoutaient les magistrats financiers, l’État “maîtrise mal l’activité de ses propres services notamment dans le domaine de la police de l’eau qui lui revient pourtant entièrement”. La Cour préconisait ainsi de renforcer les moyens qui lui sont consacrés. Une recommandation que l’Assemblée nationale approuvera sans aucun doute.

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