Y ALLER: Le festival passeurs d’humanité, lieu d’échange et de création artistique sur, notamment, le thème des migrants a lieu jusqu’au 19 juillet

Écrit parLaurent Verdi et Loic BlachePublié le16/07/2025 à 12h05Provence-Alpes-Côte d’Azur
Depuis ce mardi 15 juillet et jusqu’à samedi, le festival passeurs d’humanité revient pour une 8ᵉ édition dans la vallée de la Roya, à la frontière entre les Alpes-Maritimes et l’Italie.La Quotidienne SociétéDe la vie quotidienne aux grands enjeux, recevez tous les jours les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.votre adresse e-mails’inscrireFrance Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « La Quotidienne Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Cinq jours de débats et d’expressions artistiques pour faire réfléchir sur la condition des migrants, mais pas seulement. La transidentité, la situation à Gaza et le décolonialisme sont aussi évoqués dans ce festival dont les thèmes ont une couleur politique de gauche, voire d’extrême gauche, même si ces rencontres et échanges se veulent apolitiques.
Ces thèmes rassembleront près de deux mille personnes dans la vallée de la Roya durant toute la durée du festival, selon les organisateurs.Un homme écrit les noms des 47 migrants décédés à la frontière entre la France et l’Italie. • © Benoit Loth / France Télévisions
Près de 50 migrants décédés à la frontière
Cette année, les passeurs d’humanité ont commencé par un anniversaire, celui des 10 ans du rétablissement des contrôles aux frontières. Sous un grand barnum blanc, un conférencier prend la parole devant une carte de la frontière entre la France et l’Italie : « Cette idée du contrôle du territoire, ça reste une idéologie, ce n’est pas quelque chose qui va empêcher les gens de passer. Ça va leur compliquer la vie, leur faire prendre des risques, parfois jusqu’à des décès« .
Pendant cette conférence, une fresque prend forme sous les crayons des dessinateurs. Face au public, les noms des 48 migrants morts recensés depuis 10 ans s’affichent en toutes lettres.
De quoi faire réfléchir les festivaliers présents, comme cette retraitée : « C’était compliqué d’entendre que pour traverser la frontière, les gens se coinçaient dans les rails » (un migrant était décédé électrocuté en 2017 en se cachant dans un train en provenance d’Italie).
Près d’elle, un homme d’une trentaine d’années a aussi écouté les échanges : « J’ai grandi ici, ça s’est toujours vu, c’est bien d’en parler et d’essayer de faire bouger les choses de manière active« .
Un grand nombre de festivaliers présents veulent changer le monde et pour faire bouger les choses, certains vont se tourner vers la lecture, comme cette jeune femme : » Des livres sur Gaza, sur le décolonialisme… il y a une sélection ici assez pointue et qui convient bien à mes idées« .Le festival se tient au bord du lac de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). • © Benoit Loth / France Télévisions
Lieu d’échange
Hors de question de vivre dans un monde fermé pour Jacques Perreux, organisateur du festival Passeur·ses d’Humanité. Il affirme qu’on se construit dans le débat d’idées :
« C’est d’abord essayer de se comprendre, comprendre le point de vue de l’autre, construire ensemble. Après, le temps de la conviction peut aussi être là. Mais notre optique, c’est de chercher à créer des passerelles avec des gens qui n’ont pas des points de vue identiques sur les grands sujets.«
Plus insolite, une scène de stand-up s’est déroulée dans une chapelle catholique. Trois humoristes de la région y ont abordé les thèmes de la transidentité, de l’écologie et de la politique des États-Unis. Le festival Passeurs d’humanité se déroule jusqu’à samedi 19 juillet à Breil-sur-Roya et Tende.