la mise en garde de l’association BLOOM
Danger suprême à Bruxelles : les macronistes sur le point de se soumettre au diktat de TrumpLe 22 octobre prochain est une date à haut risque : le Parlement européen se prononcera, en session plénière, sur l’avenir de la directive européenne sur le devoir de vigilance, un texte fondamental permettant de garantir que les entreprises opérant sur le marché européen respectent les droits humains ainsi que les normes environnementales tout au long de leur chaîne de valeur, et de protéger ainsi les citoyens des pires effets de la mondialisation.Saluée comme un pilier du Green Deal lors de son adoption en 2024, cette directive devoir de vigilance est fragilisée depuis le basculement politique qui s’est opéré à Bruxelles à l’occasion des élections européennes. La très puissante Ursula von der Leyen, reconduite à la tête de la Commission, a répondu aux injonctions des lobbies industriels en lançant une offensive législative visant à torpiller cette législation cruciale. C’est la directive “Omnibus” : un paquet législatif qui sous couvert de « simplification » vise en réalité à déréguler sauvagement les normes sociales et environnementales européennes, construites lentement et démocratiquement pendant des années. La pression menaçante de Donald Trump sur l’Union européenne En libertarien accompli, le Président Trump est en croisade contre toutes les contraintes au « libre marché ». Détruire les normes européennes est l’un de ses chevaux de bataille. Le 12 mars 2025, l’élu républi- cain Bill Hagerty a ainsi déposé un projet de loi au Congrès américain visant à lutter contre la directive devoir de vigilance, l’accusant de nuire aux intérêts américains. Ce projet de loi propose d’ »interdire aux entre-prises américaines qui font partie intégrante des intérêts nationaux des Etats-Unis de participer à toute réglementation étrangère […] y compris la directive de l’Union européenne sur le devoir de vigilance ». Dès lors, les dirigeants européens ont peu à peu cédé aux injonctions de Trump, de Friedrich Merz à Emmanuel Macron, en passant par Ursula von der Leyen. Le 21 août, lors d’une rencontre avec Donald Trump en Ecosse, Ursula von der Leyen s’est ainsi engagée au nom de l’Union européenne à »tout mettre en oeuvre pour que la directive sur le devoir de vigilan-ce (…) n’impose pas de restrictions excessives au commerce transatlantique », ouvrant la porte à un régime dérogatoire pour les entreprises américaines. Début octobre, le Président américain a rappelé l’UE à son engagement, en envoyant un courrier à la Commission européenne exigeant l’exclusion des entreprises américaines du champ d’application du devoir de vigilance européen. ExxonMobil, à la manœuvre pour faire abroger cette directive, a pour sa part multiplié les rencontres avec Donald Trump et la Commission européenne, allant jusqu’à suspendre un investissement de 100 millions d’euros en Europe afin d’accentuer la pression. Renew, bascule chancelante d’un vote historique Face à l’ultimatum des conservateurs qui menaçaient de s’allier à l’extrême-droite pour démanteler la directive, le groupe Renew a cédé sur toute la ligne. Un vote décisif au parlement européen ce mercredi 22 octobre pourrait sceller le sort de la directive. Valérie Hayer et Pascal Canfin, figures de proue du groupe Renew, qui jouent un rôle de pivot au sein de la “majorité Von Der Leyen”, se retrouvent face à l’Histoire : s’ils votent “oui”, ils acceptent que la directive soit vidée de sa substance dans un trilogue à huis clos. S’ils votent “non”, ils donnent aux parlementaires européen l’opportunité de rejeter l’Omnibus lors d’un ultime vote, le mois prochain, pour sauver le devoir de vigilance de l’abîme. « Ceux qui cèdent aux exigences des dirigeants autoritaires montrent le dernier degré de leur irresponsabilité. En abandonnant les droits humains et la lutte contre le dérèglement climatique pour accroître les gains financiers des multinationales à court terme, l’Union européenne s’engage dans une course vers le fond. Laisser faire ce massacre du droit européen alors que la crise climatique et sociale exige un engagement sans faille serait impardonnable », Swann Bommier, directeur du plaidoyer chez BLOOM. L’enjeu du vote du 22 octobre est simple : plier face aux lobbies industriels et aux injonctions de Donald Trump, ou défendre les normes sociales et environnementales européennes en vigueur. Pour aller plus loin : Découvrez le récit complet de ce qui se joue à Bruxelles autour du devoir de vigilance et des pressions de l’administration Trump CONTACTS PRESSE Élise D’Epenoux, Responsable Relations PresseBLOOM Email : elisedepenoux@bloomassociation.orgTel : +33 (0) 6 79 17 43 49 Marcellin Jehl, Chargé de contentieux et plaidoyer – MultinationalesLes Amis de la Terre FranceTel : +33 (0) 7 57 18 68 70 Mathilde Pousseo, Déléguée GénéraleCollectif Éthique sur l’étiquetteTel : +33 (0) 6 09 81 95 86 |