l’adaptation au changement climatique sur le littoral

A l’initiative de « la fabrique écologique » un webinaire a eu lieu lundi 18 Mai avec

Jill Madelenat, co-auteure de la Note, chargée d’études à La Fabrique Ecologique

Nicolas Rocle, co-auteur de la Note, chercheur en sociologie à l’INRAE Bordeaux

et pour Grands témoins :

Stéphane Buchou, député LREM de Vendée, auteur du rapport « Quel littoral pour demain? »

Agnès Langevine, vice-présidente en charge de la transition écologique et énergétique au Conseil Régional d’Occitanie

Elodie Martinie-Cousty, pilote du réseau Océan, mer et littoral chez France Nature Environnement, présidente du groupe Environnement et Nature au CESE.

Ce mardi à 9h30 une conférence de presse faisait le point sur ces échanges (voir ci dessous). En métamorphose et métamorphose Outremers lancent un chantier sur ce thème ( littoraux du Languedoc Roussillon et de l’outre mer) en vue d’une information grand public en charge de forcer la « barrière cognitive » , le déni de ce qui s’annonce. Si ce sujet vous intéresse vous pouvez vous joindre à nous : enmetamorphose@gmail.com.

Merci . D Martin Ferrari

Les littoraux français sont des espaces fragiles qui subissent à la fois la pression anthropologique mais aussi les aléas du changement climatique. Toujours très attractifs, les littoraux sont convoités alors même que les catastrophes environnementales s’y multiplient depuis les dernières décennies. Ils sont l’objet notamment de deux phénomènes : l’érosion côtière et la submersion maritime. Alors que le GIEC revoit à la hausse ses estimations sur l’élévation du niveau des mers sur les prochaines décennies, la situation devient très préoccupante.

La crise du Covid-19 rappelle à quel point l’anticipation des crises et des situations d’urgence est indispensable dans la gestion des risques.  La notion de résilience reprend tout son sens et sera nécessaire pour faire face aux bouleversements que connaîtra le littoral dans les prochaines années. 

La Note rappelle les travaux récents, propose quatre grands principes qui devraient guider l’élaboration des politiques de gestions des risques littoraux et définit trois pistes permettant une meilleure adaptation des littoraux. 

SYNTHÈSE DE LA NOTE

Le littoral est une interface à la fois fragile et essentielle entre la zone maritime et l’intérieur des terres. Il est victime de nombreuses pressions à la fois naturelles et anthropiques qui se concrétisent notamment par deux phénomènes : l’érosion côtière et la submersion maritime. L’élévation du niveau des mers dans un contexte d’urbanisation toujours plus forte des littoraux nous rappelle la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des mesures d’adaptation de ces territoires.

La situation est déjà préoccupante, et les projections pour les années à venir estiment que plusieurs dizaines de milliers de français seront concernés par le recul du trait de côte ou les submersions marines. La crise du Covid-19 rappelle à quel point l’anticipation des crises et des situations d’urgence est indispensable dans la gestion des risques, et doit remettre au cœur des préoccupations des citoyen.ne.s et des élu.e.s la notion de résilience.

Dans un premier temps, la note s’attache à rappeler les différents travaux et réflexions menés ces dernières années autour de l’adaptation du littoral. Ces travaux concernent des aspects juridiques, urbanistiques, économiques, ou encore de gouvernance. En analysant ces projets ou propositions de loi, elle met en exergue le manque d’ambition, les insuffisances du cadrage institutionnel et s’inscrit parfaitement dans le débat public.

La note propose quatre grands principes qui devraient guider l’élaboration de politiques de gestion des risques littoraux. Premièrement, étant donné la complexité des processus naturels et des enjeux socio-économiques, la gestion du littoral doit être adaptative. Deuxièmement, une attention particulière doit être accordée à la question des inégalités, qui se manifestent sous différentes formes sur les littoraux français, métropolitains et ultramarins. Troisièmement, les littoraux ultramarins présentent de nombreuses spécificités de part leurs caractéristiques géomorphologiques, socio-économiques et politiques qu’il est indispensable de prendre en considération dans l’élaboration des politiques publiques. Enfin, la gestion des littoraux ne peut se faire qu’en accordant une place extrêmement importante à la préservation des écosystèmes, qui seront soumis dans les prochaines années à des pressions encore plus fortes qu’aujourd’hui.

Concernant les propositions émises par la note, l’objectif n’est pas de faire table rase sur la gestion actuelle des littoraux mais de compléter sa méthodologie pour une meilleure appréhension des risques, de leur évolution et de la résilience en cas de nouvelles catastrophes.

Ce travail a donc défini trois pistes qui permettraient une meilleure adaptation des littoraux :

1) Pour un nouveau partenariat réaffirmant l’engagement de l’Etat sur la prévention des risques littoraux : élaborer des chartes coconstruites avec les collectivités locales

2) Développer fortement les projets de relocalisation ou de recomposition littorale, notamment par l’expérimentation

3) Faire évoluer le financement de l’adaptation au changement climatique sur le littoral, en modulant le montant des indemnités en fonction de critères socio-économiques, et en élargissant le périmètre de solidarité

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