C. De Pertuis et L Berger aux voeux du comité 21 par Dominique Martin Ferrari

Lundi 18 Janvier le Comité 21et sa présidente Bettina Laville  présentait ses vœux en visio conférence « Bonne année : cette expression revêt une signification toute particulière en 2021…Aujourd’hui, nous pouvons échanger des vœux d’une manière plus lucide et plus responsable, finalement plus sage. Ayant fait l’expérience de la première crise globale du siècle, sachant que d’autres vont survenir et que nous devons concevoir les instruments qui permettront d’y faire face » avec un plan de relance vert à 30%

Malgré la COVID, l’équipe affichait de beaux résultats et selon la ligne définie en 2020 de « la grande transformation » , l’année 2021 s’annonce riche de « parcours » d’entreprises, collectivités et citoyens ; Une année « catalyseur de transformations ou signant la dérive » en osmose avec un calendrier international de première importance « On attend de la COP 15 qu’elle revête la même importance pour la biodiversité que la COP 21 le fît pour le climat., » rappela Bettina Laville présidente du Comité 21. Sur les traces de Bruno Latour qui vient de signer un nouvel ouvrage (« où suis je ? » méditation sur le confinement) peut être inspirons nous des gestes barrières en repoussant tout ce que nous ne voulons pas voir réapparaître…..

Deux invités ont ponctué notre soirée avec une même préoccupation économique et politique : comment relancer la machine une fois la covid domptée ? , l’économiste Christian De Pertuis et Laurent Berger secrétaire général de la CFDT, depuis mai 2019 de la Confédération européenne des syndicats. Au moment où le Comité 21 se prépare à rejoindre le Pacte du pouvoir de vivre, une même route se dessine :«ralentir le tic- tac de l’horloge climatique et  s’inscrire dans cette transition juste que nous réclamons « 

Savoir désinvestir

Des riches échanges nous ne retiendrons que quelques pistes.

Pour C de Pertuis, la pandémie aurait accru nos capacités de résilience et il ne craint pas d’effet rebond (sur le plan climatique) Le plan français et européen semble bien fléché avec deux faiblesses cependant : si on veut aller vers le bas carbone il ne suffit pas de regarder vers des nouvelles technologies, le coût caché de ce qui nous attend est dans la reconversion. IL faut désinvestir, car le fond de transition est très insuffisant. La deuxième faiblesse est celle de la transition énergétique : la dimension « vivant » n’est pas encore assez prise en compte. Il n’y a pas assez d’investissements sur le carbone vivant  et comment va t on reprendre la réforme fiscale et la tarification carbone ?

L Berger note une troisième faiblesse. Le gouvernement n’a pas suffisamment coordonné les enjeux économie, écologie, santé. Il est à craindre que le plan de relance doté insuffisamment soit utilisé par une nouvelle crise d’urgence. Y a t il un assez bon contrôle du plan de relance ? Les territoires en bénéficieront ils assez ? Qu’est ce qu’on abandonne ? Comment va t on gérer la question sociale liée à ces abandons ? « il faudrait anticiper davantage, savoir ce qu’on va trouver quand la mer va se retirer »

Les deux intervenants étaient d’accord sur la nécessité d’un dialogue plus soutenu avec les corps intermédiaires, ne croyant pas forcément à la multiplication des nouvelles instances , à l’accroissement de leur rôle : attention à la verticalité ! Tous deux ont rappelé l’obligation de rester vigilant au principe de non régression et sont tombés d’accord sur le fait qu’il  n’y aura pas de relance écologique sans relance démocratique et cela passe par un lien avec les « corps vivants », 85% de l’investissement public vient des collectivités territoriales. Des modèles économiques sont seulement à l’état d’ébauche et réclament la construction d’outils. Comment faire pour que le « zéro artificialisation nette » ne renforce pas la rente foncière ? Des situations vont s’aggraver et il faut apprendre à ne plus tout attendre de l’état. Va t on regarder vers des changements structurels comme la redistribution fiscale ? Pourquoi pas à condition d’avoir un cap partagé au delà d’une agitation permanente du débat public.

ANTICIPER

La question du désinvestissements des fossiles ou des subventions toxiques nécessite un calendrier précis et des fonds bien dotés, sans oublier que l’urgence est celle de l’adaptation.

Dominique Martin Ferrari

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