Au Kenya, fleurs coupées et vaccins contre le Covid pourraient prendre le même avion

D’abord pour infos une rose venue du Kanya compte 0,3gr de cO2 contre 5gr pour une rose venue de Hollande et « fabriquée » sous serre

2° Expert dans la logistique de fleurs fragiles, le Kenya revendique un savoir-faire dans le transport de produits délicats et pourrait imposer son expertise dans l’acheminement des vaccins contre le Covid-19.–‘—-‘–

Charlotte SimonartfranceinfoRadio France

Peter Musola, responsable du fret à l\'aéroport international de Nairobi (Kenya), le 11 février 2021 devant la chambre froide où les doses de vaccins pourraient être stockées.
Peter Musola, responsable du fret à l’aéroport international de Nairobi (Kenya), le 11 février 2021 devant la chambre froide où les doses de vaccins pourraient être stockées. (TONY KARUMBA / AFP)

Le Kenya est le royaume des fleurs coupées. Celui des roses, particulièrement : 3 000 tonnes sont exportées chaque semaine de l’aéroport de Nairobi, vers l’Europe notamment. Le Kenya est ainsi l’un des premiers producteurs mondiaux du genre et peut s’en prévaloir depuis longtemps grâce à une expertise logistique pointue et éprouvée pour ce genre de produits délicats. Aussi ne faudrait-il pas grand chose pour que cette expertise logistique soit utilisée pour transporter les vaccins anti-Covid en Afrique : les conditions de transport et de stockage des roses sont les mêmes que pour les vaccins Sinopharm, AstraZeneca et Janssen, par exemple. Comme les roses, ces vaccins exigent d’être conservés à une température comprise entre 2 et 8 degrés.

La chaîne du froid est cruciale, autant pour les roses que pour les doses de vaccin. Sachin Appachu, producteur de roses kenyanes, envoie par exemple chaque jour 100 000 fleurs à l’étranger depuis sa ferme située à une centaine de kilomètres de Nairobi : « Nous avons une excellente chaîne du froid depuis notre ferme jusqu’à l’aéroport, explique-t-il. Là-bas, ils sont bien équipés. Je suis impressionné par leur savoir-faire, de la réception des produits jusqu’à leur chargement dans l’avion en maintenant les températures stables, la manipulation et la désinfection des boîtes. Ce sont des points cruciaux. » Une fois chargées dans les avions, une technologie de tracking permet de contrôler la température des roses jusqu’à Amsterdam. En somme, un procédé logistique idéal pour transporter les vaccins. 

Nairobi pourrait devenir un hub logistique pour les vaccins

L’aéroport de Nairobi, qui relie la plupart des capitales africaines, est déjà un hub aérien important sur le continent. Aussi, les cargos chargés de roses, après leur livraison, pourraient revenir à Nairobi chargés de vaccins. C’est une position que défend Kenya Airways, la compagnie nationale kényane, auprès de l’OMS. « C’est une vraie opportunité pour nous que d’optimiser nos infrastructures logistiques, soutient Peter Musola, responsable du fret. Nous avons une chambre froide à l’aéroport qui permet le stockage de produits entre 2 et 8°C. Et nous avons un grand congélateur qui peut atteindre les moins 20°C. Beaucoup de vaccins exigent ces mêmes températures pour leur conservation. Kenya Airways est bien préparée pour gérer ce genre de produits. »

Faute de passagers depuis le début de la pandémie, Kenya Airways est, comme la plupart des compagnies aériennes, au plus mal financièrement. Ses dirigeants misent désormais sur le fret en avion cargo et la compagnie vient de transformer deux Boeing 787 pour passagers en cargos réfrigérés. Pour être finalement réquisitionnée pour participer à l’opération de solidarité Covax, lancée par l’OMS.

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