Le sort de l’Australie va t il émouvoir les derniers climato sceptiques?

Ce soir à Montpellier nous étions peu nombreux avec nos bougies sous le vent en soutien à l’Australie et à l’appel de plusieurs associations dont Citoyens pour le climat, Nous voulons des coquelicots….

Il y a trois jours, il a plu beaucoup dans le sud est de l’Australie, calmant un peu la tragédie, là où les feux ravagent le pays depuis Septembre. Mais nombre de foyers restent actifs.  Plus de 10 M d’hectares sont partis en fumée , soit deux fois la Belgique , 2000 propriétés sont brulées , on compte 28 morts et un milliard d’animaux brulés. Les pollutions liés aux poussières et aux particules fines émises par les fumées vont stagner un certain temps.

Les premiers réfugiés climatiques :

IL était chanteur et fût ministre de l’environnement. Peter Garett ne décolère pas contre les autorités de son pays qui ont minimisé les risques , nous dit Le Parisien à qui il a accordé 25’ d’interview. « Comment pouvons nous danser alors que notre terre ne tourne pas rond ? Comment dormir quand nos lits brûlent ? » Le refrain de « Beds Are Burning », le classique de Midnight Oil sorti en 1987, est on ne peut plus d’actualité. 4000 personnes ont fui les brasiers et se sont retrouvés sur les plages, réfugiés en leur propre pays. Après les exodes californiens ce sont les premiers mouvements de population en pays riches prédits dès 1990 par les rapports du GIEC comme conséquence tragique du réchauffement et des dégradations environnementales qui l’accompagnent. Jusqu’à présent le monde riche se faisait une image des réfugiés climatiques comme quittant les zones inhabitables de leur pays et traversant les mers pour se réfugier ailleurs. Demain en Occitanie, alors qu’en 2019 les feux ont été multipliés par deux, les futures canicules vont avoir des conséquences. Les villages de l’arrière pays pourraient aussi se retrouver momentanément sur les plages littorales. Le déni n’a plus sa place et les stratégies d’adaptation doivent se dessiner dans toutes les régions qu’elles soient riches ou pauvres. Selon le chercheur François Gemenne qui fût un des premiers à se préoccuper de cette situation, les déplacements de population échappent souvent à un comptage statistique car il s’agit pour la plupart de mouvements internes , c’est à dire à l’intérieur des frontières nationales. La migration peut être aussi une réponse à une stratégie d’adaptation aux changements. L’important est de prendre en compte les populations les plus vulnérables qui faute de ressources risquent d’être incapables de migrer et sont forcées à l’immobilité . (voir analyse de F Gemenne dans l’Atlas de l’Anthropocène, ed Sciences Po p 56)

Certes, les Australiens quitteront les bords de mer et rejoindront leurs habitations si le feu ne les a pas détruites, mais ils seront plus sensibles demain, aux analyses de leur premier ministre qui balaie d’un revers de main le réchauffement climatique pour défendre dans son pays la politique charbonnière .

S’ils sont habituels, les feux en Australie ont commence trois mois plus tôt et ont été cette année virulents, terribles : accumulation de pics de chaleur et de canicule, sécheresse épouvantable, vents de mers permanents (avec des réactions océaniques encore mal connues) , tout a été fait pour favoriser l’extension des feux.

Très vite, ils ont couvert une surface si grande qu’ il n’a plus été question de les éteindre mais seulement de tenter de les orienter.

Alors qu’une quasi unanimité se faisait sur le rôle du réchauffement , un groupe de climato sceptiques adeptes des medias numériques lançaient une série de « bots » vers des responsabilités politiques en l’occurrence celles du premier ministre incapable de prendre les mesures à la hauteur du phénomène et grand défenseur d’une politique charbonnière très décriée ou le fait que les militants écologistes réduisent l’usage des feux de brousse qui selon eux affectent les sols ce qui accroit l’accumulation de végétaux secs et facilement inflammables ou vers des corps de pompiers volontaires mal formés ou mal dirigés. Sans doute faut il regarder la complexité de la situation. Mais aussi mettre au point une stratégie d’adaptation dans un pays de plus en plus soumis aux canicules

En Janvier, dans ce pays couvert essentiellement d’eucalyptus dont l’essence est particulièrement sensible à la chaleur, un communiqué de presse de la NASA nous renseignait sur la gravité des nuages de fumée « qui allaient faire le tour de la terre» avant de revenir sur l’Australie et le JT du 20h nous faisait découvrir « les orages de feu »

( schémas FUTURA PLANETE Un panache de fumée s’élève. Au fur et à mesure qu’il prend de l’altitude, sa température descend. La pression atmosphérique finit par causer la formation de nuages. Puis, l’instabilité de l’atmosphère provoque la naissance d’un orage (Pyrocumulonimbus). En contact avec l’air sec, la pluie du nuage s’évapore et refroidit, ce qui entraîne un déchaînement de pluie. Finalement, des éclairs apparaissent, suivis par de nouveaux départs de feux. © Australian Bureau of Meteorology

Ces orages sont un phénomène méteo encore peu connu « ces nuages provoquent une accumulation de charge électrique, qui est libérée par des éclairs géants » sans pluie.

À 1500 km à l’Est de l’Australie, la Nouvelle-Calédonie, notamment la ville de Nouméa et la côte sud de l’archipel, ont été plongées dans une brume épaisse de particules fines ce lundi matin (dimanche soir à Paris). Si les vents sur l’île continent ont changé, évacuant les fumées vers le sud, la Nouvelle-Calédonie a été concernée par ce phénomène plusieurs jours,

Un milliard d’animaux brulés

Les koalas brulés et les kangourous ont ému les pays occidentaux. Un milliard d’animaux (mammifères, oiseaux, reptiles) auraient péri selon Chris Dickman, chercheur à l’université de Sydney affectés par les incendies, ou privés de nourriture et d’abri.

Une catastrophe pour un pays qui compte une grande proportion d’espèces endémiques. Les koalas sont particulièrement emblématiques. Cela faisait partie des théories de Konrad Lorenz (en 1949) . Il expliquait alors pourquoi nous « craquons » pour ces animaux classables comme « mignons «  faisant naitre notre compassion, porte d’entrée à une protection animale globale. Les fonds levés pour les sauver permettront peut être de protéger d’autres espèces ?….

Dominique Martin Ferrari

 

Si vous voulez aider ce pays :

AIDES aux pompiers de Nouvelle-Galle du Sud rfs.nsw.gov.au. L’Australie dispose de corps de pompiers volontaires. Ils ont été 70.000 à se mobiliser contre les flammes. Au bout de quatre mois, la France a mobilisé les pompiers de Nouvelle Calédonie. (http://outremers360.com/planete/incendies-en-australie-des-sapeurs-pompiers-caledoniens-deployes-pour-laide-de-la-france/) Mais en Occitanie on s’étonne de « l’hivernement de nos canadairs ….la  location d’un tiers de la flotte de nos bombardiers aurait contribué à lutter et à procurer des financements pour augmenter nos équipements ».(courrier d’un lecteur montpellièrain) Peut être faut il réfléchir à une mutualisation internationale des moyens aériens de lutte contre ces nouveaux feux géants qui vont naitre des canicules répétées ? Outre la France, l’Australie a aussi reçu l’aide des États-Unis, du Canada ou encore du Vanuatu. Des personnalités telles que la chanteuse Pink ! ou encore l’actrice Nicole Kidman ont également annoncé des dons aux pompiers et communautés touchées par ces incendies.

AIDES la Croix Rouge : red.cross.org.au ou L’ONG Foodbank.org

AIDES animaux (déjà des millions levés) : wwf.org.au, hôpital pour Koalas, gofundme.com

 

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