nouvelle initiative pour booster la lutte contre le réchauffement: américaine cette fois.

Le 22 avril prochain, le président des États-Unis Joe Biden invite quelque 40 chefs d’État (parmi lesquels certains des pays les plus émetteurs de la planète : Chine, Russie, Australie, Canada, France, Allemagne, Royaume-Uni, etc.) pour un sommet exceptionnel dédié à l’ambition et l’action climatiques. Ce Leaders Summit on Climate constitue une étape importante vers la COP 26 de la Convention Climat des Nations unies, prévue pour novembre à Glasgow (Écosse). L’objectif est de mobiliser l’ensemble des acteurs (gouvernements, secteur privé et financier, notamment) autour d’un constat et d’un objectif communs : l’urgence climatique est toujours plus forte, et les efforts pour lutter contre le changement climatique, pour l’instant largement insuffisants en termes de réduction d’émissions, doivent être décuplés, rapidement.
L’ambition est ainsi placée au cœur à la fois de l’action de chaque pays et de la nécessaire coopération internationale pour la mettre en œuvre à l’échelle globale. La question cruciale posée en filigrane de ces échanges est de savoir comment soutenir l’augmentation progressive de l’ambition des différents acteurs pour l’aligner avec les exigences de l’objectif collectif (limiter la hausse de la température globale « bien en dessous de 2°C »), comme prévu par l’Accord de Paris sur le climat. Selon Marta Torres Gunfaus et Henri Waisman, dont l’article « Assessing the adequacy of the global response to the Paris Agreement: Toward a full appraisal of climate ambition and action » vient de paraître dans la revue Earth System Governance, informer les modalités d’augmentation de l’ambition demande d’aller au-delà d’une simple évaluation des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, effectives ou prévues dans les contributions des différents acteurs. Pour être véritablement efficaces et crédibles, les les évaluations sur la question de l’ambition doivent en effet également analyser les transformations structurelles sous-jacentes aux trajectoires d’émissions, prendre en compte leurs dimensions socio-économiques et considérer les enjeux de gouvernance associés. Le Bilan mondial de 2023 prévu dans le cadre de l’Accord de Paris devra être le lieu d’une telle évaluation, fondée notamment sur des analyses sectorielles nationales et mises en discussion au niveau global, et qui permettra l’élaboration de feuilles de route pour des secteurs économiques clés tels que le transport, les industries intensives en énergie ou la finance.

IDDRI

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