colloque du 7 fev : « l’outremer veut sortir la tête de l’eau » suite, Eric TARDIEU président de l’OIEau

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-Eric Tardieu directeur de l’Office International de l’Eau:  » Il y a un enjeu de création d’emploi à l’amélioration des services d’eau dans les Outre-mer »

Eric Tardieu directeur général de l’office international de l’eau (OIEau) pointe du doigt la difficulté de mettre en place des politiques publiques ciblées dans les Outre-mer et souligne les opportunités pour le développement économique par l’eau.

Eric Tardieu met en lumière la nécessité de faire converger les politiques publiques sur l’eau qui englobent aux enjeux de gouvernance, de réchauffement climatique, de réglementation, de technologie, ou encore de développement économique. Les impacts du changement climatique sont réels mais ne doivent pas masquer le fait qu’ils sont en majorité liés à des difficultés de gouvernance.

De plus, il rappelle que les changements climatiques génèrent des incertitudes tant au niveau des études pour les chercheurs que dans la prise de décision pour les politiques. Il est donc fondamental de mettre des moyens dans les analyses pour faire de la prospective. C’est un peu le cas du projet Bio-plateaux en Guyane où il est question de créer un observatoire de l’eau et de l’environnement sur le plateau des deux Guyane. Ainsi mieux connaître les ressources permettra de s’adapter aux enjeux climatiques.

Egalement, il évoque le Varenne agricole de l’eau dans lequel l’OI Eau a animé la partie « accompagnement des acteurs » en prenant en compte les spécificités des territoires ultramarins et en associant les populations. Eric Tardieu souligne l’appartenance des outre-mer à l’UE, qui peut être imaginée comme une contrainte du point de vue réglementaire mais aussi comme une opportunité puisque les programmes européens fournissent des moyens financiers très conséquents, généralement sous-utilisés y compris pour des infrastructures d’eau (exemple avec le projet bio-plateaux en Guyane, Caribsan).

Sur le volet économique, le directeur de l’OIEau affirme que « l’eau, c’est du développement économique » et cela est encore plus vrai pour les territoires ultramarins. Pour un million d’habitants, il y a 500 emplois pour les services d’eau et d’assainissement et potentiellement des opportunités de création d’emplois. Pour L’OIEau les Outre-mer ne sont pas assez dans cette position. Toutefois il souligne le cas de la Martinique, où la régie de l’eau Odyssi a lancé très récemment un programme de formation.

En outre, il rappelle l’atout qu’ont les territoires des Outre-Mer concernant la dimension transfrontalière qui permet une coopération et une mutualisation des moyens (financiers, matériel, humain) avec d’autres territoires de la région.

Enfin, la sécurité de l’eau est encore plus en interaction dans les outre-mer avec la « sécurité écologique». Compte tenu de ce qu’implique les mutations climatiques, il y a nécessité à adopter cette approche sécuritaire tant pour l’assainissement d’eau que pour sa gestion de manière globale.

DMArtinFerrari/JB Aricat

ce qu’ en dit Laurent MIguet dans Le Moniteur:

Déficit d’ingénierie:

Aggravé par l’absence d’agences de l’eau, le principal déficit dont souffriraient les collectivités d’outre-mer concernait l’ingénierie, « indispensable pour lancer les marchés et contrôler leur exécution », souligne Eric Tardieu, directeur de l’Office international de l’eau (OI Eau). Cet organisme accompagne Fort-de-France (Martinique) dans un programme destiné à combler ce vide.

Cette initiative reflète le côté lumineux des forces vives de l’eau mobilisées outre-mer, et illustrées par le projet trinational Bio-Plateau, qui s’est déroulé entre 2019 et  2021 dans les bassins du Maroni et de l’Oyapock : avec ses voisins du Brésil et du Surinam, la Guyane française a mis en place un observatoire commun, pour combler le déficit de connaissances sur l’eau et la biodiversité, dans un territoire ravagé par 300 à 400 chantiers d’orpaillage illégal, avec pour conséquence la contamination de 40 % des enfants au mercure.

Espoirs naturels et technologiques

L’espoir de reconquérir les milieux repose aussi sur les solutions fondées sur la nature, accompagnées depuis septembre dernier et pour deux ans par un autre projet transfrontalier : Caribsan. « Plusieurs espèces végétales des Caraïbes se prêtent particulièrement bien à l’assainissement par filtres plantés », souligne le directeur de l’OI-Eau, qui coordonne ce projet auquel participent la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe.

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