La folle carte mondiale de nos émissions de CO2

Cette carte du monde géolocalise nos émissions de CO2 en 2018. © Adam Symington, PythonMaps

Cette année encore, nos émissions de dioxyde de carbone (CO2) devraient augmenter. Et à l’heure de travailler à leur réduction, la question se pose parfois de leur origine. Une carte réalisée par un chercheur en science des données permet aujourd’hui de les géolocaliser de manière très claire. Les variations du taux de CO2 dans l’atmosphère au fil des mois Des climatologues de la Nasa ont mis au point un modèle qui montre les variations de taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère au cours d’une année. On y découvre les mouvements de ce gaz à effet de serre dans notre atmosphère après son émission par trois grands pôles dans l’hémisphère nord : l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Et on y observe comment la végétation fait varier les taux de CO2 dans l’atmosphère jusqu’à arriver à un pic au printemps.Pendant l’été de l’hémisphère sud, on observe des émissions marquées de monoxyde de carbone (CO). Venant notamment de feux de forêt en Amérique du Sud, en Afrique et en Australie. (vidéo en anglais) © Nasa, Goddard Space Flight Center

Chaque année, nous émettons plusieurs dizaines de milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). Depuis nos villes, mais aussi dans les airs ou sur les mers. Des données précises existent. Mais brutes, elles restent difficiles à appréhender. Alors, comment rendre ces informations visibles ? Adam Symington, un chercheur en science des données s’est posé la question.

Il propose aujourd’hui une hallucinante carte de notre monde éclairé de nos émissions de CO2. Elle montre quelques points sensibles. Et souligne le poids du trafic aérien et du trafic maritime. Ils comptent pour seulement 4 % des émissions globales chacun, mais leurs émissions ont largement augmenté — et pourraient continuer leur progression — ces dernières années, en lien avec la croissance soutenue des échanges internationaux et nationaux.

Voici la carte du monde élaborée par Adam Symington, chercheur en science des données. Elle fait apparaître nos émissions de CO<sub>2</sub> en 2018. © Adam Symington, PythonMaps »/></figure>



<p>VOICI LA CARTE DU MONDE ÉLABORÉE PAR ADAM SYMINGTON, CHERCHEUR EN SCIENCE DES DONNÉES. ELLE FAIT APPARAÎTRE NOS ÉMISSIONS DE CO<sub>2</sub> EN 2018. © ADAM SYMINGTON, PYTHONMAPS</p>



<h6 id=Sur les terres, dans les airs et en mer…

De cette carte se détachent notamment, sans surprise, l’Inde et la Chine, deux gros émetteurs de CO2 avec leur large population et leur croissance économique fulgurante. On y découvre aussi de nombreuses voies de navigation à l’est de la Chine. Et la principale voie de l’océan Indien, entre le détroit de Malacca et le canal de Suez.

Les États-Unis aussi brillent de mille feux. Le pays est en effet l’un des autres plus gros émetteurs au monde. Et ses grands centres urbains encore plus. Mais aussi les nombreuses autoroutes qui connectent toutes ces régions. Notez par ailleurs qu’il n’est pas, ici, question d’émissions par habitant. Sinon, le Qatar et l’Arabie Saoudite, par exemple, ressortiraient plus.

Les routes s’éclairent aussi en Amérique du Sud. Au-dessus ou au travers de l’Amazonie, avec notamment le centre économique de Manaus qui ouvre des voies d’émission le long du fleuve Amazone. Se révèlent aussi les nombreuses voies de navigation, en particulier à l’est du Brésil.

Sur ce zoom, les émissions européennes de CO<sub>2</sub> en 2018. © Adam Symington, PythonMaps »/></figure>



<p>SUR CE ZOOM, LES ÉMISSIONS EUROPÉENNES DE CO<sub>2</sub> EN 2018. © ADAM SYMINGTON, PYTHONMAPS</p>



<h6 id=…le tour du monde des émissions de CO2

L’Allemagne, avec près de 644 millions de tonnes de CO2 émis par an, est le plus grand émetteur d’Europe. Cela se voit clairement sur la carte d’Adam Symington. Ce qui se dévoile tout aussi clairement, c’est le réseau complexe de villes et de routes de notre vieux continent. Démontrant le poids du transport dans les émissions de CO2. En fort contraste avec ce qui se passe au nord de l’Afrique et, plus encore bien sûr, dans le désert du Sahara.

La mer Méditerranée et l’océan Atlantique, quant à eux, sont littéralement inondés de la lumière des voies de navigation et des lignes aériennes.VOIR AUSSISi nous continuons comme cela, nous allons dépasser les +1,5 °C de réchauffement en 2028 !

Rappelons que, pour contenir le réchauffement climatique anthropique, les pays du monde se sont engagés à réduire leurs émissions de CO2. Avec l’objectif d’atteindre le zéro émission nette en 2050. Alors, cette carte d’Adam Symington deviendrait presque sombre. Presque, parce que zéro émission nette ne signifie pas tout à fait zéro émission, mais correspond à un équilibre entre les systèmes qui émettent du CO2 et ceux qui en absorbent — comme les forêts, les océans ou certaines technologies. Ce que cette carte met plus que jamais en lumière, c’est que pour y arriver, il faudra transformer en profondeur notre manière de produire de l’énergie, nos infrastructures et nos transports, mais aussi, nos habitudes de consommation et nos modes de vie.

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