Réchauffement climatique : « Il y a eu des progrès énormes ! », pour le climatologue Jean Jouzel

Des experts de la question climatique confient à « Ouest-France » leur raison de rester positif en la matière. Aujourd’hui, Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du Giec.

L’actualité évoquant le climat et son réchauffement n’encourage pas toujours à l’optimisme. Mais il existe pourtant de bonnes raisons de rester positif et de croire en la réussite de la transition énergétique. Le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec, nous donne les siennes.

Jean Jouzel : « La communauté scientifique a gagné en crédibilité »

« Une des raisons de rester optimiste a trait au rapport du Giec sur le monde à 1,5 °C de réchauffement, qui a été publié en 2018. Ce rapport montre que, pour ne pas dépasser ce seuil, il faut atteindre la neutralité carbone en 2050. Et, cinq ans après, il y a plus d’une centaine de pays sur cette planète qui ont affiché cet objectif, dont la France. De son côté, la Chine compte l’atteindre en 2060. »

« C’est intéressant de voir que ces objectifs s’appuient vraiment sur les diagnostics de la communauté scientifique. Elle a gagné en crédibilité vis-à-vis des décideurs. En tant que scientifique, on peut en éprouver un certain sentiment de satisfaction. »

« Autre raison d’être optimiste : du point de vue technique, on n’est pas du tout dans la même situation qu’il y a dix ans. Il y a eu des progrès énormes dans tout ce qui peut contribuer au développement des énergies renouvelables : le prix des batteries a été divisé par six, le coût du photovoltaïque également. Et celui de l’éolien en mer l’a été par deux et demi. »

Un monde dans lequel la transition énergétique a réussi est un monde attractif

« Il faut aussi se dire que le monde dans lequel la transition énergétique aura réussi est un monde attractif ! Avec, par exemple, une diminution de la pollution et des décès qui lui sont liés. Il est également attractif en termes de fonctionnement de notre société, car on ne peut pas réussir cette transition sans une certaine solidarité. »

« Et puis c’est aussi un monde attractif pour les jeunes car, ce qu’ils sont invités à faire, c’est définir un mode de fonctionnement différent de celui sur lequel ma génération s’est développée : c’est très intéressant, ça demande de l’innovation, de la recherche ! Il n’y a rien de négatif dans la réussite de cette transition. »

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