L’Irak confronté à la sécheresse, les niveaux de l’Euphrate et du Tigre au plus bas

Les conséquences du réchauffement climatique touchent inégalement les pays. L’Irak est un des plus affectés, à l’image des fleuves Euphrate et Tigre, sont les niveaux son particulièrement bas dans le sud du pays. La Turquie est accusée par le gouvernement irakien d’aggraver la situation en réduisant le débit des fleuves en amont.

Les fleuves Tigre et Euphrate connaissent une forte baisse de leur niveau d’eau dans le sud de l’Irak, ont rapporté dimanche 26 février les autorités à Bagdad, promettant des mesures pour remédier à ces pénuries dans ce pays frappé par la sécheresse.

Un conflit de l’eau

À Nassiriya, chef-lieu de la province de Dhi Qar dans l’extrême Sud irakien, le niveau de l’Euphrate est si bas qu’on peut voir le lit du fleuve par endroits, près des berges et des pylônes des ponts enjambant le cours d’eau, a constaté un photographe de l’AFP.

Le Tigre et l’Euphrate prennent leur source en Turquie, et les autorités irakiennes accusent régulièrement Ankara et Téhéran de réduire considérablement le débit des fleuves vers l’Irak, à cause de barrages construits en amont.

Évoquant « la baisse du niveau de l’eau dans certaines provinces du Sud », le ministère des Ressources hydriques irakien a imputé encore la crise à « la faible quantité d’eau arrivant de Turquie voisine », selon un communiqué. « Cela a entraîné une forte baisse des réserves en eau du pays ».

L’agriculture également en cause

Le phénomène est accentué par de mauvaises pratiques d’irrigation en Irak avec une exploitation à outrance de l’eau des fleuves, le ministère accusant les agriculteurs « ne pas respecter les superficies » fixées par les autorités pour les cultures cet hiver.

Face à la pénurie, l’Irak rationne l’eau en fonction des besoins, entre irrigation agricole, eau potable et irrigation des marais.

Le gouvernement va augmenter le débit des fleuves

Les principales réserves d’eau du pays sont retenues par des barrages dans le nord irakien, suscitant régulièrement la colère des provinces du Sud s’estimant lésées.À voir aussi :VIDÉO. Salon de l’agriculture : « J’aime les concours, j’aime la compétition » : avec ses vaches, Jacques entend ramener des trophées à la maison

La baisse des eaux du Tigre et de l’Euphrate dans le Sud est « temporaire », a relativisé Khaled Chamal, porte-parole du ministère des Ressources hydriques.

Son ministère « va augmenter le débit des fleuves » en libérant plus d’eau des barrages irakiens de Mossoul, Dukan et Darbandikhan, a-t-il dit à l’AFP, promettant des résultats « dans les deux prochains jours ».Devrait-on imposer pour toute nouvelle construction, l’installation de dispositif de récupération des eaux de pluies ?Débattez !

Un pays particulièrement exposé au risque de sécheresse

Avec des précipitations en baisse et des années de sécheresses qui s’enchaînent, l’Irak est un des cinq pays au monde les plus exposés à certains effets du changement climatique, selon l’Onu.

En décembre, la Banque mondiale appelait l’Irak à « moderniser l’irrigation » mais aussi à « réhabiliter et mettre à jour les barrages ». Elle mettait l’accent sur la nécessité « d’améliorer la distribution de l’eau » et « d’adopter et augmenter le recours à l’agriculture intelligente face au climat ».

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