Décédée à l’âge de 90 ans, Maryse Condé laisse derrière elle une immense œuvre, nourrie de sujets comme l’esclavage, le colonialisme et la maternité. Une page se tourne dans l’histoire de la littérature française.

Merci à Luc LAVENTURE qui me l’a fait connaitre, rencontrée, interwievée.

Née en février 1934 à Pointe-à-Pitre, Maryse Condé a publié une trentaine de romans ainsi que des pièces de théâtre et des essais.

Souvent pressentie pour le prix Nobel de littérature, elle ne l’a jamais reçu, bien qu’elle ait été distinguée d’un prix alternatif, en 2018, pour ses récits sur « les ravages du colonialisme et le chaos du postcolonialisme ».

Le HuffPost vous présente ci-dessous trois des romans de Maryse Condé pour découvrir son œuvre.

Ségou Paru en 1984, Ségou est souvent le plus cité des romans de Maryse Condé. Son histoire suit le déclin du royaume bambara (qui recouvre une grande partie de l’actuel Mali) sur près de 200 ans jusqu’à l’arrivée des colons français à la fin du XIXe siècle. Et ce, à travers le destin extraordinaire des quatre frères Traoré : Tiekoro, Siga, Naba et Malobali. Les deux tomes de cette puissante saga historique ont rencontré un grand succès à travers le monde (notamment aux États-Unis). Moins en Guadeloupe, où son autrice a longtemps été perçue comme une étrangère, « une Africaine qui parlait de l’Afrique », disait-elle dans les années 1990. En 2018, les choses avaient bien changé, comme en avaient témoigné l’accueil chaleureux et les hommages après sa remise du Nouveau Prix académique de littérature à Stockholm.

Moi, Tituba sorcière… Maryse Condé avait poursuivi son œuvre influencée par le passé colonial de l’Afrique avec la parution, en 1986, d’un autre roman marquant de sa carrière : Moi, Tituba sorcière… Récompensé de plusieurs prix littéraires, celui-ci nous plonge au XVIIe siècle, mais cette fois-ci aux États-Unis. Au cœur de ce roman, on retrouve une figure historique de la Barbade, Tituba Indien, une ancienne guérisseuse devenue esclave en 1962. Considérée comme l’une des premières accusées dans l’affaire des sorcières de Salem, elle permet ainsi à Maryse Condé de nourrir sa fiction comme un espace littéraire pour rendre aux femmes noires de l’Histoire la place qu’elles méritent.

Histoire de la femme cannibale Avec Histoire de la femme cannibale, publié en 2005 en France, Maryse Condé nous emmenait à la rencontre d’une certaine Rosélie Thibaudin, artiste peintre originaire de Guadeloupe installée en Afrique du Sud après le décès de son mari, un Anglais blanc du nom de Stephen. Le fait divers cannibale commis par une femme va la fasciner. Elle est, selon elle, la conséquence inévitable d’une épouse qui, parce qu’elle se faisait « bouffer » par son mari, a fini par « le bouffer » littéralement. Histoire de la femme cannibale est une manière pour Maryse Condé d’écrire sur le couple mixte – sujet qu’elle a elle-même expérimenté pendant son mariage avec Richard Philcox – et ses problématiques au sein du foyer conjugal, comme la double oppression dont sont victimes les épouses noires, à savoir le racisme et le patriarcat.

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