Les sargasses ont leurs « autoroutes » pour inonder les côtes Caribéennes

L’un des itinéraires, empruntant le courant des Guyane, permet aux algues brunes d’être en 3 mois seulement sur nos côtes. •  ©Armful Alguae

Les sargasses emprunteraient trois itinéraires principaux pour inonder les côtes caribéennes. C’est ce qu’avance une étude française, parue en septembre dans la revue scientifique spécialisée Armful Alguae.Sébastien Gilles  • Publié le 20 octobre 2025 à 03h00

Menée sur la base de nombreux échantillons collectés en Guadeloupe ou en Martinique, cette étude fait apparaître trois itinéraires que les algues brunes prennent depuis le large jusqu’au Golfe du Mexique via les Antilles. L’un des itinéraires, empruntant le courant des Guyane, permet aux algues brunes d’être en 3 mois seulement sur nos côtes. Double peine, ce chemin les contaminent en métaux lourds, bien plus que les deux autres.

Grands Courants Marins Atlantiques Nord et point de prélèvement Sargasses Martinique et Guadeloupe. •  ©ARMFUL ALGUAE
Des sargasses chargées en métaux lourds

C’est le courant du plateau des Guyanes qui permet aux algues brunes de remonter depuis le large du Brésil jusqu’à nos littoraux en seulement deux petits mois. Ce chemin express, emprunté par les sargasses, leur permet, de surcroît, de se charger en métaux lourds lors de leurs passages dans les panaches des fleuves Amazone et Orénoque. Une brève interaction pouvant aller d’une semaine à un mois en fonction des conditions mais qui rend ces algues particulièrement problématiques. 

Et pour cause, ce sont deux métaux lourds cancérigènes qui sont incriminés ; l’Arsenic inorganique et le Cadmium, deux contaminants cancérigènes que les scientifiques ont retrouvé en grande quantité sur les échantillons prélevés en Guadeloupe ou en Martinique singulièrement sur l’espèce « Fluitans », davantage sujette que les autres morphotypes à ce type de teneurs élevées. Cette contamination extrêmement dangereuse pour la santé humaine limite également fortement les possibilités de valorisation.

Ce chemin express, emprunté par les sargasses, leur permet, de surcroît, de se charger en métaux lourds lors de leurs passages dans les panaches des fleuves Amazone et Orénoque. •  ©Armful Alguae

Les deux autres voies identifiées par les scientifiques transportent les sargasses plus lentement, soit depuis le bassin du Cap-Vert en suivant le Courant Nord Equatorial ou plus au sud le long de la côte sud-américaine mais en passant par la zone de rétroflexion du nord du Brésil

Ces deux chemins présentent des niveaux faibles ou intermédiaires d’iAs et de Cd.

Les sargasses ont leurs « autoroutes » pour inonder les cotes Caribéennes. •  ©Armful Alguae

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