l’IRD et le Pacifique

Le lancement par l’IRD du projet PACPATH fait suite aux Objectifs de Développement Durable (ODD14) visant à « conserver et exploiter de manière durable les océans ». Il s’agit ainsi de poursuivre l’exploitation des ressources, tout en n’entravant pas le fonctionnement naturel des biosphères marines. À titre d’exemple, depuis le 1er janvier 2021, la Décennie des Sciences océaniques a été lancée à l’échelle mondiale pour mobiliser les acteurs concernés afin de mettre en œuvre l’ODD14.

Le Forum de Belmont, entité internationale dont le but est de favoriser la mise en œuvre des ODD, a ainsi financé le projet océanien PACPATH, pour « PACific ocean PATHways », qui vise à rassembler des experts scientifiques pour mieux comprendre l’impact du changement climatique sur l’océan Pacifique, l’économie et les sociétés océaniennes, mais aussi les liens entre les communautés et leur environnement.

En outre, le rapport du GIEC daté de février 2022 relatif aux impacts, à l’adaptation et la vulnérabilité des Océan confirme que ces derniers sont en souffrance. Le réchauffement climatique augmente par exemple le nombre de canicules marines. En 2016, une importante canicule sur la grande barrière de corail australienne a causé une mortalité massive du corail. Cette même année, plusieurs îles du Pacifique ont vu leurs plages jonchées de poissons, poulpes et crabes morts, tués par des canicules similaires, et les modèles de climat annoncent une augmentation de la fréquence des canicules marines, qui devraient passer de 10 jours par an à plus de 100 ou 200 jours par an, suivant les régions et les scénarios de pollution par gaz à effet de serre.

Des conséquences sur l’Océan qui seraient dramatiques. Un exemple parmi d’autres sur les buts de l’ODD14, qui cherche à établir la durabilité des pêches, à réduire la pollution marine, l’acidité des océans, et rendre durables bien d’autres services rendus par l’Océan.

L’objectif du projet PACPATH est donc de mieux cerner les besoins et garanties nécessaires à l’environnement océanique. Pour cela, l’implication de l’ensemble des acteurs de l’océan est nécessaire : scientifiques, enseignants, banquiers, artistes, entrepreneurs dont les ressources sont basées sur l’océan, gouvernements, amoureux du lagon et plaisanciers, communautés, représentants coutumiers, jeunes et futurs leaders, structures régionales intergouvernementales, associations et structures sportives.

L’IRD défend la volonté de réunir tous les acteurs autour de la table afin d’établir une compréhension commune des problématiques, mais aussi proposer des solutions communes de conservation, de prévention et d’adaptation appuyées par des outils d’observation et de gestion des milieux marins.

Au programme, des ateliers de travail qui rassembleront les parties prenantes pour établir quelles recherches, données et indicateurs peuvent soutenir et s’assurer de la durabilité océanique. Le projet PACPATH portera ainsi dans un premier temps sur des études pilotes à Fidji et en Nouvelle-Calédonie, et s’appuiera sur une co-construction avec les acteurs institutionnels et académiques, les communautés locales, les détenteurs de connaissances locales et traditionnelles et les autres parties prenantes.

Ces études dont la nature et le site seront déterminés avec les institutions calédoniennes et fidjiennes, créeront un cadre et une méthodologie qui pourront servir d’autres pays insulaires, notamment avec le Centre de la Communauté du Pacifique pour les Sciences Océaniques (PCCOS) dont l’objet est de fournir des services scientifiques intégrés pour la gestion des océans, la gouvernance des océans et les observations océaniques.

Les informations relatives au projet sont consultables sur le site internet dédié : pacpath.org.

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