Colère au sein du GIEC

Le 17 Février le président Macron corrigeait cette « mauvaise interprétation »: « ce que j’ai voulu dire c’est que tout a été plus vite que prévu« 

« Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? »,c’est une petite phrase qui a interpellé durant le message des voeux et qui a du mal à passer auprès de la communauté scientifique et de tous ceux qui sont un tant soit peu sensibles à la question écologique. Samedi lors de ses vœux aux Français, Emmanuel Macron a semé le trouble en laissant entendre, au milieu de son allocution, le côté imprévisible des épisodes climatiques extrêmes de l’été dernier. « Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? », a ainsi déclaré le président de la République.Ou comment balayer en une seule phrase les six rapports publiés par le Giec (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) depuis sa création en 1990, les 27 COP sur le climat organisées depuis 1995 et les milliers d’études scientifiques sur le sujet…Pas besoin du SAV de ses ministres pour s’en convaincre, Emmanuel Macron n’a pas découvert la crise climatique en 2022. Ce que cette maladresse de communication vient en revanche révéler, c’est l’incapacité persistante d’une partie de la classe dirigeante, économique et politique de tous bords confondus, à prendre réellement la mesure de l’enjeu de la crise climatique sur le temps long. Et donc à initier les transformations collectives nécessaires pour la surmonter. « C’est un discours qui rate le sens de l’histoire. Il aurait pu être tenu dans les années 1980 pas en 2022 », a estimé chez nos confrères de France Info la géographe Magali Reghezza-Zitt, membre du Haut conseil pour le climat, créé en 2018 par… Emmanuel Macron.Pire, à une période où les négationnistes du réchauffement climatique font leur retour en force sur le réseau social Twitter, comme le révèle l’article ci-dessous, cette sortie d’Emmanuel Macron participe à entretenir le flou sur un sujet qui demande plus que jamais de la constance.« À quoi servent nos travaux si en public, devant des millions de Français, les dirigeants qui fixent le cap de l’action climatique accréditent le « on ne savait pas », si cher aux partisans de l’inaction et du statu quo », abonde le climatologue Christophe Cassou, l’un des auteurs principaux du dernier rapport du Giec.
Comme beaucoup, ce dernier en est convaincu, un président ne devrait pas dire ça.

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