Guyane : le permis de construire de la centrale du Larivot rétabli en appel

Energie  |  31.03.2023  |  L. RadissonEnvoyer par e-mail

Guyane : le permis de construire de la centrale du Larivot rétabli en appel

© Julie

Le feuilleton judiciaire autour du projet de centrale électrique du Larivot en Guyane se poursuit, au bénéfice de ses promoteurs cette fois-ci. Par une décision du 28 mars 2023, la cour administrative d’appel de Bordeaux a en effet annulé le jugement qui, en juillet 2022, avait invalidé le permis de construire de la centrale. Elle avait déjà prononcé la suspension de ce jugement en octobre dernier.

La nouvelle centrale fonctionnant aux biocarburants liquides est destinée à remplacer celle de Dégrad-des-Cannes fonctionnant au fioul. Vétuste et polluante, cette dernière doit être arrêtée avant la fin 2023. Les associations Guyane Nature Environnement (GNE) et France Nature Environnement (FNE) avaient attaqué le permis de construire, tout comme l’autorisation environnementale, de la nouvelle centrale compte tenu de la valeur écologique du site d’implantation situé sur le littoral. Ils militaient pour son installation sur des sites déjà artificialisés. Le tribunal administratif de Cayenne avait fait droit à leur demande, estimant que le projet n’était pas conforme aux règles d’urbanisme applicables dans les espaces remarquables du littoral et que l’étude d’impact était insuffisante.

Les juges d’appel, au contraire, estiment que l’arrêté préfectoral accordant le permis de construire a été annulé à tort, donnant ainsi raison à l’exploitant EDF-PEI, au ministère de la Transition écologique et à la collectivité territoriale de Guyane. La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé la légalité de l’autorisation environnementale de la centrale, a également annoncé la filiale d’EDF via un communiqué publié courant février. Cette autorisation avait été annulée en avril 2022 par le tribunal administratif de Cayenne.

EDF-PEI prévoit « une reprise du chantier de construction de la centrale dès la fin de la saison des pluies ». Mais la guérilla judiciaire autour de ce projet n’est peut-être pas terminée. « Un pourvoi en cassation devant le Conseil d’État fera l’objet de discussions dans les jours à venir » tant sur l’autorisation environnementale que le permis de construire, a indiqué Garance Lecoq à l’AFP. La coordinatrice de Guyane Nature Environnement estime que le projet ne tire pas parti des ressources de la Guyane mais importera des carburants polluants.

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