LA CONVENTION CITOYENNE travaille depuis le 10 novembre à Montpellier sur l’intelligence artificielle parrainée par Cedric Villani

ecoutez Divergence « nous n’avons qu’une terre » /https://divergence-fm.org/podcasts/sommet-cop-convention-citoyenne/On se souvient que le  mathématicien avait remis au Premier ministre, son rapport « Donner un sens à l’intelligence artificielle » Le rapport que Cédric Vilani  a rendu au gouvernement souligne les capacités interdisciplinaires de l’Intelligence artificielle .

La transition écologique. doit conduire à un monde nouveau qui se dit aux confluents des données environnementales, économiques et sociologiques, et qui revendique de croiser les regards de disciplines diverses. Grâce à l’IA, pourrions-nous, demain, cartographier les espèces vivantes via les nouvelles possibilités fournies par la reconnaissance d’image, prédire la météo, les pollutions ou les crues de manière plus précise ou encore utiliser les drones pour la reforestation ? Faciliter le développement du véhicule autonome ou électrique, la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et la mesure de l’impact environnemental, améliorer la consommation énergétique, soutenir l’innovation agricole… Comment identifier les bons usages, grâce à une assemblée multiforme, non experte, sans biais.

Vendredi 10 Novembre , la convention citoyenne sur l’intelligence artificielle est officiellement lancée à Montpellier. On en parlait depuis plusieurs mois .

Les 40 membres de la Convention citoyenne locale, tirés au sort parmi 800 profils, pur fruit du hasard nous a-t-on  affirmé, réunis à l’hôtel de la métropole doivent répondre d’ici la fin du premier semestre à la question suivante : « Quelle intelligence artificielle au service des habitants et du territoire ? ».

Les heureux participants vont mener durant trois week end un travail intensif, accompagnés d’experts , de formateurs, d’informateurs, de pédagogues, ils auront plus de trois mois pour répondre à des questions non anticipées Il s’agit de rassembler les forces académiques et privées de notre écosystème pour construire un projet sur l’IA aux interfaces avec « Nourrir, Soigner, Protéger », mot d’ordre actuel des grands labos.

Cette initiative s’inscrit dans une démarche large et riche à Montpellier, avec notamment un projet d’IA Cluster porté scientifiquement par Gabriel Krouk du CNRS et politiquement par Anne Laurent (directrice de l’Institut de sciences des données à l’université de Montpellier, ou encore par Gilles Babinet (président du Conseil national du numérique et professeur à Science Po Paris) Ils aideront les participants tout au long des échanges.

Pourquoi parler de cette question scientifique  dans nous n’avons qu’une terre » un magazine de l’ecologie ? Parce que l’initiative pose un double défi   qui nous concerne: répondre à une nouvelle forme de gouvernance et apporter des réponses possibles à la transition écologique

D’abord répondre à une nouvelle forme de gouvernance .

C’était au temps où la convention climat chantait, où Michael Delafosse venait d’être élu maire de Montpellier ……Les propositions pour une consultation citoyenne fleurissaient dans les cerveaux et certains vieux politiciens  s’en méfiaient : N’y avait il pas déjà une forme de démocratie directe via les comités de quartier ? la démocratie directe n’allait elle pas saper davantage une démocratie  des partis déjà vacillante ?

L’édile de Montpellier a découvert que sa ville avait changé , que la complexité dépassait parfois les services proposés et aujourd’hui Séverine Saint Martin Déléguée au renouveau démocratique et à l’innovation , très prudente il y a trois ans,  a rejoint Manu Renaud Délégué à la Ville Numérique , dans l’initiative d’une Convention citoyenne.

Cette convention sera-t-elle crédible ? conduite dans la diversité ? écoutée ?

Apportera t elle des réponses au blocage de la démocratie ? au manque de confiance qui s’est installé entre les habitants et les élus ? Seul l’avenir nous le dira mais pour l’instant elle est là, elle existe

Le deuxième défi sera de comprendre à quoi cette Convention allait pouvoir servir Après cette session consacrée aujourd’hui et demain à la formation aux enjeux de l’IA, les membres se retrouveront début décembre pour un week-end d’auditions des experts et des témoins spécialisés par thématiques comme la transition écologique, la santé, la mobilité ou encore la justice sociale.

Quand il fut rédacteur en chef d’un numéro du journal Libération cedric vilani souligna l’importance que pourrait avoir l’IA dans des domaines comme la santé ou l’ecologie Aujourd’hui, choisi parmi les experts qui répondront aux questions du panel . Il a beau nous dire

 » Ne cherchez pas de définition de l’IA, il n’en existe pas encore. Le périmètre est indéfini » il a tout de même une petite idée sur ce quer peut apporter l’IA « c’est un ensemble flou et varié qui permet d’effectuer des tâches que l’on croyait réservées à l’humain. L’intelligence artificielle est certes un sujet complexe et interdisciplinaire mais dont les problèmes techniques et scientifiques sont minoritaires. En revanche, les enjeux majeurs sont humains, philosophiques et éthiques. »

Traduisons grossièrement : elle permettrait d’Associer la facilité accordée par la machine, à la responsabilité humaine des usages..N’est ce pas un principe que le Président de l’office d’évaluation des choix technologiques qu’il fût  pendant cinq ans est en droit de poser ?

Au moment où les menaces qui pèsent sur l’humanité accélèrent, les choix doivent aussi se faire plus vite et forcément la gestion des données de plus en plus nombreuses, plus rapide aussi .

C’est pourquoi l’IA pourrait aider les politiques à répondre plus rapidement aux menaces qui nous guettent, à faire émerger les réponses utiles de la science dans un amas de savoirs ? de données ? permettre de voir clair au milieu d’infos effrayantes sans en laisser le droit aux sachants et l’exercice présente un triple intérêt

  • L’exercice poursuivie de l’expérimentation de la démocratie directe et de l’intelligence collective
  • La classification des données dans le respect de la complexité, aidant ainsi au diagnostic et à la prise de décision, faisant émerger des solutions
  • Enfin comme toute technologie elle conduit à réfléchir à ce qu’est le progrès, à définir ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas

Et  Cédric Villani de laisser planer que « Le processus en lui-même est important, et que le débat sera peut être plus riche que la conclusion « .

Dominique Martin-Ferrari

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