Nappes phréatiques : légère dégradation en janvier et situation « préoccupante » dans le Roussillon

Publié le 14 février 2024par Anne Lenormand, Localtis avec AFP 
Environnement

Le niveau des nappes phréatiques de France métropolitaine « reste généralement satisfaisant », mais s’est dégradé « légèrement » entre décembre et janvier, a annoncé ce 13 février le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans son dernier bulletin de situation(Lien sortant, nouvelle fenêtre).

Au 1er février, 46% des nappes étaient au-dessus des normales de saison et 15% à des niveaux comparables, selon l’organisme public en charge de leur surveillance. Cette situation est jugée « plus favorable » qu’en 2023 à la même date « où 60% des niveaux étaient situés sous les normales ». « Seules les nappes du Languedoc, du Roussillon et de Corse conservent des niveaux en janvier 2024 plus bas qu’en janvier 2023 », note le BRGM.

« La recharge importante survenue entre fin octobre et décembre a eu un effet notable sur les nappes » qui étaient pour la plupart très à sec à la sortie de l’été, rappelle l’organisme dans son bulletin mensuel. Toutefois « en janvier, l’intensité de la recharge des nappes phréatiques » a diminué par rapport à décembre et le BRGM constate que « l’état des nappes en janvier 2024 demeure hétérogène ». Les niveaux sont ainsi jugés satisfaisants – de « modérément hauts à très hauts » – à l’Ouest, du Cotentin à la Haute-Garonne, et au Nord-Est, de l’Artois aux vallées alpines. Les niveaux vont de « modérément bas à comparables aux normales mensuelles » sur une bande centrale s’étendant de la Normandie à l’Auvergne. Ils sont moins satisfaisants, de « modérément bas à très bas » sur le Sud-Est. « Ces situations disparates s’expliquent essentiellement par l’intensité du début de la recharge 2023-2024 et par la réactivité de la nappe aux pluies », souligne le BRGM.   

Des « niveaux bas à très bas » sont relevés sur « les nappes inertielles du Sundgau », dans le sud de l’Alsace, « et du couloir de la Saône » ainsi que « sur celles du Sud-Sud-Est et de Corse ». En particulier, « les niveaux demeurent très préoccupants sur les nappes des calcaires du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon », dans les Pyrénées-Orientales, avertit le BRGM.

Cette mise en garde intervient après une année marquée par une sécheresse historique dans ce département à l’activité agricole et touristique importante qui a subi de nombreuses restrictions d’usages de l’eau. « On est à 90% de déficit sur l’humidité des sols » dans les Pyrénées-Orientales, a déclaré mardi sur Franceinfo le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. « Beaucoup de mesures ont été prises l’année dernière (…) avec des baisses considérables de consommation d’eau pendant l’été, malgré la saison touristique », a rappelé le ministre. « Tout le monde a fait des efforts », a-t-il salué tout en évoquant une réflexion en cours pour trouver de nouvelles économies d’eau dans cette région et pour identifier de nouvelles ressources, sans donner plus de précision.

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