chlordecone: audion senatoriale de l’opscet

Actualisation des données scientifiques sur l’impact de la chlordécone aux Antilles françaises (première audition)
La chlordécone est le principe actif d’un insecticide qui a été épandu entre 1972 et 1993 dans les plantations bananières antillaises. Polluant organique persistant, cette molécule contamine durablement les parcelles sur lesquelles elle a été utilisée et se diffuse dans les milieux aquatiques.
De nombreux végétaux et animaux se trouvent alors eux aussi contaminés, impactant la population à travers la chaîne alimentaire. La lutte contre cette pollution est donc un enjeu à la fois sanitaire, environnemental, agricole, économique et social pour les Antilles françaises.
En 2009, l’Office a publié un rapport sur les impacts de l’utilisation de la chlordécone aux Antilles, établi par le député Jean-Yves Le Déaut et la sénatrice Catherine Procaccia. Ce rapport soulignait un « accident environnemental », tout en précisant « que ce n’était qu’en poursuivant les études scientifiques et médicales que nous pourrions mesurer l’impact sanitaire réel sur la population ».
Plus de dix ans après la publication de ce rapport, l’Office fait le point sur l’évolution des connaissances scientifiques concernant l’impact de la chlordécone aux Antilles. Cette première audition publique entend explorer les conséquences environnementales et agricoles de cette pollution, ainsi que les éventuelles solutions de remédiation et de sécurisation des productions agricoles. Une seconde audition publique (en mars) s’intéressera aux conséquences sur la santé humaine et aux répercussions sociales aux Antilles.

COLLOQUE DU 7 FEVRIER : « l’outremer veut sortir la tête de l’eau »:

rappel des méfaits du chlordécone sur l’eau potable et nouvelles recherches

Une video : https://www.dailymotion.com/video/x87v8srhttps://www.dailymotion.com/video/x87v8sr

recherches BRGM:

Cette étude est toujours en cours.

c- Les études et les projets d’étude du BRGM sur l’état des nappes phréatiques en Martinique

Les nappes phréatiques représentent un enjeu important en Martinique ; elles constituent une réserve encore très peu utilisée (5 % de la ressource en eau potable contre 60 % en métropole).

Or, les projections du Conseil général font état d’un ressaut de besoins à moyen terme élevé (estimé en 2015 à 70 000 000 m3/jour supplémentaire pour une consommation actuelle de l’ordre de 120 000 000 m3/jour)49(*).

Cette augmentation de consommation correspondrait à environ 100 forages d’accès aux nappes souterraines.

Mais on doit mentionner qu’avant même l’examen de l’état des nappes, une première difficulté réside dans la géologie très fracturée des zones où la ressource est disponible. Elle pourrait être levée si on appliquait à la Martinique les techniques d’aéro-magnétisme permettant de faire un « IRM » de la géologie du sous-sol50(*) assurant que les forages seront effectués dans des zones exploitables.

Ce préalable posé, quel est l’état de contamination des nappes phréatiques de l’île ?

Le BRGM a mené sur 2007-2008 une première étude sur les « processus de transfert des phytosanitaires du sol vers les eaux souterraines dans le contexte hydrologique de la Martinique ».

Cette étude concernait quatre molécules (oxamyl, 2.4 D, diuron et glyphosate) et le transfert au travers de deux types de sol (andosol et nitisol).

Elle a montré que les pouvoirs de fixation des pesticides analysés étaient très forts dans les andosols (ce qui est dû à leur structure fractale comme l’a montré l’étude effectué sur la chlordécone par l’IRD) et que le risque de pollution des eaux souterraines variait en fonction des molécules (fort pour l’oxamyl; plus faible selon les sols pour les autres molécules).

En croisant ces résultats avec l’épaisseur de la zone non saturée (entre le sol et la nappe) et par le type de nappes (libre, captive, semi-captive), on pourrait ainsi aboutir à une carte de vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution.

Actuellement, le BRGM monte un projet de recherche sur « l’évaluation des processus de transfert de la chlordécone du sol vers les eaux souterraines en Martinique ».

Il s’agirait d’évaluer les risques de contamination différée des nappes par la chlordécone :

– en caractérisant la variabilité spatiale et temporelle de la pollution ;

– en identifiant les facteurs explicatifs de cette variabilité depuis le sol jusque dans les nappes, en particulier en analysant les mécanismes de fixation et de remobilisation de la chlordécone dans les zones non saturées ;

– en analysant les mécanismes de fixation et de remobilisation de la chlordécone dans les zones non saturées.

Il serait souhaitable qu’une structure légère de coordination permette de coupler cette étude avec les projets Chlordexco (cf. supra) portant sur des thèmes proches.

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