EFFONDREMENT

Contrairement à ce qui se dit souvent les colapsologues n’attendent pas la fin du monde les bras croisés. Le 6 Octobre pour l’AG de l’institut momentum, Maxime Chèdin, professeur de philosophie nous aménera à réfléchir aux manières dont les pensées aujourd’hui très hétérogènes qui se réclament de l’écologie (écologie gouvernementale, collapsologie, écologie du vivant ou des « non-humains », écologie sociale, anticapitaliste

« L’été qui s’achève montre l’ambivalence du rapport que nous entretenons aux nouvelles du bouleversement écologique en cours. D’un côté, le changement climatique, théorisé par la science et vécu dans nos corps, commence à produire de puissants effets de doute et de désaffiliation sociales, dont témoignent les besoins nouveaux de désertions et de reconversions professionnelles. Face au ravage du monde, devenu celui de notre quotidien, une part du système de croyances de la modernité (progrès, maîtrise technique, exploitation rationnelle de la nature) se fissure, perd sa puissance d’aimantation idéologique. On n’y croit plus, ou de moins en moins, et ce pouvoir de dessillement que porte le concept d’effondrement est une arme de transformation politique. D’un autre côté cependant, nous – celles et ceux qui ne peuvent rien en faire – refoulons et débranchons autant que possible les sirènes d’alarme des « points de bascule » du système-Terre ou les perspectives d’effondrement systémique des sociétés riches. Le récit du dérèglement inéluctable des « tableaux de bord du système-Terre » génère un tel sentiment d’impuissance politique, qu’il est tout aussi susceptible de nourrir, à l’inverse, une réadhésion et une aggravation de la dynamique du libéralisme autoritaire : désir de prise en charge de la crise par des états d’exception généralisés, alliant rationnements et techno-solutionnisme. Nous ne disposons pas à présent des moyens politiques d’agir à la hauteur de ce que nous savons de la catastrophe climatique – ce qui ne signifie aucunement que notre marge d’action soit inexistante. Mais le constat de ce décalage impose un examen séparant l’utopique des modes d’action qui nous sont accessibles. Je proposerai donc de réfléchir aux manières dont les pensées aujourd’hui très hétérogènes qui se réclament de l’écologie (écologie gouvernementale, collapsologie, écologie du vivant ou des « non-humains », écologie sociale, anticapitaliste) prennent en charge cette question des obstacles à la transformation écologique d’une société. »

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