Il est temps d’accroître les investissements dans les communautés rurales des îles du Pacifique, en première ligne face aux changements climatiques


Nadi, Fidji, 9 mars 2023 – Le Fonds international de développement agricole (FIDA) plaide pour une multiplication des investissements en faveur des communautés pratiquant l’agriculture à petite échelle dans les îles du Pacifique. Avec l’intensification des changements climatiques et les perturbations accrues qui devraient toucher les filières alimentaires dans les années et décennies à venir, ces investissements sont essentiels pour lutter contre la pauvreté et la malnutrition et pour permettre aux populations rurales de produire, aujourd’hui et à l’avenir, davantage de denrées alimentaires. 

À l’occasion de la Semaine de l’agriculture dans le Pacifique organisée cette semaine aux Fidji, les délégués du FIDA ont fait part de la vision de leur organisation et de sa nouvelle stratégie d’action dans les petits États insulaires en développement.

 « Les communautés rurales des îles du Pacifique sont en première ligne face aux changements climatiques. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents; il est donc logique d’accroître également les investissements visant à favoriser l’adaptation des populations », a déclaré Satu Santala, Vice-Présidente adjointe du FIDA, avant d’ajouter: « Les petits producteurs doivent dès aujourd’hui renforcer leur résilience face aux chocs, qu’ils soient climatiques ou économiques. Demain, il sera trop tard. »

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Aujourd’hui, les populations des petites îles vivent en grande majorité dans des zones rurales et pratiquent l’agriculture de subsistance. Leur accès limité aux intrants, aux machines et aux terres ne leur laisse que peu de possibilités de développer leurs activités. Les communautés rurales sont déjà affectées par les changements climatiques et vulnérables aux phénomènes météorologiques extrêmes. La pandémie de COVID-19 et la hausse récente des prix des aliments, de l’énergie et des engrais ont également contribué à déstabiliser les systèmes alimentaires locaux, en particulier dans les pays dépendant déjà fortement des importations alimentaires – à l’instar des îles du Pacifique. 

En vertu de sa nouvelle stratégie relative aux petits États insulaires en développement, le FIDA cherche à accélérer le développement rural, afin de veiller à ce que les petits producteurs puissent faire preuve de résilience face aux chocs, cultiver leurs cultures, avoir accès à des aliments plus sains et plus nutritifs, et tirer un revenu de la diversification de leurs moyens d’existence. 

« Il existe des solutions pour aider les petits producteurs à s’adapter aux changements climatiques, à augmenter leurs récoltes et à cultiver des aliments plus nutritifs. Ces solutions conjuguent science de pointe, ainsi que les techniques climato-compatibles les plus avancées et les savoirs et pratiques traditionnels », explique Santala. « Il est urgent d’étendre ces solutions. »

Dans les États insulaires du Pacifique, le FIDA encourage le développement communautaire. Le Fonds travaille en étroite collaboration avec les paysans pratiquant l’agriculture de subsistance et les communautés rurales isolées tout en coopérant avec les organisations paysannes, les peuples autochtones et les communautés locales.

Le FIDA soutient les pratiques climato-compatibles et qui tiennent compte des enjeux nutritionnels, telles que la plantation de cultures fruitières et légumières résistantes aux sécheresses, la création de pépinières communautaires, et la défense de l’agroforesterie et la création de potagers. Il aide également les producteurs à nouer des liens avec des filières commerciales et des marchés d’exportation. 

Le FIDA a réalisé des investissements majeurs dans la région du Pacifique au cours des dernières décennies, grâce auxquels il a pu avoir un impact considérable sur le terrain. L’investissement total du FIDA dans la région du Pacifique s’élève à 420 millions d’USD depuis 1978. 

Par exemple, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un projet a aidé à créer des liens entre les agriculteurs, les acheteurs de cacao et de café et les entreprises agricoles. Grâce à une formation aux pratiques de production durables, les producteurs de cacao et de café ont pu augmenter leurs ventes de 82% et accroître ainsi la sécurité alimentaire de 33% pour les petits agriculteurs et leurs familles.

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