Guyane : l’OFB se contente d’une pépinière productrice de « végetal local »….

En octobre 2023, la pépinière guyanaise L’Agroforestière a rejoint la marque Végétal local de l’Office français de la biodiversité (OFB). C’est la première entreprise d’Outre-mer à intégrer ce réseau depuis son lancement en 2015. Végétal local permet notamment la traçabilité ainsi que la valorisation de la production et de l’utilisation de végétaux locaux et sauvages provenant de collecte en milieu naturel.

Les végétaux de Végétal local « ont bénéficié d’une longue coévolution avec la faune et la flore locales et contribuent grâce à cela au bon fonctionnement des écosystèmes auxquels ils sont inféodés. Leur utilisation en plantation, réhabilitation ou végétalisation est donc bénéfique pour la résilience des écosystèmes », indique l’OFB. Végétal local garantit l’origine locale, la diversification des espèces locales produites et la restauration de la biodiversité. « La marque s’adresse aux entreprises, collectivités, gestionnaires d’espaces naturels ou encore particuliers qui se mobilisent en faveur de la préservation et restauration des écosystèmes»

Le réseau, qui existe depuis 2015, compte à ce jour 123 bénéficiaires, dont tous ont fait l’objet d’un audit de terrain avant d’être sélectionnés. Ce n’est qu’en 2021 que Végétal local a pris langue avec les acteurs d’Outre-mer. « Une étude a donc été menée en Guyane en 2022, pour sonder l’intérêt des producteurs locaux pour la marque, mais aussi celui des utilisateurs, prescripteurs etc. Cette étude a également permis de proposer des adaptations du cahier des charges de la marque, afin de répondre aux réalités d’une collecte de graines et d’une production en contexte tropical », précise l’OFB. Une autre mission a été conduite l’année suivante dans la collectivité, mais aussi en Guadeloupe et en Martinique.

Suite aux divers échanges, la pépinière guyanaise L’Agroforestière est devenue en octobre 2023 la première entreprise ultramarine à rejoindre la marque Végétal local en Outre-mer. Cette structure n’est pas une inconnue. En 2021, elle a été lauréate de l’appel à projets Biodiv’Eco de l’équipe d’ingénierie de projets « économie et biodiversité » de l’OFB. Créée en 2016, constituée en Société Civile d’Exploitation Agricole (SCEA) et basée à Macouria sur un terrain de cinq hectares, L’Agroforestière se définit comme une ferme pilote qui a pour objectifs de conserver la diversité forestière et fruitière de la Guyane.

Elle s’organise autour de trois ateliers : « un atelier principal de pépinière destiné à la production de matériel forestier de reproduction et la production de plants fruitiers ; un atelier volaille de chair et œuf conduit en parcours agroforestiers ; et un atelier « site pilote » de plantations notamment forestières et agro-forestières incluant un verger à graine ». L’Agroforestière produit principalement des essences fruitières et forestières locales à partir de collectes en milieu naturel, qu’elle commercialise par la suite auprès des filières agricoles, forestières, de l’aménagement ou encore de la restauration. 

Elle a également instauré « une banque de semences afin de conserver les graines et cultiver les plants devenus rares aujourd’hui. Ces plants ont pour but de permettre à l’agriculture locale d’en disposer », précise l’entreprise. Selon l’OFB, qui souhaite inciter d’autres producteurs ultramarins à rejoindre Végétal local, L’Agroforestière « promeut une activité économique de valorisation de la biodiversité, démontrant des co-bénéfices en termes de préservation et de restauration de la biodiversité. Elle crée également de l’emploi local en formant des prospecteurs-collecteurs dans les bourgs ruraux, en faveur d’un développement durable du territoire ».

Bon à savoir

« La Guyane est constituée à 90% de milieux naturels qui abritent des écosystèmes uniques parmi les plus riches et les plus fragiles du monde : forêts tropicales primaires, mangroves savanes, inselbergs, etc. Le plateau des Guyanes, vieux de deux milliards d’années, a souvent joué le rôle de zone refuge lors des différentes périodes sèches ou des glaciations engendrant une diversité et un taux d’endémisme très important. La Guyane est responsable d’un patrimoine écologique exceptionnel. A titre d’exemple, il est recensé aujourd’hui en Guyane 5500 espèces végétales, dont plus de 1200 arbres. La Guyane connaît actuellement une phase de croissance importante, associée à de nombreux projets d’aménagement et de construction d’infrastructures et de logements. Les besoins en matière de re-végétalisation, restauration écologique et plantations sont donc également en pleine expansion. » (Source : OFB)

PM

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