Rendez vous UNOC 3

L’UNOC 3 se déroulera dans la première quinzaine de Juin à Nice. 

Soit les montpelliérains n’ ont pas mesuré l’importance de l’évènement, soit il était encore trop tôt pour en parler publiquement. En tout cas le 23 Mai, notre réunion au Gazette café, a rassemblé trop peu de monde pour un enjeu de première importance auquel le monde de la presse parisienne  se prépare depuis plusieurs mois. Montpellier devra un jour se tourner vers la mer pour autre chose que le tourisme, mais comme aime à le répéter Olivier Poivre d’Arvor « L’opinion publique ne perçoit pas toujours à l’avance l’importance de ce type d’événement, comme ce fut le cas pour la COP21. « 

L’UNOC 3 sera la première rencontre onusienne en France depuis dix ans, la dernière s’étant conclu sur l’accord climat de Paris. Ce ne sera pas l’équivalent d’une COP, la réunion n’aura rien de contraignant. Ce sera juste une alerte, un moment important pour prendre conscience qu’il est temps de se tourner vers l’océan. Nous sommes devenus impuissants à échelle mondiale à gérer nos activités notamment dans le secteur de la pêche. Certes l’appel de Nice ne sera pas contraignant, mais il pourrait le devenir à l’occasion de la première COP Océan en 2026.  Une dizaine de structures onusiennes régissent actuellement l’usage de la mer à partir des ZEE zones sous contrôle de l’état qui les borde. Il faut dépasser ces espaces réglementés et s’attaquer à la protection de la haute mer. Tout l’effort national et surtout celui de la diplomatie conduite par notre ambassadeur des pôles et espaces maritimes Olivier Poivre d’Arvor aura été concentré dans l’espoir de ratifier enfin l’accord BBNJ en vue d’un traité de la haute mer ( la mer en 3D, au-delà des ZEE , sous sol, et fonds marins : « la Zone », qui ne concerne pas moins de 45 % de la surface du globe. ) Pour une ratification il faudrait 60 signatures . Impossible disent certains négociateurs, nous en sommes à 21 peut être  parviendrons nous à 30  avec beaucoup d’efforts ?  Mais si la Chine signait ce serait déjà une immense victoire qui permettrait enfin de mieux réguler la pêche illégale.             L’UNOC 3 ouvrira donc la voie à l’organisation de la première « COP océan », dans un an et demi. D’autres accords sont actuellement suspendus à leur ratification, notamment les accords conclus dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la lutte contre la pêche illégale et la surpêche. 

Le Congrès Scientifique qui précède du 4 au 6 l’UNOC,  sera de toute façon déterminant puisqu’avec les journées financières des 7 et 8 Juin à Monaco il va réorienter complétement notre manière de voir l’Océan et son indispensable durabilité pour l’espèce humaine. L’Europe doit définir un « blue deal » aussi important que son « green deal » . L’espace y jouera un rôle important, les connaissances spatiales rejoignant l’océanographie permettant d’aboutir à la connaissance des fonds marins que la France refuse d’exploiter, E. Macron ayant décréter un moratoire quand Trump est déjà prêt à creuser. On espère également voir à Nice se préciser la définition des aires marines protégées (AMP) , avancer le dialogue sur le plastique, se consolider le moratoire d’exploitation  des fonds marins appliqué pour l’instant en Polynésie et Nouvelle Calédonie , se développer tous les programmes de recherches. La conférence abordera des enjeux économiques cruciaux pour nos entreprises, grandes et petites, ainsi que pour l’innovation grâce à une mission internationale d’envergure, baptisée Mission Neptune, prévue pour 2026. « Cette campagne d’exploration océanique, la plus ambitieuse jamais entreprise, réunira l’Europe, le Brésil, le Mexique, Monaco, la Norvège, le Royaume-Uni ou encore l’Inde. Elle mobilisera pour les quinze années à venir les agences spatiales et océanographiques de ces pays, avec le soutien de la Commission européenne et de philanthropes. »( OPd’Arvor).                                     D.Martin Ferrari 

                                                         

A  Savoir :

  • 1976 : Convention de Barcelone adoptée en 76 (approuvée en 1975), pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée, qui a une valeur juridique supérieure à la loi. Elle concerne 21 états riverains de la Mer + UE. Elle a permis par exemple de condamner la France, concernant la pollution de l’Etang de Berre par une centrale d’EDF. Il y aura la 24ème Conférence de Barcelone en 2025 en Egypte.
  • 1984 : Convention des Nations unis sur le droit de la mer (Unclos), la première dans l’histoire de la protection de l’Océan.
  • 1995 : accord des Nation unies sur les stocks de poissons migrateurs et chevauchant.
  • 2008 : première journée sur l’ocean aux Nations-Unies (8 juin)
  • 2009 : première ocean day à la COP15 Climat à Copenhague
  • 2012 : Sommet de la terre RIO+20 a lancé les Objectifs de développement durable dont les ODD 14 dédiés aux océans. C’est la première fois que des ONG spécialistes de l’océan sont invitées. Rémi Parmentier rappelle d’ailleurs que l’expression « Economie bleue » a été prononcée à New York en 2011, par un représentant des Fidji, durant les préparatifs de RIO+20, dédiée à l’ « économie verte ».
  • 2015 COP21 : première fois que le mot océan est dans le préambule d’une COP Climat
  • 2017 Unoc 1
  • 2022 Unoc 2
  • 2025 UNOC 3 à NICE
  • L’un des principaux enjeux de l’UNOC 3 porte sur la ratification du traité sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale. Ce traité, dit traité BBNJ pour Biodiversity Beyond National Juridiction, a été adopté à l’unanimité le 19 juin 2023, après plus de vingt ans de négociations. Il vise à protéger la biodiversité marine en haute mer, en prévoyant notamment l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental, la création d’aires marines protégées reconnues par la communauté internationale, l’instauration de systèmes d’accès aux ressources génétiques marines et le transfert de technologies marines vers les pays en développement. 
  • Selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), si l’océan était un pays, il représenterait en termes de produit intérieur brut (PIB) la cinquième puissance économique mondiale aujourd’hui, et probablement la quatrième à l’horizon 2035. Pourtant, notre connaissance de la mer, de sa richesse et de ses ressources, demeure très limitée. 
  • L’océan est devenu un enjeu de puissance majeur. Les revendications du président Trump sur le Groenland et le canal de Panama, de même que les actions américaines pour sécuriser le passage de Suez, illustrent l’importance géopolitique croissante des océans. L’ouverture à la navigation commerciale, d’ici quinze à vingt ans, de la route du Nord, sur laquelle la Russie est souveraine à 80 %, représente un autre enjeu d’importance. 

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