suivi du Congrès mondial UICN (1)

Nous l’avions annoncé dans notre précédente lettre. Il se déroule à Abu Dhabi. Pour le préparer des experts et des Membres de l’UICN se sont réunis dans le monde entier dans le cadre des Forums régionaux de la conservation (FRC) pour aborder les questions essentielles Elles ont préparé le terrain pour le Congrès pendant quatre ans et retenues :  

-210 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées sont candidates à la restauration grâce au Défi de Bonn, cofondé par l’UICN.

-130 pays ont inclus des solutions fondées sur la nature dans leurs plans au titre de l’Accord de Paris. Le Standard mondial de l’UICN pour les solutions fondées sur la nature les aide à maximiser leur impact.

-83 sites naturels du Patrimoine mondial sont aujourd’hui menacés par les changements climatiques. Les recherches de l’UICN ont révélé que les changements climatiques constituent la principale menace pour les sites naturels du Patrimoine mondial à l’échelle de la planète. 

Deux dossiers intéressent particulièrement « en métamorphose » :

-le suivi des négociations UNOC avec la signature de BBNJ début 2026 qui conduirait à la protection des 2/3 de la surface maritime mondiale 

-le dossier sur les capacités de résilience des zones méditerranéennes dans le cadre d’une gestion durable de l’eau (BRIDGE)

Lancée en 2011, l’initiative Building River Dialogue and Governance(BRIDGE) vise à renforcer les capacités de gouvernance de l’eau grâce à l’apprentissage, la démonstration, le leadership et la construction de consensus dans les bassins fluviaux transfrontaliers. Financé par le Programme de diplomatie de l’eau de l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), l’UICN, avec ses partenaires, a mis en œuvre au cours de la dernière décennie des actions de gouvernance et de dialogue transfrontaliers dans plus de vingt bassins fluviaux et lacustres à travers le monde, et en 2025 c’est surtout la diplomatie autour de l’eau (contribuant à la sécurité à long terme et à la paix bleue )qui a occupé les négociateurs de Bridge, notamment dans le contexte du bassin de la Medjerda, partagé entre Algérie et Tunisie. Le bassin couvre une vaste superficie, dont 30 % en Algérie et 70 % en Tunisie. BRIDGE utilise l’eau comme un outil clé de diplomatie, de paix et de confiance, piliers fondamentaux de l’équité dans les régions sensibles aux conflits.Des synergies et des collaborations sont ainsi recherchées avec l’Alliance Méditerranéenne pour les Zones Humides (MAW), lancée en 2023, également active en Afrique du Nord et dans toute la région. Puissante voix pour la conservation des zones humides et des rivières, le réseau MAW regroupe plus de 30 organisations de conservation et institutions de recherche issues de 18 pays. Il constitue une plateforme d’appui aux OSC œuvrant pour la protection, la restauration et l’utilisation durable des zones humides et des rivières méditerranéennes à travers ses mécanismes Wetland Red Alert et Green Light. Ces expériences illustrent comment l’UICN-Med œuvre à transformer la gouvernance technique de l’eau en un vecteur d’équité sociale et de coopération résiliente en Afrique du Nord et en Méditerranée, et à positionner la diplomatie de l’eau comme un levier stratégique de sécurité hydrique et de paix environnementale dans la région.

D Martin Ferrari

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